Un Noël hot hot hot!

2011 - Bilan et perspectives


Attachez bien vos tuques, car si vous croyez que Noël est, par définition, une fête de paix, vous allez être surpris de celui que 2011 nous a réservé. Aucune paix véritable à l'horizon, mais plutôt un réveil brutal des Québécois quant à la réalité que les fameux «changements» tant souhaités leur ont apporté.
Avouons-le, nous nous étions rendormis. Fatigués de battre l'air pour déloger Jean Charest et le renvoyer cultiver ses oignons, nous avons dû faire le constat que nos colères ne donnaient pas beaucoup de résultats et nous avons décidé d'attendre la prochaine élection pour lui remettre son 4 %. Fiers de notre décision, une fois ce dossier rangé pour un temps, nous avons succombé aux charmes de Jack Layton et à ses qualités de bon vivant sans nous soucier de savoir si l'homme qui nous plaisait tant serait vivant encore longtemps. Avec le résultat que nous avons sous les yeux maintenant à Ottawa. Nous avons mis le Bloc à la porte, sans regrets ni remords, malgré toutes ces années de bons et loyaux services, pour le remplacer par un parti totalement fédéraliste qui, la plupart du temps, ne comprend rien aux demandes du Québec.
Notre manque de sérieux politique a permis au reste du Canada d'élire les conservateurs de Stephen Harper avec une majorité indéniable. Elle leur permet, sans état d'âme, de nous mettre sous le nez — au point de nous en écoeurer — le Canada dont ils rêvaient et qu'ils ont commencé à mettre sur la table même si le menu proposé ne correspond en rien à l'appétit que nous avons. Les bouchées «à la reine» vous restent de travers dans la gorge? Les conservateurs n'en ont rien à cirer.
Les hommes de Harper sont si arrogants, si méprisants, qu'on a presque senti un petit sursaut séparatiste chez des ministres libéraux québécois, surtout ceux qui ont dû aller se mettre à genoux devant les grands boss d'Ottawa, pour tenter de faire valoir les demandes du Québec dans le domaine de la justice ou dans le domaine financier. Il fallait voir l'humiliation infligée au ministre Jean-Marc Fournier, qui n'a jamais aimé être traité comme un moins que rien; ou mieux encore, le ministre Raymond Bachand à qui on venait de passer un énorme sapin au sujet des transferts d'argent destinés à la santé et qui criait au «coup de force» d'Ottawa, avec l'émotion dans la voix. Tous les envoyés du Québec ont été virés comme des pas bons.
Et pourtant, ils étaient tous bilingues, vaccinés fédéralistes, fiers défenseurs du Canada d'un océan à l'autre et de la reine d'Angleterre en supplément. C'est difficile de faire mieux. Et malgré tout ça, ils sont rentrés bredouilles dans une sorte d'indifférence généralisée parce que les citoyens du Québec ont déjà assisté à ce grand théâtre d'Ottawa et que le drame qui s'y joue a fini par devenir une habitude.
Ça aurait sans doute dû rallumer la flamme de la résistance chez les citoyens du Québec, mais ça va être Noël et tout le monde est tellement débordé avec la fête qu'il faut préparer. Il fallait quelque chose de plus gros, qui fasse beaucoup plus mal...
Arrogance
Contre tout espoir, ça s'est produit. En quelques minutes, au moment où les responsables du club de hockey, propriété de Molson, ont annoncé que l'entraîneur venait d'être congédié et qu'il serait remplacé par un unilingue anglophone, le Québec a pris feu. Les Québécois avaient regardé passer le train de la Caisse de dépôt avec ses anglophones encroûtés qui ne pouvaient pas aligner deux mots en français après des années de présence à Montréal; ils avaient froncé des sourcils devant l'arrogance du grand patron de la Banque Nationale à qui on reprochait de tenir des réunions entièrement en anglais à cause d'un anglophone non bilingue; ils ont levé les yeux et fait le compte des magasins s'affichant en anglais partout en ville et avant qu'ils aient eu le temps de dire «ça suffit», ils ont reçu la décision de leur club de hockey sacré en pleine bouille!
Les sujets de conversation ne manqueront pas autour de la tourtière cette année. Moi, si j'étais joueur de hockey, j'annoncerais que je souffre d'une commotion cérébrale et je resterais chez moi pour quelque temps... histoire d'échapper aux huées mémorables qui vont fuser de partout à la première présence sur la glace.
Et puis, si j'étais François Legault, au lieu de jouer au Père Noël, je me préparerais tout de suite des réponses aux questions qui vont venir sur ce qu'il entend faire pour aller quémander ce dont le Québec a besoin et qui lui revient de droit à Ottawa, lui qui ne veut pas assumer le rapport de force entre les deux gouvernements, rapport de force qui est à la base même de ce qu'on appelle la Confédération? Good question my friend... Et ça va prendre une réponse.
Bon Noël à tous.


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