Une minière de Toronto, IAMGOLD, menace le Québec.

Comment se tenir debout devant le chantage ?

Tribune libre

Hier dans La Presse, grand quotidien du Québec, on lit en page 7 de la section Affaires, je cite: "IAMGOLD menace d'abandonner un projet de un milliard" à la mine saguenéenne de Niobec (niobium entrant comme alliage avec le fer) située dans la municipalité de Saint-Honoré. Parole du PDG d'IAMGOLD, Steve Letwin.
En lisant l'article du journaliste Hugo Fontaine, on peut lire en quoi consiste cet investissement de un milliard, je cite: "La mine de Saint-Honoré, au nord de Chicoutimi, est l'une des trois seules mines de niobium dans le monde. IAMGOLD veut investir 1 milliard pour tripler la production annuelle et (tripler) la durée de vie de la mine, de 15 à 46 ans.
Ajoutons les informations suivantes: 1967:découverte par SOQUEM inc. du gisement à Niobec / 1976:début de la production commerciale du concentré / 2006: IAMGOLD fait l’acquisition de la mine Niobec par l’entremise de la transaction de Cambior inc..
Le 7 novembre 2006 lors de l'acceptation à majorité des actionnaires de Cambior de la vente à IAMGOLD, voici ce qu'a dit le PDG d'alors, je cite: " "Jusqu'ici, nous avons été agressifs au niveau de l'exploration et nous allons le demeurer", a affirmé le grand patron d'Iamgold, Joseph Conway, au cours de l'assemblée."
Gardant à l'esprit la nouvelle d'hier selon les propos de l'actuel PDG de IAMGOLD, Steve Letwin, il y a un rebondissement aujourd'hui dans la même Presse en page 7 de la section Affaires. Le même journaliste intitule son article, je cite: "Chantage ou avertissement sérieux ?" Je crois que la réponse est claire et contenue dans les propos du prédécesseur de Steve Letwin. Une gestion agressive n'exclut pas la menace, le chantage.
Question: le torontois Steve Letwin a-t-il les moyens de ses menaces envers le Québec avec comme table de travail une loi des mines obsolètes directement issue des pratiques du XIXe siècle et du Gold Mine Rush autant en Californie que dans le nord canadien ?
Avec ce prétentieux monsieur de la caste torontoise, gestionnaire agressif, il me vient à la mémoire ces quelques paroles de la chanson de Félix Leclerc, l'Alouette en colère, je cite: "Le gros voisin d'en face est accouru, armé, grossier, étranger, pour abattre mon fils ... et lui casser les reins."
Qui dans le Gouvernement Marois saura expliquer poliment à ce gestionnaire de minière surtout orientée vers l'exploitation des mines d'or que le Québec se prépare à refondre sa Loi sur les mines à la lumière d'un partage plus équitable des bénéfices de l'exploitation minière des richesses naturelles qui appartiennent au Peuple du Québec?
Que la personne que se lèvera sache que le gestionnaire Steve LETWIN (nom prédestiné...) doit rencontrer des objectifs fixés par le conseil d'administration d'IAMGOLD, ce qui lui vaudra de généreux boni. Autre information: ceux qui se cachent derrière "Steve" peuvent avoir beaucoup d'intérêts à mettre le Gouvernement Marois à genoux: une pierre deux coups. T A B E R N O U C H E !


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9 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    25 mars 2013

    A quand une coopérative de travailleurs des mines qui soumissionnerait pour l'exploitation de filons partout au Québec?
    Dans des mise aux enchères, le gouvernement ne devrait-il pas accorder le droit d'exploiter une mine, pour une période de temps donnée et sous une constante surveillance, qu'aux groupes qui offres les meilleurs redevances et autres retombées sur le territoire et les industries du Québec?
    Dur dur de sortir d'un esprit et de pratiques de notre colonisation, que ce soit par des gouvernements étrangers ou des entreprises étrangères ou pas!

  • Micheline Dubois Répondre

    24 mars 2013

    Étant fille et soeur de mineurs , je sais a quel point les minières font du chantage '' subtile ''. Présentement plusieurs travailleurs et membres de Chambres de commerce de l'Abitibi signent une pétition pour contrer l'augmentation de redevances car ils ont peur que les mines ferment et de perdre des emplois très lucratifs. Je comprend ces gens d'avoir peur car il y va de leur survie , en Abitibi on vit principalement des mines. Ça donne toute latitude aux minières pour faire des milliards de $ et vider nos ressources . J'espere que le P.Q. se tiendra debout et ira de l'avant avec l'augmentation des redevances et qu'il ne pliera pas devant les menaces des minières de fermer les mines. C'est ICI que l'or et les autres minéraux se trouvent ...et c'est ici que ces minières font leur profits.

  • François A. Lachapelle Répondre

    23 mars 2013

    La Presse d'aujourd'hui en page A31, publie un article de Michel A. RATHIER "Le courage (du Gouvernement du Québec) n'est pas dans l'obstination". Voici le commentaire que je lui adresse.
    Votre appel au courage du Gouvernement du Québec dans le dossier de la réforme de la Loi québécoise sur les mines semble, pour vous, synonyme de «pragmatisme économique». Si on réunit votre conclusion à votre introduction, le pragmatisme dont vous parlez est celui d’un, je vous cite: «environnement d’affaires ou la transparence, la prévisibilité et la stabilité» sont au rendez-vous.
    Comme il est plutôt rare qu’on se trouve en situation de «concurrence parfaite», il est très rare d’assembler en permanence les trois caractéristiques de «transparence, prévisibilité et stabilité». Le «pragmatisme économique» que vous demandez d’appliquer à l’industrie minière de la part du Gouvernement du Québec correspond-il à une demande raisonnable ou irréaliste ?
    Au deux-tiers de votre article, vous énumérez deux facteurs: a) la crise des capitaux synonyme de levées de fonds, et b) la hausse des coûts de mise en valeur des minières que la banque ABN-Amro estime à 65%. Malheureusement, vous ne précisez pas sur quelle période s’est effectuée cette hausse de 65% ce qui nous aurait éclairé.
    Je crois que le dossier de la réforme des taux de redevances et d’impôts des minières se situe dans le b) ci-dessus. Il serait nécessaire de ventiler les différents coûts mesurés dans le 65% et dans quelle proportion interviennent les redevances et les impôts.
    Puisque vous écrivez que les points a) et b) ci-dessus menacent, je cite: « l’envergure et la survie de la filière minérale que le Québec aura mis plus de 50 ans à bâtir et développer», vous touchez-là un volet historique très instructif. Ce rétro-regard sur un demi siècle de l’histoire des mines au Québec me fait voir le fantôme d’une loi québécoise sur les mines archaïque et obsolète dont les minières ont abusé sans vergogne. Ce que les citoyens ne voient pas ne les dérangent pas. (R. Desjardins)
    L’esprit et la lettre de cette Loi archaïque étaient imprégnés du «free mining» issu du XIXe siècle et de l’appropriation d’immenses territoires par «claims miniers», disponibles en dernier sur internet. Il est bien évident que cet âge d’or des minières au Québec a certainement permis des rendements élevés, dépourvus complètement de conscience sociale et environnementale.
    J’espère que vous réalisez que cette époque «inconsciente» autant chez les minières, les actionnaires, les mineurs et la population en générale ne peut pas servir de gabarit pour établir les nouvelles balises, actualisées aux besoins du XXIe siècle. En pensant aux mineurs d’autrefois oeuvrant en Abitibi, il me revient à l’esprit quelques photos d’immigrants de fraîche date de l’Europe de l’Est n’ayant pas le choix. Par votre article, envoyez-vous le message que nous n’avons pas le choix ?
    Vous présentez d’autres chiffres qu’il serait instructif de ventiler pour le bénéfice des Québécois. Je pense au 8 G$ qui sur 300 G$ PIB total du Qc représente 2,67%. Combien des 750 M$ sont de véritables RER, retombées économiques régionales ? Les 52 000 emplois «permanents» sont-ils tous des emplois directs, ou incluent les indirects et les induits ?
    Dans le un milliard $ versé aux trésors publics, combien au fisc du Québec, combien de déductions fiscales sont accordées aux minières, lesquelles déductions fiscales sont payées par les Québécois ? Votre pragmatisme économique est-il conciliable avec un pragmatisme sociale de 2013 ?
    Parmi les minières en danger par un changement du paradigme actuel, si on applique un nouveau taux de redevances sur le matériel brut extrait et si on introduit un taux d’impôt sur les sur-profits, combien de minières seront-elles acculées à la fermeture et combien d’emplois directement visés ?
    Le diable est dans les détails. Saurez-vous informer le public de ces détails ? On n’a pas abordé les méfaits de la comptabilité créative et des ventes entre filiales des paradis fiscaux. Cordialement.

  • Archives de Vigile Répondre

    23 mars 2013

    Monsieur Lachapelle
    Comment se fait-il que la plupart des compagnies minières qui exploitent notre sous-sol proviennent presque toutes du Canada anglais surtout de la région de Toronto? Comment se fait-il qu'il n'y ait pas plus de compagnies minières québécoises à exploiter nos ressources minières? Manque de capitaux? Si oui, alors que fait la CDP (caisse de dépôt du Québec) en n'investissant pas dans ce domaine clef de notre économie?
    Après tout, nous ne sommes pas un peuple de nuls dans ce domaine et dans bien d'autres. En ce qui a trait au chantage de la cie Iamgold, le gouvernement devrait les mettre à leur place par divers moyens afin que nous soyons respectés. Ce n'est pas le tiers-monde ici à ce que je sache!
    André Gignac 23/3/13

  • Archives de Vigile Répondre

    23 mars 2013

    Nous allons voir à qui nous avons affaires.Le P.Q. doit se tenir debout et nous démontrer qu'il prend pour le peuple
    et non pour le 1%.

  • Marcel Haché Répondre

    23 mars 2013

    Le Québec est méprisé d’autant plus que jamais personne ne prend notre défense. Et si on prend l’apparence de Nous défendre, c’est sur un ton si conciliant que cela invite à la récidive des menaces. À l’escalade des menaces, on répond pour Nous avec des ronds de jambe de plus en plus frénétiques.
    Lorsque Chavez eut enguirlandé G.W.Bush assez solidement merci, bien des matamores de secondes classes avaient alors compris le message 10 sur 10…

  • Archives de Vigile Répondre

    22 mars 2013

    Il ne faut surtout pas céder au moindre chantage... Le minerai ne disparaitra pas. S'il n'est pas exploité aujourd'hui, il le sera plus tard par une autre génération. S'il le faut, bye, bye IAMGOLG ou peut-être une prochaine fois... Prenons exemple sur la Bolivie, le Vénézuéla ou l'Équateur.

  • Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre

    22 mars 2013

    Ne pas oublier que les aurifères canadiennes font la pluie et le beau temps de par le monde. Le cyanure utilisé pour extraire le minerai se répand dans l'eau et les terres deviennent inutilisables. Le soufre pollue l'air. Près de San Luis Potosì, au Mexique, des villageois de montagnes vinrent protester à la clôture pour que la minière cesse de les empoisonner. Après que les gardiens les eurent trouvés trop insistants, ils les ont tirés! Qui allait-ont croire, un gros industriel pourvoyeur d'emplois ayant graissé le maire ou des villageois non instruits?
    http://cdhal.org/cas/msx-cerro-san-pedro-mexique

  • Yves Rancourt Répondre

    22 mars 2013

    Dans son livre Noir Canada, Alain Deneault parle de cette entreprise qui a réalisé des projets au Mali. C'est à lire. Si le gouvernement devait céder devant les minières et reculer sur la question des redevances, c'en est fini en ce qui me concerne avec ce gouvernement. Il y a toujours bien des limites à se faire passer dessus.
    C'était pathétique aujourd'hui de voir à Radio-Canada des travailleurs manifester en faveur des minières sur cette question. Le syndrome du larbin à l'état pur.