Financement des universités québécoises

Un scandale qui perdure et s'amplifie

Tribune libre

Il existe au Québec un scandale systémique et récurrent : alors que la population anglophone du Québec est de moins de 10 % de la population totale, les collèges et universités anglophones du Québec reçoivent autour de 25 % des subventions gouvernementales. Ce qui revient à dire que les universités francophones ne reçoivent pas la juste part qu'elles devraient avoir. Le Québec finance lui-même son assimilation à l'anglais.
En plus, les universités anglophones du Québec reçoivent ces fonds en partie pour former des étudiants venus d'autres provinces, des Etats-Unis et d'ailleurs qui viennent profiter ici des faibles frais de scolarité pour ensuite retourner à l'extérieur du Québec monnayer le fruit de leurs études. Le cas le plus choquant est celui des étudiants en médecine formés ici à grand frais par les contribuables québécois (surtout à McGill) et qui quittent ensuite allègrement.
Va-t-on pour une fois s'interroger sur le degré de subvention des universités anglophones du Québec eu égard au poids démographique des vrais anglophones du Québec? Trois universités anglophones pour quel pourcentage de vrais anglophones?
« En 2002-2003, le gouvernement du Québec versait 76,8 % du financement pour l'enseignement supérieur aux universités francophones et 23,2 % aux universités anglophones. Les universités anglophones sont financées presque au triple du poids démographique des anglophones au Québec. De son côté, le gouvernement fédéral faisait encore mieux, la « Canadian Foundation for Innovation » versait en 2002-2003, 33 % du financement Québécois aux universités anglophones en termes de fonds de recherche. Les anglophones récoltent plus du quadruple de leur poids démographique en subventions du gouvernement fédéral.
….
Les étudiants non-résidents ne sont pas également distribués dans les universités québécoises. Les universités anglophones accueillent une proportion très importante d'étudiants non-résidents. Ceux-là constituent une partie majeure de leur clientèle (35 % à Bishop's, plus de 25 % à McGill). Par contre, les universités francophones n'accueillent presque pas d'étudiants canadiens hors-province.
On peut conclure qu'en l'absence des étudiants canadiens non-résidents, la taille et donc le coût des universités anglophones seraient bien moindres. L'argent ainsi économisé pourrait être utilement mis en œuvre pour combler le sous-financement des universités et éviter une augmentation des frais de scolarité. » (Frédéric Lacroix, Patrick Sabourin , http://www.action-nationale.qc.ca/index.php?option=com_content&task=view&id=319&Itemid=0)


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5 commentaires

  • Michel Pagé Répondre

    7 avril 2012

    Certes.
    Puis-je suggérer un complément d'informations!
    Financement des universités et hausses des droits de scolarité :solidarité citoyenne, contrat social, saine gestion et des non-dits.
    à
    http://www.coopuqam.com/257901-Livres--produit.html

  • Archives de Vigile Répondre

    7 avril 2012

    Oui c'est scandaleux et nos observateurs de la scène politique pro gouvernement n'en parlent pas de cette injustice pas plus que les recteurs des universités francophones. Ceux-ci aiment mieux remplacer les universitaires québécois non payants par des étudiants étrangers très payants en instaurant des bac en anglais. J'ai tellement honte d'être québécois.
    A quand des élections?

  • Archives de Vigile Répondre

    6 avril 2012

    Bravo Monsieur Saint-Arnaud ! Je vous approuve sans réserves. D'ailleurs, assez récemment, Vigile a publié l'un de mes textes allant dans le même sens que le vôtre (http://www.vigile.net/Des-vaches-bien-plus-sacrees-que).
    Comme me le faisait alors remarquer un commentateur, c'est là un des plus grands tabous de l'heure au Québec. Flagrante et criante. l'injustice n'en est pas moins entourée de silence. Jusqu'ici, seuls la SSJBM, l'Action nationale et l'Aut'Journal ont osé en parler, plus quelques individus isolés. Peut-être aussi le RRQ, ça, il faudrait vérifier.
    C'est plus que troublant. Le silence quasi général autour de cette gravissime injustice peut-il avoir une autre explication que la peur d'en parler ? J'en doute. Or, cette peur est-elle justifiée ou démesurée ? Si elle justifiée, alors qu'est-ce qui la justifie ? De possibles sanctions économiques de la communauté internationale ? Une éventuelle attaque des G.I. ? Une pluie de bombes nucléaires ?
    Rappelons qu'il s'agit seulement de fonder le financement public des institutions anglophones sur le poids démographique des anglophones eux-mêmes. Si ceux-ci forment 8% de la population du Québec, leurs institutions ne doivent recevoir qu'environ 8% des fonds publics. En recevraient-ils 10% que je ne hurlerais probablement pas, encore que... Mais plus de 25%, cela n'a absolument aucun sens ! C'est du pur délire ! Comme vous le signalez, au surfinancement des universités anglaises correspond en très grande partie le sous-financement des nôtres. C'est donc rien de moins que notre avenir même comme peuple que cette injustice compromet dangereusement, notre avenir à court, moyen et long terme.
    Et de beaux esprits vont encore nous dire que le mot «colonialisme» n'est pas approprié pour décrire notre situation historique et politique...
    Luc Potvin
    Verdun

  • Daniel Roy C.A. Répondre

    6 avril 2012

    Vous aurez une version à jour des données présentées dans l'Action nationale de 2004, avec la parution du livre « Apartheid universitaire » de Louis Préfontaine. Il est possible de commander un exemplaire à l'adresse suivante : http://www.amazon.ca/Apartheid-universitaire-Louis-Pr%C3%A9fontaine/dp/2892393450
    J'attends impatiemment mon exemplaire. Ce surfinancement est une injustice et il faudra bien que quelqu'un quelque part fasse quelque chose à un moment donné.
    Daniel Roy, C.A.

  • Archives de Vigile Répondre

    6 avril 2012

    Vous pouvez consulter : Financement des universités et hausses des droits de scolarité :solidarité citoyenne, contrat social, saine gestion et des non-dits. mars 2012
    disponible à la coop UQÀM Sc de la gestion