Tariq Ramadan Repudiated

Par Stephen Schwartz

Campus Watch le 28 août, 2009
Traduction: PdeBascule
Dans un développement important pour la lutte contre l'extrémisme islamique en Occident, la ville néerlandaise de Rotterdam et l'Université Erasmus de Rotterdam ont renvoyé Tariq Ramadan, l'islamiste universitaire d'origine suisse, de ses deux emplois locaux.
Né en Suisse, Ramadan est le petit-fils d'Hassan al-Banna, fondateur du mouvement radical des Frères musulmans. Il est un proche associé du théologien intégriste musulman Yusuf al-Qaradawi, avec lequel il collabore dans ce qu'on appelle le Conseil européen pour les fatwas et la recherche [ECFR], un organisme proche des Frères musulmans. Al-Qaradawi est le principal théoricien d'un «islam européen» qui voudrait abuser des standards occidentaux de liberté religieuse en érigeant un système parallèle de charia à côté du droit civil établi, couplé à un prosélytisme islamique agressif (da'wa). Ramadan a approuvé cette stratégie. Les projets du ECFR, et l'implication de Tariq Ramadan dans ceux-ci, sont documentés dans le récent rapport du Centre islamique pour le pluralisme, Guide de la charia et de l'idéologie islamiste en Europe occidentale, 2007-2009.
Ramadan a été interdit d'entrée aux États-Unis à partir de 2004, alors qu'il était invité par l'Université Notre Dame à devenir «Luce Professor» au Kroc Institute for International Peace Studies. Cette décision était basée sur les contributions financières de Ramadan à deux groupes palestiniens désignés par le Trésor américain comme des agences de collecte de fonds pour les terroristes du Hamas. Au début du mois de juillet de cette année, cependant, étant donné le nouveau climat de proximité avec les musulmans radicaux sous la présidence Barack Obama, la Cour d'Appel des États-Unis pour le deuxième circuit (United States Court of Appeals for the Second Circuit) a infirmé le jugement du tribunal inférieur, annulant effectivement l'interdiction d'un visa américain pour Ramadan.
Entre-temps, en 2005, la Grande-Bretagne a permis à Ramadan d'occuper un poste à l'Université Oxford, où il a été nommé titulaire de la chaire «Son Altesse Hamad Bin Khalifa Al-Thani» d'études islamiques contemporaines.
Ramadan est un infatigable auto-promoteur. Rares sont ceux qui, l'ayant observé, ont accordé une véritable attention à son travail aux Pays-Bas comme conseiller à l'intégration pour la ville de Rotterdam et professeur de "Citoyenneté et identité" à l'Université Erasmus.
Pourtant, alors que les autorités américaines semblent maintenant disposées à lui permettre d'entrer (aux États-Unis), et que la Grande Bretagne ne semble pas troublée par sa présence - bien que le Royaume-Uni interdise d'entrée son associé al-Qaradawi -, les Néerlandais ont pris des mesures pour freiner les ambitions de Ramadan.
Son licenciement simultané des postes qu'il occupait à la ville de Rotterdam et à l'Université Erasmus a été annoncé le 19 août. La raison précise: son émission de télévision hebdomadaire sur PressTV, un réseau de médias du gouvernement iranien qui exploite des studios en Grande-Bretagne, aux USA et, bien entendu, au Proche-Orient. PressTV emploie également le politicien britannique George Galloway de l'alliance électorale des islamistes de gauche, connu sous le nom de Respect Party, et Yvonne Ridley, une ancienne captive des talibans qui est devenu musulmane après son enlèvement.
L'émission de Ramadan à PressTV était intitulée "L'islam et la vie" - pas très différent, peut-on noter, du fameux programme «La charia et la vie» dirigé par Al-Qaradawi sur Al-Jazira. Al-Qaradawi a eu recours à cette tribune pour prononcer des sermons scandaleux contre les Juifs et le judaïsme, entre autres opinions répréhensibles qui appuient la décision britannique de l'écarter.
Dans une déclaration officielle, l'Université Erasmus a déclaré:
«La Municipalité de Rotterdam et l'Université Erasmus de Rotterdam (EUR) ont décidé de mettre fin à la nomination de M. Tariq Ramadan ... La raison pour cela est son implication dans la chaîne de télévision iranienne PressTV, qui est considérée comme inconciliable avec ses responsabilités à Rotterdam (...) Press TV est une chaîne financée par le gouvernement iranien. La force excessive utilisée par le gouvernement en juin contre les manifestants, dont beaucoup étaient des étudiants, a incité un certain nombre de journalistes à couper leurs liens avec le canal. Toutefois, Tariq Ramadan a choisi de ne pas le faire, et, depuis, il a justifié sa décision dans un communiqué ... Il n'a plus ici le soutien public essentiel pour contribuer à la ville et à l'université ... et la crédibilité des travaux du Dr Ramadan pour la ville et l'université a subi des dommages durables.»
Tariq Ramadan a toujours été extrêmement compétent dans sa manipulation de l'opinion publique occidentale, mais les points problématiques de son curriculum vitae ne sont pas limités à son lien avec PressTV. Comme si son association avec Al-Qaradawi ne suffisait pas, Ramadan a également été critiqué en France en 2003 quand il a publié une virulente attaque anti-juive contre plusieurs grands intellectuels français, dont Bernard-Henri Lévy et André Glucksmann. Ramadan a affirmé qu'il était "curieux" que ces deux individus aient été les défenseurs les plus importants en Europe occidentale des musulmans de Bosnie durant les guerres des Balkans des années 1990, ainsi que des droits de l'homme des Tchétchènes, mais qu'ils aient aussi appuyé l'intervention américaine en Irak . D'après Ramadan, le renversement de Saddam Hussein était destiné à garantir «une plus grande sécurité pour Israël avec des avantages économiques assurés».
Dans le même article, Ramadan a faussement prétendu que des conseillers militaires israéliens ont participé à la guerre en Irak, et il a étiqueté Paul Wolfowitz de fameux «sioniste» qui serait responsable de l'invasion de l'Irak dans l'intérêt d'Israël. Il a accusé Glucksmann et Lévy d'avoir abandonné les principes universels et d'agir "en tant que juifs, ou nationalistes, en tant que défenseurs d'Israël". La publication de cette longue dissertation a été refusée par les quotidiens parisiens Le Monde et Libération, mais elle a finalement été diffusée sur un site islamiste, http://www.oumma.com/.
Tariq Ramadan dissimule ses opinions extrémistes. Mais pourquoi les Britanniques et aujourd'hui, malheureusement, les autorités américaines, ne parviennent-ils pas à comprendre les éléments de preuve qui se trouvent devant eux? L'interdiction d'entrée sur le sol américain qui a été prononcée à son égard, devrait être examinée de nouveau ... et maintenue.
Lire aussi:
Rotterdam congédie Tariq Ramadan (PdeB, Août 2009)
Salah Basalamah (PdeB, mai 2008)
Le mémoire de "Présence musulmane" vise l'imposition du programme islamiste (PdeB, décembre 2007)
Dans son sermon sur « Les grands péchés », Tariq Ramadan prône la ségrégation dans les piscines (PdeB, mars 2008)
« La tromperie pieuse » (taqqiya) de Tariq Ramadan, commentaire de Ibn Warraq sur Frère Tariq par Caroline Fourest (PdeB, mars 2008)