T'as des choses à cacher?

Ottawa — tendance fascisante


Ainsi, selon le ministre fédéral de la Sécurité publique Vic Toews, si vous n’appuyez pas le projet de loi conservateur sur la surveillance électronique (qui permettra aux policiers et aux services de renseignement d’avoir accès plus facilement à des informations confidentielles sur les internautes — vos codes, vos coordonnées, les sites que vous consultez), c’est que vous êtes du côté des pédophiles.
Ou vous êtes un citoyen au-dessus de tout soupçon qui n’avez rien à craindre ni à cacher.
Ou vous êtes complice des maniaques qui agressent les enfants.
Rien entre les deux.
LA TYRANNIE DE LA TRANSPARENCE
On vivait dans un monde où les citoyens étaient présumés innocents. On se dirige de plus en plus vers un monde où les citoyens seront présumés coupables.
« Tu ne veux pas passer un test de dépistage des drogues. Pourquoi, tu consommes ? »
« Tu n’acceptes pas de porter un cellulaire qui me permettra de te rejoindre en tout temps. Pourquoi, tu me trompes ? »
« Tu ne veux pas que la police puisses t’arrêter et fouiller ton auto quand ça lui chante. Pourquoi, tu transportes des armes à feu ? »
« Tu ne veux pas que j’installe une caméra dans la chambre de mon enfant quand tu viens le garder. Pourquoi, tu le bats ? »
C’est la tyrannie de la transparence. Si tu ne veux pas dévoiler ta vie privée, si tu n’acceptes pas qu’on épie tes moindres faits et gestes et qu’on surveille tes allées et venues, c’est que tu as des choses à cacher.
Le problème n’est pas celui qui veut toujours mettre son nez dans tes affaires, non.
Le problème, c’est toi.
LE MONDE À L’ENVERS
Les gens sont tellement prêts à tout dévoiler, maintenant (publier des photos d’eux tout nus, se filmer en train de brûler des feux rouges ou discuter ouvertement de leur vie sexuelle), que ce sont les personnes discrètes qui paraissent suspectes !
C’est le monde à l’envers.
Autre bizarrerie de notre époque : plus l’État exige de la transparence de ses citoyens, moins cet État est transparent.
Avez-vous remarqué ? C’est toujours le citoyen qui doit baisser ses culottes et prouver qu’il est blanc comme neige, jamais le gouvernement !
Le citoyen doit être prêt à répondre à TOUTES les questions que lui pose le gouvernement : combien tu gagnes, avec qui tu vies, quels sites tu consultes quand tu surfes sur Internet…
Mais quand le citoyen veut des réponses du gouvernement, c’est le silence total.
Idem pour l’économie : le citoyen doit se serrer la ceinture alors que l’État enfle à vue d’œil et s’endette comme jamais.
UNE VOIE À SENS UNIQUE
Le gouvernement Harper qui lutte pour plus de transparence, c’est comme Gaétan Barrette qui préside un comité contre l’obésité.
Hey, Chose, t’es-tu déjà regardé dans le miroir ?
Les journalistes ont de la difficulté à approcher le Premier ministre ! Et il voudrait qu’on soit limpide, translucide ?
Commence donc par donner l’exemple !
C’est la même chose au Québec : on veut que la population dénonce leur voisin à la police, mais on empêche les flics de parler aux médias !
Comme si la transparence ne fonctionnait que d’un bord.


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