JULIE SNYDER, PRODUCTRICE INDÉPENDANTE

Un cas flagrant de discrimination

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Pas surprenant de la part du plus petit gouvernement de l'histoire du Québec

Depuis 1998, Julie Snyder est reconnue par son association professionnelle comme une productrice indépendante. Elle en respecte toutes les règles, et elle se conforme à toutes les exigences contractuelles. L’organisation des prix Gémeaux n’a jamais contesté que Julie Snyder est une productrice indépendante.

Elle l’est dans tous les sens du terme : elle ne possède aucun intérêt dans le diffuseur TVA ; elle prend tous les risques de la production, elle vend un droit de diffusion à TVA mais conserve tous les droits reliés à la propriété de l’oeuvre.

Elle est rigoureuse et ne fait aucun compromis quant à la qualité de son produit. Elle fait partie des meilleurs. Mais elle est loin d’être la seule au Québec : Fabienne Larouche le fait pour Radio-Canada, Marie-France Bazzo pour Télé-Québec, Éric Salvail pour V… Ce sont tous d’excellents producteurs que les diffuseurs concernés veulent conserver à leur antenne. Sont-ils moins indépendants pour autant ?

La vérité est toute simple : c’est Julie Snyder qui rend service à TVA en fracassant tous les records d’auditoires, pas le contraire. Tous les réseaux de télévision au Québec l’accueilleraient avec bonheur.

Le précédent gouvernement avait corrigé une injustice flagrante en apportant les précisions nécessaires à l’interprétation des règles de l’aide financière à la production indépendante. Ainsi, le statut de producteur indépendant dont elle bénéficiait jusqu’en 2008 était rétabli pour Productions J.

En revenant sur cette décision mûrement réfléchie, le gouvernement Couillard a l’objectif clair de priver Julie Snyder, et uniquement elle, de l’accès au programme.

Cependant, comme des milliers de femmes au Québec, elle a sa propre vie professionnelle, ses propres affaires, ses propres ambitions. Comment ne pas partager l’outrage de Julie Snyder qui se voit pénalisée de ses droits pour la seule raison qu’elle est « la femme de » ?

J’entends des commentateurs qui affirment que « Julie Snyder ne les fait pas pleurer avec ça ». Ceux-ci ne comprennent pas le fonctionnement des crédits d’impôt pour le financement d’une production. Il s’agit d’une mesure fiscale géniale qui est basée essentiellement sur le calcul de la main-d’oeuvre. Au Québec, ce crédit d’impôt peut représenter de 14 à 26 % d’un budget de production.

Au Québec, il est impossible pour des productions haut de gamme d’être réalisées sans l’apport des crédits d’impôt. Il s’agit d’une réalité du marché : pas assez de revenus publicitaires, pas assez de soutien aux télévisions publiques pour soutenir le budget des productions. Le gouvernement Couillard l’a lui-même reconnu en reconduisant cette mesure de crédit d’impôt.

Julie Snyder a finalement été obligée d’abandonner les activités télévisuelles de Productions J. C’est un triste jour pour la télévision québécoise. Mais je sais que ce n’est pas dans sa nature d’abandonner. Je sais qu’elle va se battre. Je lui souhaite de nombreux appuis. Je souhaite aussi qu’elle cesse de faire les frais de petite et basse politicaillerie de la part de ceux qui la voient exclusivement comme « la femme de ».


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