Syrie : la stratégie du chaos contre les intérêts français

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« Serait-ce trop demander aux dirigeants politiques français de servir d’abord les intérêts de la France ? »

Conduite sous l’influence américaine et israélienne, la politique occidentale au Proche-Orient porte un nom : celui de stratégie du chaos. Chaos en Afghanistan, chaos en Palestine, chaos en Égypte, chaos au Liban, chaos en Irak, chaos en Syrie. Ce n’est évidemment ni le fruit du hasard, ni de quelconques maladresses mais d’une volonté machiavélique : « Diviser pour régner. »
C’est une catastrophe humanitaire avec des centaines de milliers de morts et des millions de personnes déplacées.
C’est aussi une catastrophe politique.
La politique traditionnelle de la France, monarchique comme républicaine, aux échelles du Levant était la protection des minorités chrétiennes. Nous nous acharnons à détruire les régimes qui les protégeaient en Irak, en Syrie, en attendant les répercussions au Liban.
Nous avons le plus grand mal à contenir l’immigration et le flux de réfugiés à nos frontières et nous conduisons des politiques qui multiplient leur nombre en provoquant le déplacement des populations.
Nous avions des intérêts pétroliers et économiques en Iran (qui était le premier acheteur de voitures Peugeot), nous les avons sacrifiés car, dans la guerre ethnico-religieuse entre les chiites et les sunnites, nous avons choisi, sans raison valable, les sunnites. Et la guerre contre la Syrie apparaît de plus en plus comme un simple préalable à une agression contre l’Iran. Dans la logique de Kerry et Netanyahou, la Syrie n’est qu’un simple domino à faire tomber avant de s’attaquer au gros morceau perse.
Nous nous alignons ainsi sur la position d’Israël mais aussi de l’Arabie saoudite et du Qatar, ces monarchies obscurantistes qui financent avec l’argent du pétrole des mosquées et des prédicateurs fondamentalistes en France.
Nous prétendons combattre le terrorisme islamiste mais nous soutenons les Frères musulmans et armons des séides d’Al-Qaïda.
Et mon tout sert à justifier le plus massif réseau d’espionnage du monde puisque, comme le dit Luc Rosenzweig, Saint-Jean Bouche d’or, dans Causeur de l’été 2013 : « Il n’y a pas de scandale PRISM » puisque « mieux vaut la NSA qu’Al-Qaïda ». Un Al-Qaïda que la politique occidentale depuis vingt ans ne cesse de faire prospérer… Et une NSA qui sait tout des politiciens français, ce qui ne doit pas contribuer à leur… indépendance. Sans oublier les lois liberticides qui se multiplient au nom, bien sûr, de la lutte si pratique contre le « terrorisme ».
Il est possible que le bombardement (après le bobardement) de la Syrie soit conforme aux intérêts américains (ce n’est pas sûr), israéliens, qataris ou saoudiens (c’est probable). Mais ce ne sont assurément pas les intérêts de la France ni de l’Europe comme les Britanniques – qui ont encore un vrai Parlement – l’ont compris. Serait-ce trop demander aux dirigeants politiques français de servir d’abord les intérêts de la France ?


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