RÉPLIQUE À DENIS LEBEL

Une condescendance qui fait écran

Cette attitude masque le propre échec du ministre à défendre les intérêts du Québec au sein du gouvernement fédéral

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La vigne pousse bien au Québec. La récolte de raisins de la colère promet d'être abondante

Le lieutenant du Québec au sein du gouvernement Harper, Denis Lebel, devrait faire son travail au lieu de servir des raccourcis intellectuels et donner des leçons pleines de condescendance aux Québécois.

Lorsque Denis Lebel affirme que le Québec recevra 55 % de la péréquation du Canada, il omet de mentionner que c’est en raison de la taille de sa population. Un observateur avisé aurait fait remarquer que d’autres provinces en obtiennent beaucoup plus, par habitant, que le Québec.

M. Lebel omet aussi de dire que ce programme fédéral ne représente plus que 0,86 % du PIB canadien, soit 15 % de moins que la moyenne des 45 dernières années. Sans compter qu’il est financé à 20 % par les impôts des Québécois.

Denis Lebel affirme rêver du jour où le Québec créera plus de richesse. Si le ministre est sincère, pourquoi n’assume-t-il pas ses propres responsabilités en s’assurant que son gouvernement cesse de prendre des décisions qui nuisent à notre économie et qui sont condamnées à l’unanimité par les élus de l’Assemblée nationale, de même que par les milieux financiers, les dirigeants d’entreprises et les travailleurs québécois ?

Il pourrait commencer en travaillant à révoquer la décision de son gouvernement de subventionner le projet hydroélectrique de Churchill Falls à Terre-Neuve, un geste sans précédent qui s’inscrit en concurrence déloyale avec Hydro-Québec.

Il pourrait expliquer aux Québécois comment il se fait que son gouvernement ait accordé des contrats de construction de navires fédéraux d’une valeur de plus de 35 milliards de dollars ces dernières années, sans aucune retombée significative pour le Québec.

Il pourrait aussi convaincre son collègue des Finances de renoncer à créer une agence canadienne des valeurs mobilières, un projet qui mettrait en péril le dynamique secteur financier du Québec et les 150 000 emplois s’y rattachant.

Il pourrait s’opposer à la volonté de son gouvernement de saboter les programmes québécois de formation de la main-d’oeuvre, qui fonctionnent bien et qui relèvent de notre compétence exclusive. Sans compter le pont Champlain, son propre dossier, pour lequel il veut refiler la facture aux Québécois par le péage.

Comme ministre de l’Infrastructure, il pourrait également voir à ce que dans le prochain plan Chantiers Canada, le Québec obtienne enfin sa juste part des fonds au mérite, c’est-à-dire beaucoup plus que les maigres 8 % qu’il a reçus depuis 2007.

Force est de constater que notre statut de province nous oblige à composer chaque jour avec des décisions qui vont dans le sens contraire de nos intérêts. La seule solution réelle et complète pour mettre fin à toute forme de dépendance, c’est l’indépendance.

D’ici là, s’il veut servir le Québec, Denis Lebel devrait cesser d’être le porte-voix du reste du Canada au Québec et devenir un véritable défenseur des intérêts du Québec auprès du gouvernement conservateur.
Alexandre Cloutier - Ministre délégué aux Affaires intergouvernementales canadiennes, à la Francophonie canadienne et à la Gouvernance souverainiste


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