Une candidate de Vision Montréal se dit victime de menaces

Mme Reyes n'accuse personne mais ajoute qu'il y a «dans la communauté des gens détraqués qu'il faut dénoncer».

Crime organisé et politique - collusion (privatisation de l'État)

La candidate de Vision Montréal Brunilda Reyes brandit la lettre de menaces qu'elle a reçue. Photo: André Tremblay, La Presse

Éric Clément - Brunilda Reyes, candidate de Vision Montréal au poste de conseillère de la ville dans le district d'Ovide-Clermont, dans Montréal-Nord, est sous le choc. Elle a reçu mardi un courrier anonyme avec ce qu'elle considère comme étant des menaces: «Efface ta face + vos faces, ce serait notre bonheur», lit-on sur un document. Elle dit ne pas comprendre ce qui se passe au Québec, elle qui a fui un pays, le Chili, où sa sécurité n'était alors pas pleinement assurée.
Brunilda Reyes a reçu, à l'adresse de l'organisme Les fourchettes de l'espoir dont elle est la directrice, une enveloppe mardi matin contenant des coupures de journaux faisant référence à sa candidature et sur lesquelles figure chaque fois sa photo. Pour chaque article joint, la photo de Mme Reyes est effacée, raturée ou biffée. Sur une des photos, son visage est biffé tout comme celui de Louise Harel et d'une autre candidate de Vision Montréal. Sur la copie d'un article d'un hebdomadaire local intitulé «Vision Montréal demande au maire Tremblay de se rétracter» est inscrit à la main et en lettres majuscules: «EFFACE TA FACE + VOS FACES, CE SERAIT NOTRE BONHEUR».

«Je vais donner ça à la police ce soir, a dit hier Mme Reyes à La Presse. Je trouve que c'est inacceptable de menacer le monde comme ça. S'il y a du monde malade, il faut qu'il se soigne. On ne peut pas continuer comme ça. Chaque fois qu'il y a du monde qui veut faire quelque chose pour la communauté, il y a des détraqués qui essaient de les intimider. Je pense que l'on doit arrêter ça.»
Mme Reyes a déjà reçu des menaces l'an dernier, à la suite des activités consécutives au décès du jeune Fredy Villanueva, tué par un policier du Service de police de la Ville de Montréal. «Il s'agissait de trois appels de citoyens, avec des mots racistes, «les immigrants doivent partir d'ici», et j'avais reçu une enveloppe que j'avais donnée à la police, j'ai cru que c'était des citoyens qui étaient écoeurés de la mauvaise réputation de Montréal-Nord. Et comme ils me voyaient à la télé en train de parler de problématiques sociales, peut-être que je me disais que c'était un peu ma faute, mais aujourd'hui, ça va un peu plus loin et je crois qu'on cherche à intimider quelqu'un qui dérange. C'est inacceptable.».
Mme Reyes n'accuse personne mais ajoute qu'il y a «dans la communauté des gens détraqués qu'il faut dénoncer».
La Presse a demandé à Mme Reyes si elle allait demander une protection policière, comme l'a obtenu le chef de Projet Montréal, Richard Bergeron. Elle a répondu non et a rappelé La Presse plus tard pour dire qu'elle n'aurait jamais pensé, alors qu'elle vivait au Chili, qu'elle aurait un jour besoin d'être personnellement protégée par la police au Canada.
«Réellement, jamais je n'aurais pensé que j'aurais la même sensation que j'ai eue chez moi (au Chili), la sensation d'être persécutée ici, de demander la protection quand on m'a donné un passeport justement pour me protéger, a-t-elle dit. Indépendamment de qui m'a envoyé ceci, je crois qu'on doit arrêter les conneries.»


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