Une économie détruite: l’ennemi c’est Washington

Crise mondiale — crise financière




Les agences de notation qui ont données au préalable une note triple A à des dérivatifs pourris, ont récemment menacé de diminuer les bons du trésor américains si la Maison Blanche et le Congrès ne parvenaient pas à un accord de réduction et d’augmentation du plafond de la dette. Cette menace n’est pas crédible, tout comme ne l’est pas la menace de faire défaut sur la dette. Ce ne sont que des crises fabriquées qui sont montées en épingle afin de forcer des coupures drastiques dans les programmes Medicare, Medicaid et de sécurité sociale.
Si ces agences de notation réduisaient la valeur de la trésorerie, les exécutifs de la compagnie seraient arrêtés pour les notes frauduleuses qu’il donnèrent à la camelote financière dont Wall Street a gavé le monde. Les compagnies seraient détruites et leurs notes discréditées. Le gouvernement américain ne va jamais faire défaut sur ses emprunts, parce que ses bons du trésor, contrairement à ceux de la Grèce, de l’Espagne et de l’Irlande, ont leur valeur dans leur propre monnaie. Indépendamment du fait que le plafond de la dette ne soit relevé, la réserve fédérale va continuer à acheter de la dette. Si Goldman Sachs est trop importante pour se planter, alors le gouvernement américain l’est également.
Il n’y a aucune provision sur les guerres illégales et les occupations militaires auxquelles le gouvernement américain se livre dans au moins six pays ou sur l’occupation datant de 66 ans au Japon et en Allemagne, ainsi que sur le cercle des bases militaires construites ou en construction autour de la Russie.
Le budget total militaire et de la sécurité est de l’ordre de 1 200 milliards de dollars, ce qui représente de 70 à 75% du déficit budgétaire fédéral.
Par contraste, la sécurité sociale est solvable. Les dépenses du Medicare sont proches de dépasser les 2,3% de l’impôt sur le revenu qui le finance, mais il est malhonnête pour les politiciens et les critiques de blâmer le déficit du budget américain sur “les programmes de droit social”.
Ceux-ci sont financés avec un impôt sur le revenu. Les guerres ne sont pas financées par quoi que ce soit. Le régime criminel de Bush a menti aux citoyens américains en leur disant que la guerre d’Irak ne coûterait que 70 milliards de dollars et que cela se paierait sur les revenus du pétrole irakien. Lorsque le conseiller économique principal de Bush, Larry Lindsey, a dit que l’invasion de l’Irak allait coûter 200 milliards de dollars, l’imbécile de la maison blanche l’a viré. En fait, Lindsey s’était trompé par un facteur de 20. Les experts en économie et budget ont calculé que les guerres d’Afghanistan et d’Irak ont grillé 4000 milliards de dollars et ont déjà induit des coûts futurs. En d’autres termes, les guerres et occupations de pays actuelles ont déjà bouffé plus de 4 000 milliards de dollars qu’Obama espère couper des dépenses fédérales sur les dix prochaines années. En un mot: bombardez maintenant, payez plus tard.
Comme taxer plus les riches ne fait pas partie de la solution politique, le point de focalisation est donc de récompenser les compagnies d’assurance en privatisant le Medicare dans le futur avec des primes d’assurance subventionnés par le gouvernement le tout en plafonnant l’aide médicale et en chargeant une classe moyenne se réduisant comme une peau de chagrin d’un impôt additionnel sur la sécurité sociale.
Les priorités de Washington et de sa presse prostituée ne peuvent pas être plus claires. Le président Obama, comme Georges W. Bush avant lui, les deux partis politiques au congrès, les médias audio-visuels et de la presse écrite ainsi que la radio publique ont clairement établi que la guerre était bien plus importante que la santé publique et les retraites des Américains.
Le peuple américain ainsi que ses besoins et ses désirs ne sont pas représentés à Washington. Washington sert des groupes d’intérêt puissant comme le complexe militaro-industriel et de la sécurité, Wall Street et sa cohorte de banksters, le complexe agro-alimentaire, les compagnies pétrolières, d’assurances, les laboratoires pharmaceutiques et les industries des mines et du bois. Washington dote ces intérêts particuliers avec des profits considérables en s’impliquant dans des crimes de guerres et en terrorisant les populations étrangères avec des bombes, des drones et des invasions, en dérégularisant le secteur financier et en les sauvant de leur erreurs induites par la volonté du toujours plus, non sans avoir au préalable permis le vol des retraites, des maisons, des boulots des Américains; en refusant de protéger leur sol, leur air, leur eau, leurs océans et leur faune sauvage des pollueurs et des exploiteurs et en construisant un système d’assistance médicale qui a les plus hauts coûts et le maximum de profits au monde.
Le moyen de réduire les coûts d’assurance maladie est de couper dans les coûts et les profits avec un système de paiement unique. Un système privé peut opérer en parallèle pour ceux qui peuvent se le permettre financièrement.
Le moyen de contrôler le budget de nouveau est d’arrêter ces guerres inutiles et hégémoniques, guerres qui vont se terminer en confrontation nucléaire.
L’économie américaine est dans un état de récession qui s’aggrave et pour lequel il n’y a pas de récupération possible, parce que les travaux de la classe moyenne américaine dans la production de biens et de services ont été délocalisés et donnés à l’étranger. Le PIB américain, ainsi que le pouvoir d’achat de ses consommateurs et sa base imposable ont été transférés en Chine, en Inde, en Indonésie et ce uniquement afin que Wall Street, les actionnaires et les PDG d’entreprises puissent gagner beaucoup plus.
Quand les biens de consommation et les services produit à l’étranger reviennent aux Etats-Unis, ils reviennent sous forme d’importations. La balance commerciale empire, le dollar s’enfonce plus avant dans le déclin et les prix augmentent pour les Américains dont les revenus sont au mieux stagnants au pire en régression.
Ceci n’est rien d’autre que de la destruction économique. Cela se produit invariablement lorsqu’une oligarchie prend le pouvoir et contrôle un gouvernement. Les profits à courts termes des puissants sont maximisés aux dépends de la viabilité de l’économie.
L’économie américaine est dirigée par la demande des consommateurs, mais avec un taux réel de 23,2% de chômage, des salaires stagnant ou en déclin et avec une augmentation croissante de la dette des ménages, devenue de fait si importante que les consommateurs ne peuvent plus emprunter pour consommer, il n’y a plus rien pour faire rouler l’économie.
La réponse de Washington à ce dilemne est de renforcer l’austérité ! Couper dans les assurances maladies, la sécurité sociale, renforcer le déclin des salaires en détruisant les syndicats et en délocalisant encore plus (ce qui résulte en un surplus de force de travail et des salaires plus bas) et faire monter les prix alimentaires et énergétiques en dépréciant le dollar plus avant ne fait qu’éroder plus le pouvoir d’achat du consommateur. La réserve fédérale peut imprimer de l’argent pour sauver les escrocs des institutions financières, mais elle ne peut pas sauver le consommateur américain.
Une chose pour finir, confrontez enfin le fait qu’on vous ment même au sujet de la “réduction du déficit”. Même si Obama arrive à faire sa “réduction de déficit” de 4 000 milliards de dollars sur dix ans comme annoncé, cela ne veut pas dire que la dette nationale actuelle sera amoindrie de 4 000 milliards de dollars. Le terme “réduction” veut dire que la croissance de la dette sera amoindrie de 4 000 milliards de dollars. Indépendamment de toute “réduction du déficit”, la dette nationale dans dix ans d’ici sera bien plus importante qu’elle ne l’est aujourd’hui.
Article original en anglais : « An Economy Destroyed: The Enemy Is Washington »
http://www.globalresearch.ca/index.php?context=va&aid=25732
Traduction par Résistance 71.
Paul Craig Roberts était le secrétaire d’état au ministère des finance américain sous l’administration Reagan, il fut le rédacteur en chef associé du Wall Street Journal et professeur d’économie dans six universités.
Paul Craig Roberts est un collaborateur régulier de Mondialisation.ca. Articles de Paul Craig Roberts publiés par Mondialisation.ca
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An Economy Destroyed - The Enemy Is Washington
Recently, the bond rating agencies that gave junk derivatives triple-A ratings threatened to downgrade US Treasury bonds if the White House and Congress did not reach a deficit reduction deal and debt ceiling increase. The downgrade threat is not credible, and neither is the default threat. Both are make-believe crises that are being hyped in order to force cutbacks in Medicare, Medicaid, and Social Security.
If the rating agencies downgraded Treasuries, the company executives would be arrested for the fraudulent ratings that they gave to the junk that Wall Street peddled to the rest of the world. The companies would be destroyed and their ratings discredited. The US government will never default on its bonds, because the bonds, unlike those of Greece, Spain, and Ireland, are payable in its own currency. Regardless of whether the debt ceiling is raised, the Federal Reserve will continue to purchase the Treasury’s debt. If Goldman Sachs is too big to fail, then so is the US government.
There is no budget focus on the illegal wars and military occupations that the US government has underway in at least six countries or the 66-year old US occupations of Japan and Germany and the ring of military bases being constructed around Russia.
The total military/security budget is in the vicinity of $1.1-$1.2 trillion, or 70% -75% of the federal budget deficit.
In contrast, Social Security is solvent. Medicare expenditures are coming close to exceeding the 2.3% payroll tax that funds Medicare, but it is dishonest for politicians and pundits to blame the US budget deficit on “entitlement programs.”
Entitlements are funded with a payroll tax. Wars are not funded. The criminal Bush regime lied to Americans and claimed that the Iraq war would only cost $70 billion at the most and would be paid for with Iraq oil revenues. When Bush’s chief economic advisor, Larry Lindsay, said the Iraq invasion would cost $200 billion, the White House Moron fired him. In fact, Lindsay was off by a factor of 20. Economic and budget experts have calculated that the Iraq and Afghanistan wars have consumed $4,000 billion in out-of-pocket and already incurred future costs. In other words, the ongoing wars and occupations have already eaten up the $4 trillion by which Obama hopes to cut federal spending over the next ten years. Bomb now, pay later.
As taxing the rich is not part of the political solution, the focus is on rewarding the insurance companies by privatizing Medicare at some future date with government subsidized insurance premiums, by capping Medicaid, and by loading the diminishing middle class with additional Social Security tax.
Washington’s priorities and those of its presstitutes could not be clearer. President Obama, like George W. Bush before him, both parties in Congress, the print and TV media, and National Public Radio have made it clear that war is a far more important priority than health care and old age pensions for Americans.
The American people and their wants and needs are not represented in Washington. Washington serves powerful interest groups, such as the military/security complex, Wall Street and the banksters, agribusiness, the oil companies, the insurance companies, pharmaceuticals, and the mining and timber industries. Washington endows these interests with excess profits by committing war crimes and terrorizing foreign populations with bombs, drones, and invasions, by deregulating the financial sector and bailing it out of its greed-driven mistakes after it has stolen Americans’ pensions, homes, and jobs, by refusing to protect the land, air, water, oceans and wildlife from polluters and despoilers, and by constructing a health care system with the highest costs and highest profits in the world.
The way to reduce health care costs is to take out gobs of costs and profits with a single payer system. A private health care system can continue to operate alongside for those who can afford it.
The way to get the budget under control is to stop the gratuitous hegemonic wars, wars that will end in a nuclear confrontation.
The US economy is in a deepening recession from which recovery is not possible, because American middle class jobs in manufacturing and professional services have been offshored and given to foreigners. US GDP, consumer purchasing power, and tax base have been handed over to China, India, and Indonesia in order that Wall Street, shareholders, and corporate CEOs can earn more.
When the goods and services produced offshore come back into America, they arrive as imports. The trade balance worsens, the US dollar declines further in exchange value, and prices rise for Americans, whose incomes are stagnant or falling.
This is economic destruction. It always occurs when an oligarchy seizes control of a government. The short-run profits of the powerful are maximized at the expense of the viability of the economy.
The US economy is driven by consumer demand, but with 22.3% unemployment, stagnant and declining wages and salaries, and consumer debt burdens so high that consumers cannot borrow to spend, there is nothing to drive the economy.
Washington’s response to this dilemma is to increase the austerity! Cutting back Medicare, Medicaid, and Social Security, forcing down wages by destroying unions and offshoring jobs (which results in a labor surplus and lower wages), and driving up the prices of food and energy by depreciating the dollar further erodes consumer purchasing power. The Federal Reserve can print money to rescue the crooked financial institutions, but it cannot rescue the American consumer.
As a final point, confront the fact that you are even lied to about “deficit reduction.” Even if Obama gets his $4 trillion “deficit reduction” over the next decade, it does not mean that the current national debt will be $4 trillion less than it currently is. The “reduction” merely means that the growth in the national debt will be $4 trillion less than otherwise. Regardless of any “deficit reduction,” the national debt ten years from now will be much higher than it presently is.
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Dr. Roberts was Assistant Secretary of the US Treasury, Associate Editor of the Wall Street Journal, and professor of economics in six universities.
Paul Craig Roberts is a frequent contributor to Global Research. Global Research Articles by Paul Craig Roberts

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Paul Craig Roberts was Assistant Secretary of the Treasury in the Reagan administration. He was Associate Editor of the Wall Street Journal editorial page and Contributing Editor of National Review. He is coauthor of The Tyranny of Good Intentions.He can be reached at: paulcraigroberts@yahoo.com





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