Il y a aussi urgence à la Davie

Une injustice profonde à corriger

Ou le brise-glace, ou l'indépendance

Tribune libre

Chers amis,

Voilà un texte que je me propose de présenter aux congressistes du Conseil de la souveraineté du Québec au Collège Maisonneuve samedi prochain le 6 décembre 2014. Ce afin de les alerter au sujet de ce drame passé sous silence par les forces de droite au Québec.

J'ai confiance que ma famille politique ne sera pas un handicap au partage de point de vue sur cette question. Nous ne pensons pas nous faire de capital politique sur la situation grave que vivent les ouvriers des Chantiers à Lévis.

Nos motivations vont plus loin que les luttes partisanes. Mais il semble évident que les Libéraux et la CAQ s'en foutent éperdument, trop occupés qu'ils sont à rendre «riche» leur clientèle électorale respective de «payeurs de taxes» comme si les salariés n'en étaient pas et qu'ils n'aspiraient pas eux-mêmes à se tenir la tête hors de l'eau pour éviter l'appauvrissement générale ou le chômage chronique.

Ce texte a été envoyé à tous les candidats du PQ qui participent à la course à la chefferie. En espérant trouver auprès d'eux une oreille attentive et une autre de ces tribunes appropriées sur le sort des ouvriers de Lévis :

Une grave injustice envers les ouvrier des Chantiers navals de Lauzon

Après avoir refusé les soumissions des Chantiers navals de Lauzon parce qu’ils étaient sur le bord de la faillite, voilà que des contrats alléchants de construction de navires civils leur sont refusés après des soumissions dont on peut douter du sérieux. En effet, le contrat du plus gros brise-glace jamais construit au Canada a été attribué sur des bases questionnables: les chantiers de Vancouver n’ont pas les équipements et des cales aptes à la construction de ce type de navire alors que les Chantiers navals de Lauzon les ont.

Les soumissions semblent avoir été plus ou moins sous-estimées. En effet, comment un chantier de l’ouest se retrouve-t-il avec un contrat qu’il ne peut livrer, ni à temps, ni dans les coûts ? C’est un des mystères devant lequel nous laissent les Conservateurs de Harper.

Le NPD dit étudier le processus légal d’attribution du contrat pour savoir s’il peut être contesté. Le feront-ils vraiment ? Le syndicat local continue ses démarches pour le rapatriement. Le Bloc est intervenu à la Chambre des Communes. L’Assemblée nationale du Québec, à l’initiative de Québec solidaire, a voté unanimement une motion demandant le rapatriement du contrat. Le discours indépendantiste commence à peine à en révéler la gravité.

Malgré le nouveau député dans le comté, François Paradis et la CAQ, ne semblent pas vouloir même aborder la question. Les Libéraux s’en fichent éperdument. C’est donc à tout le mouvement indépendantiste québécois de soutenir les travailleurs et réclamer à son tour le rapatriement du contrat de façon à corriger la grave injustice subie par les ouvriers à cause de la façon dont le fédéral a géré l’attribution de ce fameux contrat. Cela irait dans le sens de ce que le PQ, ou PKP lui-même comme porte-parole en économie, pourrait faire pour influencer le cours des choses.
Il s’agit de sauver des centaines d’emplois au Québec. Le mouvement indépendantiste québécois doit se préoccuper de maintenir la pression de toutes ses forces sur les Conservateurs pour sauver cet équipement industriel majeur sur le fleuve Saint-Laurent. Il en va de toute une région et de la valorisation du secteur de la construction navale sur le fleuve et de toute son expertise.

Il n’y a pas de politique maritime qui tienne pour le Québec sans les Chantiers navals de Lauzon.

Dans le passé, nous nous sommes tenus debout pour la cause commune du Québec et nos luttes ont porté fruit. Nous ne sommes pas à un combat près. Celui-ci est de toute première importance : pas de fleuve sans bateau, pas de bateaux sans chantiers maritimes !

Guy Roy, porte parole du parti communiste du Québec.


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1 commentaire

  • Normand Bélair Répondre

    2 décembre 2014

    ««pas de fleuve sans bateau, pas de bateaux sans chantiers maritimes !»»
    Vraiment?
    Je crois que c'est beaucoup plus que ça, qui est en jeu ici. Ce n'est pas seulement le chantier maritime; le tout ne s'arrête pas au fleuve; l'ensemble de qui nous sommes est en jeu!
    Ce battre pour des emplois, c'est bien; mais l'enjeux central, le noyau du grand tout demeure le statut du Québec dans la position de plus en plus minoritaire dans cette pseudo fédération! Il est là l'enjeu!
    Certes, on peu gagner quelques emplois pour un certain temps à la Davie, mais au fond pourquoi? Pour encore dans 10 ans faire la même démarche de «quêtage» auprès du gouvernement central qui nous domine? La force de nos mots doit aujourd'hui et dans l'avenir porter beaucoup plus fort que juste demander gentiment des jobs pour un chantier, pour un fleuve.