Il faut un sans-gêne hors du commun aux Conservateurs pour venir nous dire que le processus d’attribution des contrats dans l’industrie maritime au Canada procède dans la justice et la transparence. Ils ont commencé par dire aux Chantiers Davie : «Vous n’êtes admissibles à cause de votre situation financière précaire». Plus tard les Chantiers ont végété avec de petits contrats de radoub de brise-glace fort peu créateurs d’emplois. 200 ouvriers viennent d’ailleurs d’être mis à pied. Puis ils reviennent maintenant à la charge pour affirmer que «le processus suit son cours» pour des navires de ravitaillement de la Marine Royale.

Si «le processus» conclut encore à des contrats de pacotille, il faudra bien envisager que c’est «le processus» lui-même qui est biaisé et que cela signifie pour le Québec une perpétuelle iniquité au sein du Canada. Il faudra bien admettre aussi que ces «processus» émanant d’un fédéralisme, injustement constitué, qu’il n’y a pas grand avenir pour le plus gros et le plus efficace des chantiers maritimes dans ce pays.
Nous y faisons plus souvent qu’à notre tour l’expérience du deux poids deux mesures, de l’injustice de traitement dans la répartition du travail disponible et du profond mépris pour le Québec que cela révèle malgré les affirmations des Conservateurs et des autres partis, tout aussi impuissants les uns que les autres, pour en finir avec le travail précaire que cela veut dire pour les ouvriers et leurs familles. Oublié le rapatriement pourtant possible du Diefenbaker !

Si en plus ce travail dépend de la militarisation du Canada et de ses aventures guerrières dans le monde, dites-moi donc où en est la valeur morale ? Harper aime à ce point la guerre pour que cela finisse par signifier une soumission du Québec aux plans de l’OTAN et ses projets de conquête de nouveaux marchés au nom du cercle vicieux de «la guerre au terrorisme».

Est-ce vraiment ce genre de pays dont nous avons besoin pour faire vivre nos familles ?