Josée Verner a indiqué qu'elle sera présente à la reconstitution de l'affrontement militaire qui a mené à la disparition de la Nouvelle-France pour en faire une colonie britannique, le 13 septembre 1759, il y a bientôt 250 ans. «Je ne pense pas que ce sera pour tourner le fer dans la plaie», a-t-elle indiqué. Photothèque Le Soleil, Steve Deschênes
Michel Corbeil - (Québec) La ministre fédérale Josée Verner ne cherche qu'à provoquer en annonçant qu'elle assistera à l'événement pour faire revivre la bataille des plaines d'Abraham, événement où elle n'est même pas invitée, accuse l'élue péquiste Agnès Maltais.
Contactée lundi, la députée du Parti québécois a critiqué vertement la ministre du gouvernement conservateur. Dans une entrevue au Journal de Montréal, Josée Verner a indiqué qu'elle sera présente à la reconstitution de l'affrontement militaire qui a mené à la disparition de la Nouvelle-France pour en faire une colonie britannique, le 13 septembre 1759, il y a bientôt 250 ans.
Dans l'entrevue au quotidien montréalais, la ministre fédérale des Affaires intergouvernementales et de la Francophonie a insisté sur le fait qu'elle ira à l'événement. «Je ne pense pas que ce sera pour tourner le fer dans la plaie.» Elle s'est montrée confiante qu'une telle reconstitution ne froissera pas la population parce que les citoyens de Québec ne se sentent pas «assimilés».
«Comme d'habitude, Mme Verner parle à travers son chapeau et ne cherche qu'à provoquer», a lancé celle qui représente Taschereau à l'Assemblée nationale. Mme Maltais a souligné qu'elle a contacté André Juneau, le président de la Commission des champs de bataille nationaux.
Il lui a donné sa parole «que c'est un événement historique, surtout pas politique. Aucun ministre n'est invité. Aucune personnalité ne l'est. Aucun discours politique ne sera prononcé».
«Que Mme Verner se calme!, a poursuivi Mme Maltais. (...) C'est juste pour mettre le feu aux poudres. J'ai déjà expliqué que les seuls qui ont le droit de le faire, ce sont ceux qui allument les mousquets», lors du rappel historique qui sera conduit.
Malaise et controverse
La décision de marquer les 250 ans de la bataille suscite malaise et controverse. En fin de semaine, le premier ministre Jean Charest a fermement indiqué qu'il n'y assistera pas.
Samedi, le Réseau de résistance du Québec a dénoncé la publicité mise en ligne dans Internet par la Commission des champs de bataille. On y voit la représentation du général français Louis-Joseph de Montcalm et de son ennemi anglais, James Wolfe, se serrant la main, tout sourire. Le Réseau veut forcer la Commission à abandonner le projet et a lancé «l'opération 1759», dont le porte-parole sera le cinéaste Pierre Falardeau.
Hier, la péquiste Agnès Maltais a indiqué qu'elle ne se présentera évidemment pas aux activités reliées à l'événement des 250 ans de la bataille. «Si c'était organisé par le gouvernement fédéral, que le gouvernement essayait de récupérer ou de célébrer (la défaite française), je serais aux côtés de M. Falardeau», a-t-elle nuancé.
Aux souverainistes, Mme Maltais fait valoir que la reconstitution sera «une leçon de pédagogie sur notre courage» comme peuple. La porte-parole du PQ s'est fait rassurer que ce sont des experts en reconstitution qui feront revivre l'événement.
La Commission des champs de bataille doit porter une partie du blâme pour la controverse, a-t-elle suggéré. «J'ai mentionné à André Juneau que je ne suis pas d'accord avec (l'emploi du mot) célébration. La Commission a fait une erreur en présentant Wolfe et Montcalm se serrant la main avec le sourire. C'est jouer avec des sensibilités historiques.» Le Soleil n'a pu s'entretenir avec M. Juneau.
Bataille des plaines d'Abraham
Verner accusée de mettre le feu aux poudres
La décision de marquer les 250 ans de la bataille suscite malaise et controverse. En fin de semaine, le premier ministre Jean Charest a fermement indiqué qu'il n'y assistera pas.
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