Trump et les Russes : le plus gros échec du journalisme américain

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Le mea culpa des médias américains ne se fait pas facilement...

Depuis 2016, les médias libéraux aux États-Unis – et ailleurs – ont répandu une théorie du complot. S'en excusent-ils ?


Voici la ou les sources de cet article : The New York TimesVoici la source de la photo : KremlinCC BY 4.0


Ça sent le mea culpa chez les médias libéraux aux États-Unis. Un mea culpa néanmoins peu convaincant, comme s'il fallait maintenir le couvercle sur l'une des pires performances médiatiques des vingt dernières années. En ce lendemain de veille, les CNN, Washington Post et New York Times de ce monde récoltent un gros zéro sur dix pour une nouvelle qu'ils disaient pourtant attestée.


Non, il n'y a pas eu collusion entre l'équipe électorale de Donald Trump et le gouvernement russe, dixit le FBI. Depuis l'élection de l'actuel président, les médias mainstreams s'acharnent à le discréditer, et cette théorie du complot à propos des Russes a tourné en spirale chaque jour sur les écrans du monde. Mais c'était une fausse nouvelle.


À Hollywood, chez CNN et HBO, ou encore dans le salon de George Soros, on célébrait déjà la chute du grand Donald à coups de gorgées de champagne. Imaginez donc les visages de glace des artistes, des reporters, des démocrates et des élites de Wall Street lorsqu'ils ont pris conscience que l'oasis qu'ils avaient aperçue dans le désert de la conspiration n'était qu'un mirage.


Ce qui a amené Rich Lowry, rédacteur en chef du National Review, un média conservateur, à écrire de façon ironique sur Twitter que les trois « plus grands perdants » des conclusions du rapport du FBI publié dimanche dernier sont « les médias, les médias [et] les médias. »


Matt Taibi, un détracteur du président Trump et rédacteur au magazine Rolling Stone, a parlé quant à lui d'un « coup mortel pour la réputation des médias américains ». Il a comparé cette défaite à la publication d'informations erronées sur la présence d'armes de destruction massive en Irak au cours de la période qui a précédé la guerre dans ce pays en 2003.


Selon Hogan Gidley, porte-parole à la Maison-Blanche, le New York Times, le Washington Post, CNN et MSNBC auraient publié à eux seuls environ 8 500 articles sur l'enquête concernant une possible collusion entre Trump et les Russes. Il s'agissait pour eux de pousser le bouchon le plus loin possible.


Mais même après la divulgation des conclusions du rapport du FBI, la haine de Trump, chez ces médias, l'emporte sur la vérité. « Nous ne sommes pas des enquêteurs. Nous sommes des journalistes et notre rôle est de rendre compte des faits tels que nous les connaissons, ce qui est exactement ce que nous avons fait », a déclaré Jeff Zucker, président de CNN.


Même son de cloche, à peu de choses près, au quotidien The Times : « Nous avons beaucoup écrit sur la Russie et je n'en ai aucun regret. Ce n'est pas à nous de déterminer si oui ou non il y a eu illégalité », a lancé Dean Baquet, rédacteur en chef de ce journal londonien.


Ces médias auraient pourtant dû apprendre de leurs erreurs. Le réseau ABC s'était excusé l'an dernier après qu'il eut répandu une fausse nouvelle selon laquelle Michael Flynn, l'ex-conseiller à la sécurité nationale de l'administration Trump, avait pris contact avec des responsables russes pendant la campagne de 2016. Chez CNN, trois journalistes avaient dû démissionner après que le réseau eut rapporté lui aussi une fausse nouvelle sur le même thème.


Mais voilà : tous – ABC, MSNBC, CNN, CBS et cie – détestent copieusement Donald Trump, alors il ne faut surtout pas s'attendre, à un an et demi de l'élection présidentielle, à ce que le ton change dans les salles de presse. Même si le pire des escrocs se présentait pour les démocrates, gagez un p'tit deux qu'il obtiendra l'appui de ces « glorieux » mainstreams.