Pourquoi Andrew McCabe, ancien directeur adjoint du FBI, a-t-il été licencié par Jeff Session, ministre de la Justice, à 22 h hier soir, avec un peu plus de 24 heures à écouler avant de pouvoir recevoir sa pleine pension après 21 ans de service au sein de la police fédérale?
La réponse officielle est la suivante : McCabe est accusé d’avoir fourni à l’inspecteur général du FBI une réponse mensongère sur une conversation entre des responsables de l’agence et un journaliste à laquelle il avait donné le feu vert. L’accusation doit faire partie dans un rapport à paraître de l’inspecteur général. Un manque de franchise, faut-il préciser, peut mener au congédiement de tout employé au FBI.
«Le FBI s’attend de chaque employé qu’il adhère aux critères les plus élevés d’honnêteté, d’intégrité et d’imputabilité», a déclaré Jeff Sessions, qui a accusé McCabe d’avoir menti à plusieurs reprises sous serment.
La réponse de McCabe est pour le moins divergente : l’ancien numéro deux du FBI a affirmé que son licenciement, ainsi que les attaques fréquentes de Donald Trump à son endroit, ont pour but de nuire à l’enquête menée par le procureur spécial Robert Mueller sur l’affaire russe dont il est un témoin potentiel. McCabe peut notamment revenir sur les confidences que lui a faites James Comey avant et après son renvoi du poste de directeur du FBI.
«L’idée que j’ai été malhonnête est fausse, a-t-il dit au New York Times. Cela fait partie d’un effort pour me discréditer comme témoin.»
Le président n’a pas tardé à se réjouir du licenciement de McCabe, publiant un tweet qui n’a pas dû plaire à ses avocats : «C’est un grand jour pour la démocratie. Le moralisateur James Comey était son patron et il a fait paraître McCabe comme un enfant de choeur. Il savait tout au sujet des mensonges et de la corruption qui sévissaient aux plus hauts niveaux du FBI.»
Le licenciement de McCabe avait été recommandé par un comité de discipline au sein du FBI. Mais il revenait à Jeff Sessions d’accepter ou de rejeter cette recommandation. Le ministre de la Justice a annoncé sa décision un vendredi soir après plusieurs journées de rumeurs concernant son propre licenciement éventuel par Donald Trump.
À titre de numéro deux du FBI, McCabe a supervisé les enquêtes sur les courriels d’Hillary Clinton et sur l’ingérence russe dans l’élection présidentielle. Dans ses attaques fréquentes à son endroit, Donald Trump est revenu à plusieurs reprises sur le fait que la femme de McCabe a reçu plusieurs centaines de milliers de dollars d’un comité fondé par un proche des Clintons lors d’une campagne pour le Sénat de Virginie en 2015.