Sur fond de désaccords

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«Sans l’adhésion populaire, point de salut.»

Le libre-échange se porte plutôt mal ces temps-ci. Le thème est d’autant plus difficile à susciter l’adhésion de la société civile qu’il a perdu de sa légitimité économique avec le creusement des inégalités. Accords et partenariats sont aujourd’hui confinés à des tensions géopolitiques sur fond de montée du protectionnisme.

Un texte du quotidien Le Monde publié mercredi se voulait plutôt éclairant sur la complexité de la structure de l’Union européenne et sur les visées réelles de Bruxelles, pour qui les négociations avec le Canada n’étaient qu’un ballon d’essai. Outre-Atlantique, là où l’on commence à se perdre dans les acronymes, on tient à sauver l’Accord économique et commercial global conclu avec le Canada pour ne pas mettre en péril celui que l’on souhaite arracher aux Américains. Alors que les États-Unis ont peu à faire d’un traité transatlantique, préoccupés qu’ils sont à arracher un partenariat transpacifique afin de rétablir leur hégémonie économique sur une zone pacifique sous forte influence chinoise.

« Si l’AECG tombe, c’est toute la politique de libre-échange de l’Union qui tombe avec lui ; la signature de Bruxelles n’aura plus de valeur », redoute une source diplomatique citée par Le Monde. Dans un texte du magazine Forces, les spécialistes consultés rappellent qu’il n’y a pas d’emballement chez les Américains, leur objectif principal étant l’Asie. Avec, à la clé, un Congrès divisé, des républicains en repli sur la question et des démocrates opposés. Dans un commentaire sur le protectionnisme, les analystes de la Banque Nationale ne manquent pas d’ironiser : « l’opposition au libre-échange est aujourd’hui un des rares sujets fédérateurs de l’électorat américain par ailleurs profondément divisé ».

Le constat est lourd et dur pour tous ces tenants de l’ouverture des échanges. Sans l’adhésion populaire, point de salut. Il y a montée du protectionnisme, qui se nourrit des tensions économiques. L’appui populaire aux accords et partenariats tombe un peu partout, même dans les pays tournés vers les exportations. La Banque Nationale fait ressortir qu’aux États-Unis, 65 % des Américains préfèrent un accroissement des restrictions à l’importation pour protéger les emplois, selon une enquête de Bloomberg réalisée en mars 2016. Un autre sondage indique que seulement 27 % des Américains croient que le libre-échange a été bénéfique pour leur économie. En Allemagne, l’appui à un accord entre l’UE et les États-Unis est passé de 55 % en 2014 à 17 % aujourd’hui, ajoute l’institution. L’appui général au libre-échange dans ce pays est passé de 88 % à 56 % dans l’intervalle.

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