Vers une plateforme numérique francophone

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La catastrophe Netflix

Le Mouvement Québec français est très préoccupé par la migration des consommateurs québécois vers les plateformes de diffusion comme NETFLIX, car les référents culturels deviennent de moins en moins de langue française. Le MQF souhaite que le gouvernement du Québec fasse fi de tous les obstacles potentiels et démontre une détermination sans égale pour développer, à travers une plateforme unique, la demande de produits culturels francophones d’ici et d’ailleurs.


MQF – 17 janvier 2019


Le gouvernement fédéral canadien a annoncé dernièrement le financement de « 14,6 millions de dollars au cours des cinq prochaines années afin de créer une plateforme numérique francophone réunissant les diffuseurs publics membres de TV5 MONDE. » [1]


Il était temps que ça bouge. Chaque étape franchie vers la mise en marché d’une plateforme numérique de langue française capable de compétitionner les grandes plateformes numériques américaines est une bonne nouvelle. Cela fait quelques années déjà que le Mouvement Québec français met en avant auprès du gouvernement du Québec le développement d’une telle plateforme numérique à grande échelle. À la différence de la proposition du gouvernement canadien, le Mouvement Québec français croit qu’il serait avantageux pour les artisans culturels québécois que le gouvernement du Québec développe avec des partenaires privés québécois et étrangers une plateforme numérique panfrancophone dont les actions et les décisions répondent aux besoins et aux intérêts des artistes d’ici.


L’hégémonie américaine


Dès la mise en fonction d’un téléphone cellulaire ou tout autre appareil électronique donnant accès à l’Internet, toutes les applications ou programmes – même ceux disponibles en langue française – sont une « voie royale » vers la culture américaine. Une simple utilisation de ces logiciels est suffisante pour comprendre que le contenu proposé et les publicités « attirent » les utilisateurs vers des contenus culturels de langue anglaise. Jamais la langue française, encore moins la culture québécoise, s’imposera sur les plateformes numériques actuelles, parce que la langue anglaise prédomine sur toutes les autres langues.


Une place à prendre


Grâce aux outils technologiques, les produits culturels (littérature, cinéma, musique, etc.) se compétitionnent maintenant dans un monde virtuel accessible à des consommateurs de partout dans le monde. C’est pourquoi une plateforme numérique panfrancophone permettrait à la langue française, sixième langue la plus parlée dans le monde, de prendre la place qui lui revient parmi les grandes langues internationales. Avec un marché de plus de 300 millions de consommateurs répartis dans 198 pays francophones ou francophiles, une plateforme numérique francophone favoriserait le rayonnement des cultures québécoise, acadienne, congolaise, martiniquaise ou autres qui composent aujourd’hui la culture française.


Une plateforme numérique québécoise


Au-delà de sa mission de diffuser à l’international des productions culturelles de langue française, une plateforme panfrancophone, comme celle souhaitée par le gouvernement canadien, sera le champs de bataille d’une lutte politique. Comment s’exercera-t-il le pouvoir au sein de l’organisation du télédiffuseur privé TV5 Monde ? Est-ce que la France imposera sa vision ? Favorisera-t-elle le contenu français alors que trois compagnies françaises détiennent plus de 60% des parts de capital de TV5 Monde? Comment se comportera le gouvernement fédéral canadien dans ce projet, alors que presque l’entièreté du contenu de langue française au Canada provient du Québec ? Qu’en sera-t-il du pouvoir du gouvernement du Québec, alors qu’il ne détient que tout au plus 4 % des parts de capital de TV5 Monde?


Alors que le numérique québécois est tout à bâtir, ne serait-il pas préférable pour les créateurs québécois que le Québec s’impose par ses propres outils dans cet univers numérique ? Se pourrait-il donc que le Québec serait à même de conquérir plus efficacement le marché de la francophonie internationale déjà admiratif de son génie créatif.