Sur le cynisme et les têtes molles

En faveur d'un gouvernement décidé

Tribune libre

Après Nous être débarrassés de Charest pis sa gang, nous ne nous chicanerons pas. C’est maintenant que les indépendantistes se chicanent. C’est nous, les indépendantistes, qui sommes ceux qui espèrent le plus et depuis le plus longtemps. Les libéraux, les plus satisfaits depuis toujours, n’espèrent plus. La société Québec est divisée et bloquée.
Depuis la montée souverainiste du début de la Révolution Tranquille, il y avait une sorte d’interface, presqu’une entente tacite, entre les fédéralistes québécois et les souverainistes. Il a été possible longtemps, en effet, aux fédéralistes québécois d’être nationalistes tout autant que les souverainistes. Ces derniers, reconnus les plus pressés quant au changement de statut du Québec, étaient perçus bien davantage comme des adversaires à combattre que des ennemis à abattre. Le référendum raté (volé?) de 1995, suivi de la déroute dans laquelle nous traînassons encore, suivi surtout par la venue de Jean Charest a la barre du P.L.Q., a changé pour longtemps, et définitivement peut-être, la vielle chimie unissant les Tremblay d’Amérique, fédéralistes et souverainistes. Et 2003 fut une catastrophe. En droite ligne de la catastrophe de 1995. La funeste et la fausse politique du « fruit »qui n’est pas mûr---la déplorable position libérale actuelle sur la loi 103 en découle---, instaurée en dogme par Jean Charest et ses libéraux à genoux, Nous a divisé. À ce point même que les indépendantistes eux-mêmes se sont mis à la division.
Une prochaine victoire du P.Q. est une espérance.
L’actuel gouvernement anti-québécois Nous désespère. Ce gouvernement fantoche le sait d’ailleurs. Il en profite : derrière le supposé « cynisme de l’électorat » ---en réalité le désarroi, la révolte étouffée et la colère retenue des Tremblay d’Amérique, voyez les sondages--- ce supposé « cynisme » véhiculé par les cyniques, par tous les Guy A et autres têtes molles du Québec, soustrait de fait les libéraux à leurs obligations, et même leur permet, tenez-vous bien, de le « déplorer » eux aussi, alors qu’ils sont pourtant les premiers à le susciter et à en bénéficier.
Le P.Q. peut gagner la prochaine. Nous---Nous--- ne sommes pas destinés aux seuls livres d’histoires. L’Histoire est jalonnée partout de gouvernements issus difficilement et timidement de l’espoir, et qui ont relancé en retour de façon très puissante l’espoir qui les avait portés. Mais il est vrai aussi que les gouvernements éteignoirs furent aussi très nombreux…
L’indépendance du Québec pourrait être un projet si mobilisateur—si le gouvernement québécois décidait d’y aller à fond-- qu’il serait capable à lui seul d’aplanir bien des différends supposément insurmontables, et de réconcilier bien des cœurs. Réconcilier d’abord les Tremblay d’Amérique, ensuite, et par un irrésistible effet d’entraînement, les différentes communautés « ethniques » québécoises avec Nous.
Il faut vaincre le mensonge des libéraux. Ce n’est pas vrai, en effet, que les québécois sont « satisfaits » pour cacher qu’ils ont peur. Les Tremblay d’Amérique, eux, ne sont pas satisfaits, et n’ont peur de rien. Tout particulièrement les jeunes générations. Mais c’est vrai qu’ils hésitent…et cherchent la vérité. Depuis Jacques Parizeau—ça commence à faire longtemps—Nous n’avons pas eu de leadership véritable ! Suffirait tout simplement à un gouvernement d’espoir, (s’il est vrai que le P.Q. veut prendre cette pôle), et qu’il s’adresse à Nous d’abord, les Tremblay d’Amérique. D’une simple étincelle s’ensuivrait une telle flamme, une telle chaleur, que même des libéraux, oui, même des libéraux se joindraient à Nous.
L’ « Union » tant souhaitée, souhaitable mais si difficile à faire, un gouvernement DÉCIDÉ peut la faire. Il n’y eut jamais de manifestations ni de pétitions pour « forcer » le gouvernement québécois à enclencher la nationalisation donnant son envol à Hydro-Québec !
L’indépendance suppose très certainement bien des choses, mais certainement plus encore un gouvernement volontariste—on n’en sort pas !-- capable de brasser, mais brasser sérieusement… la cabane Canada, certes, mais aussi, paradoxalement, la cabane Québec qui en a bien besoin. La conjoncture ? Cela se fabrique par un gouvernement travaillant, un gouvernement qui ne se contente pas de prendre note de la division de l’électorat, et qui s’incline, bonjour Joseph Facal, ce qui est précisément la marque des gouvernements cyniques avant qu’ils ne deviennent corrompus à leur tour!
Un parti uniquement et strictement « référendiste », avec échéancier détaillé et stratégie révélée à l’adversaire-- un P.Q. ancien et loser-- sous le prétexte de mobiliser ses troupes, démobiliserait en fait son électorat naturel. Il s’interdirait à l’avance, malheureusement, comme gouvernement éventuel, de « brasser » quoi que ce soit. Et c’est lui, au contraire et très précisément, qui se ferait rapidement brasser et déstabiliser malgré qu’il puisse être au Pouvoir….Voyez donc l’espérance Obama chuter si rapidement…
La recette « référendiste » a été expérimentée deux fois. Les deux fois, il en est résulté deux déroutes. C’pas assez ? Faudrait gratter.

Si le « timing » a quelque valeur en politique, Mme Marois est donc pour le moment, et à bon droit, notre meilleur homme... !


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