Vaincre ses peurs

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Les craintes sont égitimes et ne relèvent pas de la xénophobie





Par définition, les terroristes sèment la peur. Et ça marche.


Près des trois quarts des Québécois (73 %) craignent que des attentats terroristes aient lieu au Canada et 50 % seulement croient que nos forces policières et militaires sont prêtes à intervenir adéquatement en cas d’attaques terroristes.


Craintes qui s’expliquent. Le Canada n’est pas à l’abri. À preuve, deux attentats successifs ont été commis le 22 octobre 2014, dont un audacieux assaut dans l’enceinte même du Parlement à Ottawa.


D’autre part, nos policiers et militaires n’ont pas la même formation et expérience que leurs homologues d’autres pays, dont la France, aux prises depuis des décennies avec des terroristes de mieux en mieux organisés et armés.


Nos dirigeants politiques ne peuvent donc faire abstraction de ce fort courant d’insécurité collective.


Le ministre canadien des Affaires étrangères, Stéphane Dion, a pourtant fait fi des résultats de ce sondage Léger-TVA Nouvelles, préférant celui des élections, le seul sondage qui compterait pour lui. C’est un peu primaire comme réaction.


Craintes à respecter


Le gouvernement Trudeau ne peut ignorer aussi qu’en plus des maires qui lui demandent de revenir sur l’objectif d’accueillir 25 000 réfugiés avant le 1er janvier, 60 % des Québécois voudraient qu’il réduise ce nombre.


Dans une même proportion, les Québécois ne croient pas en effet que les services de sécurité sont en mesure d’effectuer un contrôle assez étanche pour éviter l’infiltration de terroristes parmi les réfugiés. Et ils ont raison. Le risque 0 n’existera jamais.


Il faut respecter ces craintes plutôt que de les associer à de la xénophobie.


Leaders inspirants


Des crises les plus graves émergent parfois de grands leaders.


Le maire de New York en 2001, Rudolph Giuliani, a pris les choses en main à la suite des plus meurtriers attentats de l’Histoire.


Non seulement a-t-il coordonné une logistique tentaculaire, mais il a surtout inspiré ses concitoyens pour qu’ils reprennent goût à la vie et redressent l’échine.


Le président de la République française, François Hollande, s’est réhabilité depuis les attentats de janvier 2015 (Charlie Hebdo et autres).


En septembre 2013, il avait atteint le fond du baril. Moins de 20 % des Français lui demeuraient favorables. L’état de l’économie était lamentable et les impôts, insupportables.


À la suite des attentats de janvier 2015, Hollande a pris la tête d’un mouvement d’unité nationale au sein de la classe politique d’une part et le chef du Parti socialiste, un homme de gauche, a démontré une fermeté inattendue.


Depuis vendredi dernier, ses interventions publiques sont à nouveau remarquables et la dureté de la réplique est à la mesure de la cruauté des terroristes.


Il inspire non seulement les Français, mais les citoyens de tous les pays libres. Il propage, comme Giuliani l’avait fait, qu’il faut vaincre ses peurs, recommencer à fréquenter les restos, les salles de spectacles, les stades.


Simultanément, il a recours à la loi française sur les mesures de guerre; il riposte avec des frappes au Moyen-Orient et contre les repaires de terroristes en France.


Je me tourne vers Ottawa.


J’aime mieux ne pas imaginer ce qui se serait passé si les attentats de Paris avaient été commis au Canada de Trudeau!




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