Sur l’autoroute de l’insignifiance

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L'humiliation permanente d'être une province

À l’unanimité, le PLQ, la CAQ, le PQ et QS veulent que le gouvernement du Québec perçoive seul l’ensemble des impôts versés par les Québécois.


Revenu Québec transmettrait ensuite à Ottawa sa part.


Le NPD fédéral est favorable à l’idée. Les conservateurs se montrent ouverts.


On se doute bien que le gouvernement Couillard s’en fout un peu.


À la limite, il n’aurait aucun problème à ce que ce soit l’inverse, comme ailleurs au Canada.


À la veille des élections, le PLQ doit cependant afficher une modeste petite érection nationaliste – rien de bien effrayant, rassurez-vous – face au gouvernement fédéral.


Mais c’est Ottawa qui a le dernier mot : non.


Vrai pouvoir


Le gouvernement du Québec accepte la légalisation à toute vitesse de la marijuana, mais ne veut pas que les gens puissent en faire pousser à la maison.


Mais c’est Ottawa qui a le dernier mot... en plus de nous refiler la facture.


Le gouvernement du Québec se dit débordé par l’afflux de faux réfugiés.


Ottawa lui fait d’abord la morale, puis se traîne les pieds et, finalement, prépare laborieusement le transfert de douaniers fédéraux vers Lacolle, ce qui ralentira le service dans les aéroports.


C’est Ottawa qui a le dernier mot.


Le gouvernement du Québec implore Ottawa de ne pas suivre Trump, qui veut baisser les seuils admissibles de pollution pour les véhicules légers.


Un accord prévoit que les normes canadiennes s’harmonisent automatiquement avec les normes américaines si on ne fait rien.


Mais c’est Ottawa qui a le dernier mot.


La CAQ veut imposer aux immigrants un examen sur nos valeurs, mais un nouvel arrivant qui l’échouerait pourrait-il être obligé de quitter le Québec ?


Non, car c’est Ottawa qui a le dernier mot.


Et j’arrête les exemples, faute d’espace.


Comptez cependant sur Ottawa pour se dépêcher de protester auprès de Washington parce que le ministre sikh Navdeep Bains s’est fait demander d’enlever son turban à l’aéroport de Détroit.


Comptez sur Ottawa pour défendre qu’une femme puisse rester voilée pendant la cérémonie d’octroi de la citoyenneté canadienne.


Comptez sur notre ado en chef pour dire au chef du gouvernement du Pendjab, en Inde, qu’il avait vécu toute sa vie sous les menaces de violence du mouvement souverainiste.


On voit les priorités.


Âme


On doit certes relever les faux pas des Alexandre Taillefer, Vincent Marissal, Muguette Paillé et autres.


Mais la météo du jour ne doit pas faire perdre de vue le mouvement des planètes.


Dans le Canada réel qui se construit, la bourgade néocoloniale québécoise compte de moins en moins.


C’est dur à voir quand le consumérisme, le divertissement et la passivité devant les écrans prennent toute la place.


On s’oublie jusqu’à en perdre notre âme.