Un débat sur l’immigration se dessine dans la course à la direction du PQ

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La question identitaire sera au centre de la course à la direction du PQ


(Montréal) Un débat sur l’immigration se dessine dans la course à la direction du Parti québécois (PQ).


Les candidats confirmés et pressentis ont pris part à un rassemblement du parti vendredi soir dans l’est de Montréal et l’un d’entre eux, Frédéric Bastien, a plaidé pour une réduction du seuil d’immigration au Québec.


En mêlée de presse, l’historien a affirmé que le Québec accueillait en proportion deux fois et demie plus de nouveaux arrivants que la France, tout en étant une société minoritaire qui n’a pas de moyens additionnels pour les intégrer.


« Il y a des débats que je n’ai pas peur de faire, a-t-il déclaré. […] Il ne faut pas se laisser intimider par nos adversaires, qui de toute façon vont nous traiter d’intolérants, de bigots, fermés sur nous-mêmes. On va avoir droit à un chapelet d’accusations. »


 

L’avocat spécialisé en immigration Stéphane Handfield, qui songe à se présenter, a plutôt fait valoir qu’il faut faire adhérer les nouveaux arrivants au projet indépendantiste.


« Tendre la main aux communautés culturelles, ils sont plus de 50 000 par an à choisir le Québec, a-t-il fait valoir. Peut-être qu’on est rendu à un point où les nouveaux arrivants vont être convaincus de notre projet. Ce n’est pas en les mettant de côté (qu’on va y arriver). »


Il soutient en outre que les seuils d’immigration doivent être déterminés en fonction « d’analyses sérieuses et non pas en garrochant des chiffres à gauche et à droite parce que c’est populiste ».


Le rassemblement péquiste, tenu dans Hochelaga-Maisonneuve, un ancien bastion du PQ passé aux mains de Québec solidaire, a attiré plus d’une centaine de militants. Le magnat de Québecor et ancien chef péquiste Pierre Karl Péladeau s’est pointé en soirée. En mêlée de presse, il a refusé d’appuyer un ou l’autre des candidats.


Dans un discours, le chef intérimaire péquiste Pascal Bérubé a invité les membres et les candidats à s’inspirer de l’esprit des fondateurs du mouvement indépendantiste, qui étaient peu nombreux aux origines _ tout comme le petit groupe de neuf élus du PQ en Chambre depuis la débâcle de 2018. Il a même ouvert la porte à un parti plus rebelle.


« C’était un petit groupe de pionniers. On y gagnait beaucoup en souplesse et en spontanéité. Et si on retrouvait l’esprit des pionniers. Et si le Parti québécois devenait un peu plus rebelle. Moi j’ai rien contre. »


La course à la direction du PQ sera officiellement lancée samedi avec le dévoilement des règles, qui seront établies par la conférence des présidents, une des instances du parti.


Référendum


Plus tôt en journée, un autre candidat confirmé, l’avocat Paul St-Pierre Plamondon, avait plutôt visé le député Sylvain Gaudreault, lui aussi officiellement dans la course.


M. St-Pierre Plamondon estimait que son adversaire louvoyait sur l’enjeu du référendum sur la souveraineté, toujours épineux au PQ.


M. St-Pierre Plamondon s’est engagé à tenir un référendum dans un premier mandat d’un éventuel gouvernement péquiste, s’il est élu chef.


Or M. Gaudreault lui a reproché de faire de la pensée magique, sans préparer la démarche.


Mais par la suite, M. Gaudreault s’est aussi engagé à tenir un référendum dans un premier mandat s’il est élu premier ministre.


Dans une déclaration transmise à La Presse canadienne, Paul St-Pierre Plamondon affirme que c’est « particulier » qu’un collègue discrédite une position d’un rival pour ensuite se rallier et y adhérer.


« On se réjouit tout de même qu’il se range derrière notre position », a fait savoir un porte-parole de la campagne de M. St-Pierre Plamondon, dans un message texte.


Outre ces candidats confirmés, M. Handfield devrait faire connaître ses intentions une fois les règles connues, tandis que l’humoriste Guy Nantel a fait savoir qu’il était intéressé.


L’élection du nouveau chef aura lieu le 19 juin.




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