Que se passe-t-il dans le monde?
- Alphonsine
Au pays des enfants médicamentés, on n’en pas vraiment parlé, du retour des terroristes, battus en Syrie, en Iraq et au Levant.
Battus à plates coutures, les coupeurs de têtes. Vaincus les barbares, et bon débarras. On n'a tout de même pas oublié Charlie Hebdo et le Bataclan!
Mais voilà que, désoeuvrés, les guerriers veulent rentrer à la maison. Revenir dans les pays qu’ils n’ont jamais véritablement aimé...
Pour se laver, pour boire et manger tranquilles, pour dormir dans des draps propres. Le Canada est un bel endroit où dormir quand on a perdu la guerre contre l’Occident...
Ils ont jeté leurs mitraillettes, enterré les explosifs et détruit les vidéos atroces. Les fous d’Allah se sont mystérieusement calmés: «Allez, ça suffit, on joue plus»...
Pas tous des cons, il faut le dire. Ils renvoient d’abord leurs femmes et leurs enfants chigner devant les caméras. Ils les poussent vers les journalistes qui les interviewent poliment.
C’est Le Figaro, The New York Times ou The Guardian qui relaient leur message à Paris, à New York, à Londres, un message somme toute très simple : «On veut revenir chez vous, voilà, on en a marre. Et pardonnez-nous nos offenses»...
Pas d’eau courante, pas de savon et de vêtements de rechange et plus personne à terroriser : les guerriers de l’État islamique s'emmerdrent dans les camps de réfugiés; ils préfèrent la justice occidentale à la leur...
À tout prendre, il vaut mieux pour eux de retourner chez les mécréants... qui sont assez cons pour les accueillir avec des cours de bienséance, des appartements chauffés et des petits oignons... Au Canada, Saint-Juste-Trudeau a dit qu'il pourrait les déprogrammer. En faire des êtres humains comme les autres. Des born-again-good-guys.
Les fonctionnaires fédéraux les appellent des «Voyageurs Extrémistes Canadiens». Des VEC, déjà à moitié pardonnés puisque l'adjectif «canadiens» est déjà une forme de reconnaissance, voire de pardon...
Enfin bref, ainsi voit-on à Ottawa ceux qui voulaient un monde désoccidentalisé, un monde excluant les incultes, un monde qui n’aurait été rien d’autre qu’une dictature de plus.
Pour le moment, on est partout gêné. En Allemagne, en France, en Grande-Bretagne d’où les djihadistes étaient partis par centaines.
Aux États-Unis, on ferme la porte. Par exemple, au nez de cette jeune femme partie en Syrie il y a des années, mariée deux fois, et coincée là-bas avec sa foi et un fils aux couches...
Les Etats-Unis ont dit non, merci, on ne veut pas de vous. Aucun droit, ni passeport, ni visa ne vous sera reconnu... Votre famille est au Bengladesh, alors bon vent... Situation similaire en Grande-Bretagne où une jeune femme est déchue de sa nationalité pour avoir rejoint l'État islamique...
On ne reconnaît évidemment pas ici la bonhommie humanitaire qui caractérise les démocraties occidentales mais jusqu’où peut-on pousser le bouchon vertueux avant de sentir un malaise?
On a déjà oublié leurs œuvres? Les camions roulant sur la foule. Les assassins tirant ou poignardant au hasard. Les bombes, les têtes tranchées, les gens mitraillés, torturés ou jetés du haut des buildings... Les femmes lapidées, décapitées, violées par milliers...
Leurs compagnes, mères de leurs enfants, voudraient revenir tout bonnement, innocentes, voire innocentées du fait de leur supposée subordination.
Suivront ensuite, évidemment, les guerriers et les bourreaux, sous prétexte de réunification des familles, et toutes les horreurs commises seraient balayées sous le tapis de la compassion... Oubliés les attaques, les attentats, et les victimes innocentes...
Au Canada, pour le moment, on mise sur la discrétion. On chuchote et on marmonne. Une soixantaine de djihadistes sont déjà revenus. D'autres suivront. Avec femmes et enfants. Et peut-être certains poursuivront-ils le Canada pour avoir permis leur radicalisation et provoqué leur départ en Syrie...
Le gouvernement Trudeau garde un profil bas sur le djihad. Mais on sait qu’il n’a jamais hésité à ouvrir les bras et les frontières. Ce n’est pas dans la nature du Plus Grand Libéral Possible d'opter pour le principe de protection, même quand le gros bon sens l’exigerait.
Il croit sans doute que, d'un coup, en retraversant la frontière, en remettant les pieds sur le saint sol canadien, les djihadistes auront soudainement le coeur léger... Ils redeviendront tout simplement des Canadiens comme les autres, ayant droit un jour au Régime de pension, au Supplément de revenu garanti, à l'assurance emploi, etc...
On se doute bien que l’actuelle réserve du gouvernement est motivée par le prochain rendez-vous électoral... Le retour des islamistes n'est pas une garantie de succès politique...
Mais tout ça ne semble pas vraiment intéresser le Québec. Quand les intérêts syndicaux ne sont pas en cause, on entend la neige tomber... En revanche, quand les rois mages du modèle québécois appréhendent quelque ombrage sur leur royaume, on n'entend plus que leurs tonitruants, leurs alliés et les habituels choristes du socialisme local.
Il suffit de crier GARDERIES! GARDERIES pour qu’on arrête tout. Que l'on gueule MON CPE! MON PETIT! Et c’est la panique au Village des valeurs.
Les pompiers lâchent leurs chaudrons, la CSQ sort ses pleureuses, la CSN en appelle au progrès social et la FTQ prépare ses comptes de dépenses...
Hein? Quoi? Y a le feu? Partout? Au Fonds consolidé? Manque une place à Amqui? Une famille oubliée à Plessisville?
Vite, appelle Denis Lévesque, le Club des Next, Pierre Fortin, la Protectrice du citoyen, Ginette Petitpas Taylor, Vincent Gratton, l’ONU...
Peu importe si Québec solidaire n’aime pas les Chinois, que Dodge Bigras signe le Pacte ou que débarquent des djihadistes: la moindre inititative menace le statu quo et déclenche l'alarme... À la télé, c’est l'éclipse, l'hystérie, l'alerte Amber...
Ici, tout est calme quand rien ne change.