"Québécois d'origine canadienne-française"

AYOYE!

À trop vouloir faire l’ange, on ne réussit qu’à tomber dans la bêtise.

Commission BT - le rapport «Fonder l’avenir - Le temps de la conciliation»


Ainsi, selon les évangélistes Bouchard et Taylor, nous serions devenus des
« Québécois d’origine canadienne-française ». Cela pour ne pas heurter nos
concitoyens minoritaires d’origines diverses. Bouchard vient de trouver là
une expression concrète à sa lubie d’envoyer les « souches » au bûcher.
Moi, je crois que Gérard Bouchard est profondément complexé. Complexé
d’être ce qu’il est, c’est-à-dire un Québécois majoritaire. Un Québécois à
l’aise avec son passé, un Québécois à l’aise avec la culture que ses
prédécesseurs lui ont donnée, à l’aise avec la place que ses compatriotes
occupent en Amérique du Nord.
Voyez le portrait. Les Américains continuent d’être américains, les
Espagnols continuent d’être espagnols, les Allemands continuent d’être
allemands, mais les Québécois ne sont plus des Québécois : ils sont des
citoyens d’origines diverses, y compris québécoise (« canadienne-française
», tous sont d’accord, c’est une régression). On est ici en plein délire!
Et dire que ce monsieur a été payé par nos impôts pour nous prêcher de
telles inepties! Le peuple avait cru que lui et son compère avaient été
désignés pour écouter ce que les Québécois avaient à dire et en faire une
synthèse raisonnable. Erreur! Ces personnages n’ont jamais eu l’intention
d’écouter : leur idée était toute faite et ils ont fait semblant de
consulter, tout en ne se privant pas de rabrouer, toujours du même côté
évidemment.
Pour en revenir au « Québécois d’origine canadienne-française », justement
rapporté à Elvis Gratton par Pauline Marois (qui elle-même s’y connaît en «
grattonisme », étant admirative des « balingues »), est-ce que le terme va
s’appliquer aux descendants de soldats britanniques ou allemands qui ont
épousé des « Canadiennes » après la Conquête? Est-ce qu’il va s’appliquer
aux descendants des orphelins irlandais du XIXe siècle qui ont été adoptés
par des familles d’ici, mais qui ont conservé leur patronyme, comme les
Johnson, les Ryan, etc.? Est-ce qu’il va s’appliquer aux descendants des
nombreux immigrants qui se sont intégrés à la communauté québécoise avant,
disons, 1960? Tous ces gens ont pourtant fait « souche » ici sans être «
canadiens-français ».
À trop vouloir faire l’ange, on ne réussit qu’à tomber dans la bêtise.
Aurait-on idée de désigner le noyau de la population française du nom de «
Français d’origine gauloise », d’affubler les Américains dont les ancêtres
étaient là avant 1700 du terme d’ « Américains d’origine mayflowerienne »?
Quand on veut absolument qu’il n’y ait plus de noyau mais que des
molécules, on n’hésite pas à inventer une nouvelle physique. Bouchard et
Taylor se veulent les nouveaux physiciens de la société québécoise. Ayoye!
Désolé, moi je reste un Québécois de souche et je crois que dans une ou
deux générations les Québécois d’origine maghrébine, srilankaise ou
vietnamienne seront fiers de se dire Québécois de souche. Il n’y a pas de
racisme là-dedans, il n’y a que le processus normal d’intégration des
immigrants… avec ou sans interculturalisme.
Claude Richard

Repentigny
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4 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    13 juin 2008

    "je crois que dans une ou deux générations les Québécois d’origine maghrébine, srilankaise ou vietnamienne seront fiers de se dire Québécois de souche."(Claude Richard)
    Oin, bein, ces immigrants considèrent leur identité ethnique plus que de simples croyances. Les statistiques sont claires; la majorité d'entre eux, même à la troisième génération au Québec, se considèrent d'une seule identité et c'est c'elle de l'origine de leurs parents.
    Mais vous avez droit de croire ce que vous voulez.

  • Archives de Vigile Répondre

    13 juin 2008

    Je préférerais de beaucoup l'expression "Québécois d'origine française" à l'expression bâtarde de "Québécois d'origine canadienne-française". Mais "Québécois de souche" en est venu à désigner un Québécois francophone sinon francophile. Si un anglophone québécois ne veut avoir aucun lien avec la majorité québécoise, il s'exclut lui-même de l'appellation "Québécois de souche".
    C.R.

  • Jacques Bergeron Répondre

    13 juin 2008

    Est-ce qu'un citoyen du Québec géographique ne devient pas automatiquement un Québécois de souche dès lors qu'il y prend «racine»? Est-ce que prendre racine signifie qu'on s'intègre à ce pays,si par la même occasion on n'y apprend pas la langue du peuple majoritaire qui compose ce pays?Mais, on peut tout de même prétendre que l'on est de souche puisque c'est l'endroit où on vit,ce que tous les «Anglophones» peuvent prétendre,une prétentionqu'il est difficile de contester à moins que notre démarche ne soit assise sur l'ethnie,ce qui devient,force est de l'admettre,une démarche raciste.Comme je ne veux pas être accusé de racisme,et que je sais d'où je viens et qui je suis, n'aurai-je pas le droit de me définir comme «Canadien-français québécois» ou comme «Canadien-français» et Québécois?Je vous laisse juge, tout en m'affirmant «Canadien-français québécois.

  • Raymond Poulin Répondre

    12 juin 2008

    Comme le dirait le notaire Le Potiron: «Absolument et parfaitement d'accord. Je dirais plus, je dirais même: absolument et parfaitement d'accord»!