Charge contre l'immigration

Un rapport du Fraser Institute de Vancouver trace un lien entre immigrants et terroristes

Les néofédéralistes québécois, qui ont diabolisé Mario Dumont pour beaucoup moins, vont-ils lepeniser la "xénophobie" du Fraser Institute?

Giroux, Raymond - À la veille de la publication officielle du rapport Bouchard-Taylor, le Fraser Institute de Vancouver a jeté hier un pavé dans la mare politique : le Canada reçoit trop d'immigrants et se rend ainsi vulnérable aux menaces terroristes.
Le raisonnement est simple, lit-on à la quatrième page des 229 que compte un ouvrage colligé par le politicologue Martin Collacott, réputé pour ses écrits contre la politique canadienne d'immigration.
"Parce que le niveau d'immigration actuel est trop élevé, il n'est pas possible de scruter à fond le passé de tous les nouveaux arrivants, écrit un des coauteurs, Daniel Stoffman. En conséquence, il est inévitable que des personnes dangereuses entrent au pays."
L'ensemble de l'ouvrage intitulé Immigration Policy and the Terrorist Threat in Canada and the United States s'inscrit dans cette ligne tout en s'insurgeant contre le fait qu'aucun parti politique ne propose une réduction du niveau d'immigration.
La question des demandeurs d'asile, évoquée dans le dernier rapport de la vérificatrice générale, Sheila Fraser, suscite en particulier l'ire des auteurs.
Inquiets de la "disparition" d'un grand nombre d'entre eux (environ 41 000, selon Mme Fraser; 50 000 selon leur estimation de l'an dernier), ils concluent que selon les lois actuelles, il est impossible de garder les indésirables hors du Canada, et impossible de les renvoyer une fois qu'ils sont entrés.
Pour eux, une telle politique "prouve que le gouvernement ne prend pas au sérieux la menace terroriste", une conclusion que s'était bien gardée de tirer la vérificatrice générale.
Les auteurs s'opposent également au multiculturalisme, qui mène, selon eux, à la création d'enclaves ethniques où plusieurs groupes, "en particulier des musulmans, demeurent résistants aux droits de la personne et à l'égalité des sexes".
Ils comparent même la situation actuelle à celle qui régnait dans les communautés d'origine italienne du siècle dernier, alors que les policiers ne parvenaient pas à éradiquer la mafia.
Ce n'est que lorsque l'immigration de masse italienne a cessé que les quartiers italiens se sont vidés et que les enfants ont appris l'anglais et laissé tomber les préjugés de leur pays d'origine que les forces de l'ordre ont enfin pu affaiblir cette pègre, soutiennent les responsables de l'ouvrage dans leur conclusion.
Par le simple poids de leur nombre, de telles communautés, à l'heure actuelle, ralentissent l'intégration de leurs membres et offrent un milieu dans lequel des extrémistes peuvent oeuvrer sans être inquiétés outre mesure, écrivent-ils.
Dans ce contexte, le Fraser Institute exige une révision immédiate et globale de la politique canadienne en matière d'immigration. Cet exercice, précise-t-il, doit se réaliser hors des partis politiques car ces derniers ont tous des intérêts électoraux en jeu.
"Toute tentative de réforme est entravée par l'absence de débat politique, par crainte d'offenser un groupe ethnique particulier, scénario qui s'est déroulé tout au long des audiences de la commission Bouchard-Taylor", écrit d'ailleurs M. Collacott dans un communiqué de presse.
rgiroux@lesoleil.com


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