Ton Québec, mon enfant...

À mon enfant, à naître d'ici quelques jours.

Enquête publique - un PM complice?


Michel Moisan - Pour t'accueillir, ta mère, tes soeurs et moi t'offrons un milieu de vie très enviable, le Québec. Je t'assure qu'il fait bon y vivre. Oh, je n'ai aucun mérite personnel. Nous sommes des millions à contribuer à faire de cet endroit un lieu privilégié.
Mais voilà. Il ne va pas si bien que ça, le Québec. Il a mal à son gouvernement. Voici ce que je souhaite pour ce Québec dans lequel tu grandiras. Des leaders inspirés, inspirants, des Obama qui ne se noieront pas dans le pétrole.
Je souhaite que d'ici la prochaine élection, une nouvelle classe politique se lève. Elle ne naîtra pas du néant. Elle est déjà en gestation un peu partout. Dans les médias, dans les écoles, dans les syndicats et les entreprises, même dans les partis politiques. Je souhaite que se structure un nouveau mouvement politique aspirant à restaurer les ruines de l'État québécois.
Cul-de-sac
Un nouveau parti? Pas vraiment. Juste un mouvement provisoire à l'abri des magouilles partisanes qui nous ont menés dans ce cul-de-sac. Un groupe de candidats qui s'engage à ne gouverner que pour un seul mandat. En quelque sorte, un parti politique avec une date de péremption. Historiquement, les formations politiques qui ont fait faire des pas de géant au Québec l'on fait lors d'un premier mandat plus ou moins inespéré. Les libéraux de Lesage, le PQ de 1976. Je veux un gouvernement qui ne passera pas la moitié de son mandat à surveiller les sondages.
Je veux aussi un gouvernement constitué de gens qui ne souhaitent pas y faire carrière. Des citoyens compétents qui proposent leurs services à l'État, mais qui sont disposés à retourner ensuite à la vie civile.
Un gouvernement qui ne s'engagera pas dans le débat constitutionnel. Il n'est pas pertinent pour l'instant. Il est urgent de restaurer l'État québécois, quel qu'en soit le destin. Au sein des partis actuels, personne ne semble vraiment reconnaître ce simple fait. Le Québec est divisé sur cette question. Le Parti québécois et Québec solidaire ne s'adressent qu'à 40 % de la population, alors que l'ADQ et le PLQ se partagent le 60 % qui reste avec «l'autre option»: l'abstentionnisme.
À ce gouvernement, je demande donc une ouverture fonctionnelle vis-à-vis du fédéral. Une mise en veilleuse (pas un enterrement) de l'option souverainiste n'est pas une démission du nationalisme québécois. Bien qu'à court terme (ce court terme qui s'éternise depuis 30 ans) la coopération avec le fédéral soit inévitable, un Québec aspirant à la souveraineté n'a rien à perdre à assainir les moeurs politiques et économiques de son futur voisin. À ce titre, même si je me questionne sur la pertinence actuelle du PQ dans un gouvernement au Québec, la présence du Bloc se justifie relativement bien au fédéral. Après tout, le Bloc pratique moins l'obstruction parlementaire que le fait le parti au pouvoir. Et à ceux qui objectent que le Bloc est voué à l'opposition, j'aimerais rappeler qu'en décembre 2008, des députés bloquistes auraient pu accéder à des postes de ministres dans le cadre d'une coalition qui aurait imposé, au niveau fédéral, cette position d'ouverture.
Coeur et tête
Je lui demande aussi une ouverture d'esprit. Je n'en peux plus d'entendre des politiciens et commentateurs politiques aveuglés par les oeillères d'une idéologie. Surtout chez ceux qui apportent au débat des arguments valables. Je rêve d'enfermer dans une toute petite pièce une Nathalie Elgrably-Lévy et un Léo-Paul Lauzon et de ne les laisser sortir que lorsqu'ils sauront défendre une position commune. Je veux une droite qui a du coeur et une gauche qui a de la tête.
À ces dirigeants, je demande une oreille attentive. Par exemple, de Paul Gérin-Lajoie à Michelle Courchesne, 23 personnes ont occupé le poste de ministre de l'Éducation. Beaucoup d'entre eux sont non seulement encore vivants, mais souvent très actifs. Au-delà de l'allégeance politique, ils ont sûrement bien des recommandations à formuler à celui ou celle qui prétend pouvoir prendre la relève de ce qui fut leur ministère.
Et que dire de ces ministres interchangeables! On a souvent l'impression qu'un gouvernement se constitue par un tirage au sort dans le garage des limousines. Je veux que les aspirants ministres connaissent les dossiers de ce qui sera leur ministère avant même leur entrée en politique.
Mon enfant, je veux que la génération qui te précède puisse t'offrir un Québec qui ne donne pas ses ressources aux opportunistes locaux ou étrangers, qui sait éduquer et soigner sa population, mais qui n'est pas pour autant acculé à la faillite. Il y aura certes des choix à faire, mais il faudra que nos dirigeants aient la légitimité et la crédibilité pour les faire.
Nouvelles règles
Je souhaite que ce gouvernement assainisse les pratiques électorales. Qu'il enquête, bien sûr, sur les travers du gouvernement actuel et de ceux qui le précèdent, mais qu'il soit aussi enclin à les amnistier. Bien des politiciens actuels sont entrés en politique avec de bonnes intentions pour ensuite s'engluer dans un système dont ils sont aussi victimes que le sont les citoyens. Je souhaite donc que ce nouveau gouvernement définisse aussi de nouvelles règles. Qu'il mette fin, par exemple, à ces débauches de publicité criarde, à cette charité si mal ordonnée et à ce vide de véritable information qui défigure chaque élection.
J'ai quelques idées et je ne suis pas le seul. Bien d'autres sont prêts à se retrousser les manches, de tous les horizons politiques. Je les appelle à l'aide. Un seul mandat pour une mise à jour du Québec. Après quoi, la politique partisane pourra reprendre son terrain de jeu en suivant de nouvelles règles.
Voilà, mon enfant. C'est cet appel que je t'offre en cadeau de naissance. Pour que tu grandisses dans un Québec où il fait au moins aussi bon vivre que maintenant. Alors à tous, pour mes enfants, mais aussi les vôtres, quand est-ce qu'on commence?
***
Michel Moisan - Citoyen


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