GRAND REMPLACEMENT

Un ralentissement de l’immigration pèsera sur l’économie canadienne

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Logiquement, le patronat veut accélérer la noyade migratoire en pleine crise de chômage


(Toronto) Un ralentissement de l’immigration au pays en raison de la pandémie de COVID-19 menace de freiner, du moins temporairement, ce qui constitue un élément important de la croissance économique, souligne un nouveau rapport de la Banque Royale.


Cette situation devrait compliquer la tâche aux entreprises à recruter des employés dans les secteurs de la santé ainsi que des soins pour les aînés alors que la quasi-totalité de la génération du baby-boom aura quitté le marché du travail au profit de la retraite au cours des prochaines années, indique-t-on.


Le document recommande au gouvernement fédéral de trouver de nouvelles façons visant à encourager un plus grand nombre d’immigrants à venir s’installer au pays.


« Le Canada mise sur l’arrivée au pays de nombreuses personnes pour alimenter la croissance, a souligné l’économiste principale de la Royale Andrew Agopsowicz, qui se penche notamment sur le marché du travail. Je pense qu’il est vraiment important de s’assurer que cette stratégie est claire et que nous affichons toujours cette ouverture afin de montrer que nous désirons que des gens de partout dans le monde viennent ici. »


 

Selon le document, le Canada a accueilli 34 000 résidents permanents au deuxième trimestre, en baisse de 67 % par rapport à la même période l’an dernier. Parallèlement, les nouvelles demandes de résidence permanente au Canada ont diminué de 80 % au deuxième trimestre. Un peu plus de 10 000 nouveaux dossiers ont été étudiés, comparativement à 107 000 il y a un an.


À la fin de l’année, seulement 70 % des quelque 341 000 nouveaux résidents permanents initialement attendus devraient se trouver en sol canadien, selon le rapport.


La rareté de la main-d’œuvre est particulièrement problématique pour le secteur des soins aux aînés, où la pénurie s’est aggravée pendant la pandémie de COVID-19, a déclaré le docteur Samir Sinha, directeur de la recherche sur les politiques de santé à l’Institut national sur le vieillissement, Université et directeur du département de gériatrie à l’hôpital montréalais Mount Sinaï.


« Nous luttons pour trouver des travailleurs et les retenir dans ce secteur depuis des années, a-t-il dit. Nous sommes en mesure de le maintenir à flot qu’en recrutant souvent des immigrants prêts à occuper ces emplois que nous, Canadiens, ne voulions pas occuper. »


Le Dr Sinha a souligné que les salaires doivent être plus intéressants afin de recruter des travailleurs nés au pays, mais aussi pour retenir les immigrants, qui sont souvent ambitieux, au travail plus longtemps.


La capacité du Canada d’attirer des immigrants survient au moment où l’économie a du mal à se remettre de la pandémie.


Un rapport de Statistique Canada publié jeudi révèle que les nouveaux arrivants ont été plus durement affectés par les répercussions de la pandémie. De mars à avril, le taux de chômage s’est établi à 17 % chez les immigrants récents, contre 13,5 % du côté des travailleurs nés au pays ou installés depuis plus d’une décennie.


Chez les nouveaux arrivants, le taux de chômage s’était établi à environ 20 %.


Les restrictions de voyage décrétées en mars et qui sont toujours en vigueur compliquent la tâche aux personnes qui veulent entrer au pays, a indiqué M. Agopsowicz.


De plus, les mesures de confinement décrétées au début de la crise sanitaire ont ralenti le traitement des demandes pour les personnes désirant immigrer au Canada. On ignore également si la COVID-19, qui frappe le plus durement les personnes âgées, aura un effet sur l’attractivité du pays.


Seulement 20 % des nouveaux résidents permanents au pays sont d’anciens étudiants ou travailleurs temporaires, a fait valoir M. Agopsowicz. À son avis, le gouvernement fédéral devrait déployer davantage d’efforts pour convaincre plus de personnes à s’installer de manière permanente au Canada.




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