Une congressiste US clouée au pilori pour avoir donné une autre image de la Syrie

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Les médias-système ne supportent pas d'être contredits, serait-ce par une congresswoman au passé militaire

Après sa visite en Syrie, Tulsi Gabbard, élue démocrate au Congrès américain, a dévoilé ce que les médias US préfèrent passer sous silence et a fustigé l’administration Obama pour son soutien aux terroristes proches d’Al-Qaïda. Une vérité dérangeante que la presse s’évertue de cacher en accusant la congressiste d’être une «marionnette» de M. Assad.

Pour trouver une solution au conflit syrien, il faut saisir toute possibilité de rétablir la paix, négocier, y compris avec Bachar el-Assad, s'unir pour combattre Daech et laisser les Syriens décider de leur sort. S'exprimant le 25 janvier sur CNN, de retour d'une visite en Syrie, Tulsi Gabbard, représentante d'Hawaï à la Chambre des représentants des États-Unis, a jeté un pavé dans la mare en s'opposant à la politique américaine de renversement des régimes jugés indésirables et en dénonçant le soutien que l'administration de Barack Obama apportait aux terroristes.


« Quoi que vous pensiez du président Assad, le fait est qu'il est le président de la Syrie », a-t-elle indiqué, ajoutant qu'il fallait en priorité parler avec lui pour parvenir au règlement de la crise syrienne.



Vétérane de la guerre en Irak, Tulsi Gabbard a rencontré en Syrie Bachar el-Assad pour discuter avec lui de la lutte contre Daech et insiste maintenant pour affirmer que c'est au peuple syrien de décider du sort de son président.


« Si les souffrance du peuple syrien nous inquiètent réellement, nous devons être prêts à rencontrer toute personne qui peut nous être utile pour rétablir la paix », a-t-elle estimé.


Selon Mme Gabbard, après la fin de la guerre, le peuple syrien devra déterminer lui-même la composition du gouvernement et son avenir. D'autant plus que ce que la congressiste a vu en Syrie et ce que lui ont raconté les habitants locaux tranche radicalement avec les informations relatées par la presse américaine.


Les habitants d'Alep et de Damas que la congressiste a rencontrés au cours de sa visite ont exprimé « la joie de voir une Américaine dans les rues de leur ville », raconte-t-elle, avant de poursuivre: « Mais tous posaient la question: pourquoi les États-Unis, leurs alliés et d'autres pays apportent un soutien et livrent des armes aux groupes terroristes tels que le Front al-Nosra (branche syrienne d'al-Qaïda, ndlr), Ahrar al-Sham, Daech qui violent, enlèvent, torturent et tuent le peuple syrien? »


« Ils m'ont demandé: pourquoi les États-Unis soutiennent ces groupes en Syrie alors que c'était al-Qaïda qui a attaqué les États-Unis le 11 septembre », a raconté Tulsi Gabbard. Ces propos n'ont apparemment pas été du goût du présentateur Jake Tapper, qui a insisté sur le fait que Washington ne soutenait que les soi-disant «rebelles modérés». La réponse de Mme Gabbard ne s'est pas fait attendre.


« Toute les personnes à qui je parlais me répondaient sans hésiter qu'il n'y a pas de rebelles modéré », a-t-elle lancé. « Indépendamment du nom de ces groupes, la force de combat la plus importante sur le terrain en Syrie est al-Nosra et Daech, c'est un fait », a souligné Tulsi Gabbard.


Diffusée sur CNN, l'interview de Tulsi Gabbard a suscité une vague de colère dans la presse américaine. Peu après l'émission, les médias se sont mobilisés pour clouer au pilori celle qui a osé critiquer la politique de Barack Obama sur le sol syrien.


Le Daily Kos, blog politique américain, a qualifié la congressiste de «marionnette entre les mains du dictateur syrien». « Les escortes fascistes de Tulsi Gabbard en Syrie », a titré le Daily Beast alors que l'ancien conseiller à la sécurité nationale de la Chambre des Représentants, Evan McMullin, a accusé Mme Gabbard de « jouir du soutien du réseau de propagande de Poutine en Amérique, @RT_America » après que la chaîne RT eut publié sur son site un article sur sa visite en Syrie.


En revanche, sur les réseaux sociaux, les internautes se sont mobilisés pour défendre la congressiste, estimant qu'elle disait la vérité, et ont exigé que les médias cessent de mentir.



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