CANADA

Une trousse à outils aidera bientôt à repérer l’extrémisme naissant chez les élèves

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Un professeur de Winnipeg met au point une trousse d'outils pour aider les enseignants de la province à repérer les premiers stades de l'extrémisme chez leurs élèves. Le but est de pouvoir intervenir avant que ces idées ne se transforment en actions violentes.




Le professeur auxiliaire à l'Université de Winnipeg Kawser Ahmed étudie l'extrémisme, la haine et la radicalisation. Il a reçu 400 000 $ de Sécurité publique Canada et de l'Université pour élaborer cette trousse au cours des deux prochaines années.


Selon lui, les jeunes sont plus vulnérables que jamais à la radicalisation en raison de la présence en ligne de documents conspirationnistes remplis de haine et du fait que la société est de plus en plus connectée.


D'un côté, c'est un grand avantage pour se connecter avec les autres, mais de l'autre, il est très facile d'inciter les gens à prendre part à des causes vraiment problématiques, déclare M. Ahmed.


En 2019, la police a signalé 1946 incidents criminels au Canada qui étaient motivés par la haine, selon les données de Statistique Canada. De 2010 à 2019, 23 % des personnes accusées de crimes haineux étaient âgées de 12 à 17 ans, et 86 % étaient des hommes.


La trousse d'outils s'adressera aux éducateurs d'élèves de 8e année et plus et contiendra une longue liste d'images, de logos et d'autres éléments problématiques liés à la droite alternative et aux groupes terroristes que les jeunes pourraient dessiner ou afficher en ligne.


Les jeunes sont parfois réticents à parler à leurs parents, à leurs professeurs ou à des experts de ce qu'ils voient en ligne, et il se peut qu'ils ne s'adressent qu'à des personnes qui ont les mêmes opinions, ce que le professeur appelle une chambre d'écho. C'est là qu'intervient la trousse à outils, qui aidera les enseignants à aborder ces opinions problématiques.


Kawser Ahmed de face, souriant.

Le professeur Kawser Ahmed a reçu 400 000 $ de Sécurité publique Canada et de l'Université pour élaborer la trousse d'outils au cours des deux prochaines années.


Photo : Gracieuseté : Kawser Ahmed




Notre intention est d'amener les jeunes à engager des discussions en tête-à-tête avec nous, les experts dans ce domaine, ceux qui en savent un peu plus que les autres, explique Kawser Ahmed.







Le directeur général du Réseau canadien anti-haine, Evan Balgord, affirme que des jeunes de 13 ans sont des recruteurs dans des complots terroristes dans le monde entier, se faisant passer pour des adultes plus âgés et cherchant d'autres enfants pour y participer.


Les enfants qui exprimaient cette idéologie et ces croyances il y a cinq ou six ans sur des forums finissent par devenir des propagandistes et des leaders d'opinion reconnus internationalement dans les mouvements terroristes, constate-t-il.


M. Balgord raconte qu'il a animé un atelier dans la région du Grand Toronto il y a quatre ans, à la suite duquel un certain nombre d'enseignants se sont manifestés pour dire qu'ils avaient vu l'idéologie d'extrême droite s'immiscer dans les travaux scolaires et les médias sociaux de leurs élèves.


Evan Balgord de face.

Evan Balgord est directeur général du Réseau canadien anti-haine, qui élabore actuellement sa propre trousse à outils à l'intention des éducateurs pour prévenir l'extrémisme chez les jeunes.


Photo : Le Réseau canadien de recherche sur le terrorisme, la sécurité et la société




Ils vont commencer à jouer avec des idées très transgressives qu'ils tirent des mouvements haineux et qu'ils trouvent en ligne, explique-t-il. Ensuite, ces idées ne font que gagner en importance.







Le Réseau canadien anti-haine élabore actuellement sa propre trousse à outils pour les éducateurs, en collaboration avec d'autres groupes dans le monde. Elle sera publiée dans les mois à venir, selon Evan Balgord.


Plus on peut intervenir tôt, moins d'incidents horribles se produiront dans les écoles, et moins nous ferons face à des problèmes de sécurité publique et de sécurité nationale, ajoute M. Balgord.


Avec les informations de Rachel Bergen




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