Confrontés à la hausse exponentielle du nombre de contaminations dans le monde, aux confinements massifs et à la crainte d’une récession économique mondiale, les marchés ont chuté les uns après les autres, lundi 16 mars, insensibles aux efforts déployés par les banques centrales.
Aux Etats-Unis comme dans le reste du monde, les marchés redoutent l’évolution de la pandémie aux Etats-Unis, qui représente un risque de récession, même si le secrétaire américain au Trésor, Steven Mnuchin, parle pour l’instant de « ralentissement ». La décision de la Banque centrale américaine (Fed) d’abaisser son taux à 0-0,25 %, et d’injecter 700 milliards de dollars, n’a visiblement pas été assez rassurante pour les marchés. Lundi, elle a annoncé l’injection de 500 milliards de dollars supplémentaires pour assurer une liquidité suffisante.
Les banques centrales ont remis sur le feu les recettes qu’elles avaient appliquées avec succès lors de la crise de 2008 pour calmer les marchés financiers, mais leur « bazooka » peine cette fois à atteindre son objectif. Plus globalement, même s’ils ont agi de manière coordonnée, les grands argentiers du monde n’ont pu enrayer la chute des Bourses mondiales.
En Europe, les 27 ministres des finances de l’UE, réunis par vidéoconférence lundi, tentent de riposter aux conséquences dévastatrices de la crise, qui a mis selon eux l’économie européenne dans une « situation comparable à celle d’une guerre ».
Le président de l’Eurogroupe – les 19 pays ayant adopté la monnaie unique –, Mario Centeno, a jugé que « le confinement forcé mettait les économies européennes dans une situation semblable à celle d’une guerre ». Lors de cette réunion par vidéo avec ses pairs, M. Centeno compte présenter une série de mesures de soutien économique. Comme l’a déjà annoncé la Commission européenne, les règles de l’UE concernant la discipline budgétaire des pays mais aussi celles sur les aides d’Etat n’entraveront en rien les mesures que prendront les pays européens pour soutenir leur économie, a souligné M. Centeno.
Ainsi l’Italie, un des pays les plus touchés, a adopté un décret contenant des mesures d’un montant d’environ 25 milliards d’euros pour soutenir les familles et les entreprises, assurant que des mesures supplémentaires seront adoptées en avril. Selon le ministre de l’économie et des finances, Roberto Gualtieri, Rome va aussi injecter des liquidités dans le système financier, dont il n’a pas précisé le montant, et espère, grâce à un effet de levier, parvenir « à un flux » de 340 milliards d’euros supplémentaires en faveur des ménages et des entreprises.