Un doux parfum d’arrogance

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Le fédéralisme centralisateur du Canada se poursuit à l'ère de Pee Wee Trudeau

La légalisation de la marijuana est un beau cas d’arbre cachant la forêt.


Faites un test : demandez à une personne moyennement politisée de vous nommer une seule réalisation importante du gouvernement Trudeau.


Je parie ce que vous voulez que la personne vous citera la légalisation du pot.


Pendant ce temps, combien de gens peuvent faire une liste des promesses brisées par Justin Trudeau­­­ ?


Arrogance


Changer le mode de scrutin ? Promesse brisée. Assujettir les cabinets ministériels à la Loi sur l’accès à l’information ? Promesse brisée.


Réduire le fardeau fiscal sur les petites entreprises ? Promesse brisée.


Suspendre pendant un an la contribution patronale à l’assurance-emploi s’il y a embauche de jeunes de 18 à 24 ans ? Promesse brisée.


Investir immédiatement 3 milliards $ sur 4 ans dans les soins à domicile et les soins palliatifs ? Promesse brisée.


Limiter à moins de 10 milliards $ le déficit pour les deux premières années du mandat ? Promesse brisée.


Et je n’ai pas de place pour toutes les autres promesses brisées.


Là où le gouvernement Trudeau est fidèle à lui-même, fidèle en fait à la philosophie de Trudeau père, c’est dans son attitude face aux provinces.


Revenons à la marijuana.


Le problème n’est pas dans la décision elle-même de la légaliser.


Une fois qu’on a dit, avec raison, qu’il ne faut pas banaliser cette substance, sa légalisation reste la moins mauvaise voie à suivre.


Le problème est dans la manière de faire : Ottawa décide seul et les provinces doivent se plier, se préparer à toute vitesse et ramasser la facture, car il y en aura une.


Tout cela est tellement improvisé que Québec demande, avec raison, un sursis d’un an.


Dans un régime authentiquement fédéral, le gouvernement central serait­­­ entièrement souverain dans ses champs de compétence et aurait les ressources financières pour assumer ses responsabilités.


Les gouvernements provinciaux, eux aussi, seraient entièrement souverains dans leurs champs de compétence et auraient les ressources financières requises.


Quand les deux ordres de gouvernement doivent collaborer, la coordination devrait se faire sans subordination. En théorie, il n’y a donc pas un gouvernement « supérieur » aux autres.


Rien de tel au Canada.


Domination


Primo, Ottawa choisit la partition et le rythme, et les provinces doivent danser.


Secundo, les provinces sont responsables de ce qui est, de loin, le plus coûteux, les soins de santé, mais quémandent des ressources à Ottawa, qui contrôle le robinet financier.


Quand Gaétan Barrette s’en est plaint, Ottawa l’envoya paître, lui répondant avec la même arrogance que M. Barrette montre envers nous.


Mais nos concitoyens ne voient rien de tout cela.


Votre adversaire atteint le sommet du raffinement quand vous consentez à votre propre enfermement en pensant que c’est pour votre bien.