TUERIE À ORLANDO

Un acte de haine et de terreur

La communauté LGBT est la cible d’un attentat revendiqué par le groupe armé EI

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Le crime porte la signature de l’islam politique

En ouvrant le feu dans un bar gai d’Orlando dans la nuit de samedi à dimanche, faisant au moins 50 morts et 53 blessés, un Américain d’origine afghane qui pourrait être lié au groupe armé État islamique (EI) a provoqué la fusillade la plus meurtrière de l’histoire des États-Unis et semé la consternation au sein de la communauté LGBT, de la Floride jusqu’à Montréal.

Après une école primaire (Newtown, 2012), un lieu de culte (Charleston, 2015) et un centre de services sociaux (San Bernardino, 2015), voilà que l’horreur frappe dans une discothèque, l’une des plus courues par la communauté gaie d’Orlando.

Vers deux heures du matin, Omar Mateen, 29 ans, fait irruption dans le club Pulse armé d’un fusil d’assaut et d’une arme de poing. Il échange des coups de feu avec un agent de sécurité de l’établissement et abat plusieurs personnes avant de faire des otages. Des fêtards d’abord incrédules, puis apeurés se précipitent vers la sortie aussi rapidement qu’ils le peuvent.

« Quelqu’un a commencé à tirer. Les gens se sont jetés au sol », a raconté l’un des clients de la discothèque, Ricardo Negron, sur SkyNews. « Il y a eu une courte pause dans les tirs et certains d’entre nous ont pu se lever et sortir en courant vers l’arrière » de l’établissement. « Je n’ai vu aucun des tireurs. J’ai juste vu des corps tomber. J’étais au bar pour commander un verre, je suis tombé, j’ai rampé pour sortir », a pour sa part témoigné Christopher Hanson sur les ondes de CNN.

Vers 5 h, le groupe d’intervention tactique donne l’assaut et parvient à abattre le tueur une heure plus tard. Mis au courant du carnage, le maire d’Orlando, Buddy Dyer, demande au gouverneur de Floride de déclarer l’état d’urgence.
L’identification des victimes pourrait prendre un certain temps. Le Centre de surveillance et d’intervention d’urgence d’Affaires mondiales Canada et le Consulat général du Canada cherchaient à savoir dimanche si des Canadiens figurent parmi les victimes. En soirée, la Ville d’Orlando a dévoilé l’identité de sept d’entre elles, tous des hommes âgés de 20 à 34 ans.

Arrestation à Los Angeles

Pour ajouter à la tension ambiante, un homme transportant un arsenal d’armes et d’explosifs a par ailleurs été arrêté dimanche près de Los Angeles, quelques heures avant le défilé local de la Fierté gaie. Les autorités policières ne croient pas que les événements d’Orlando et de Los Angeles soient liés.

Les motifs du tueur d’Orlando se sont précisés au cours de la journée. En entrevue au réseau NBC, le père d’Omar Mateen s’est rappelé que son fils avait été outré de voir deux hommes s’embrasser à Miami quelques mois auparavant. « Nous sommes sous le choc comme tout le pays », a-t-il précisé, refusant de croire que le geste de son fils soit lié à la religion.

Le Federal Bureau of Investigation (FBI) a cependant indiqué qu’il se penche sur un appel qu’aurait fait Mateen au 911 quelques instants avant le drame. Il aurait alors prêté allégeance au groupe EI.

Chose certaine, l’auteur de l’attentat était connu du FBI : il a été interrogé en 2013 concernant des « commentaires incendiaires » à l’endroit de collègues de travail, puis une nouvelle fois en 2014, au sujet de ses liens présumés avec un kamikaze américain. Les deux enquêtes ont été abandonnées, faute de preuves concluantes.

Le président américain, Barack Obama, a pris la parole en après-midi pour condamner un « acte de terreur et de haine », tout rappelant l’importance de resserrer le contrôle des armes à feu. En janvier, le président avait versé une larme en se rappelant des enfants décédés lors de la tuerie survenue quatre ans plus tôt à l’école primaire Sandy Hook. Mais dimanche, il avait plutôt le regard sombre. « Nous devons décider si c’est le genre de pays que nous voulons être », a-t-il affirmé en évoquant l’accès trop facile aux armes à feu aux États-Unis.

Le candidat républicain à la Maison-Blanche, Donald Trump, qui a fait de la menace terroriste islamiste son fonds de commerce, a réitéré sa promesse d’interdire l’accès aux États-Unis pour les musulmans. Sa concurrente démocrate, Hillary Clinton, a pour sa part dénoncé un « acte tragique ».
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