Services francophones en Ontario: la députée Simard persiste et signe

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Le combat des Franco-Ontariens

 La députée Amanda Simard, qui s’est fait remarquer pour sa sortie publique contre son propre gouvernement, espère rallier ses collègues de Queen’s Park à la cause franco-ontarienne. Du côté d’Ottawa, Justin Trudeau a pour sa part convoqué une rencontre au sommet pour discuter de la situation.


L’élue de l’est ontarien s’est retrouvée sous les projecteurs, la semaine passée, en dénonçant l’abolition du poste de commissaire aux services en français et l’abandon du projet de l’Université de l’Ontario français. Mardi, à l’Assemblée législative de l’Ontario, elle s’est dite «consciente» d’avoir «repoussé les limites» en s’inscrivant ainsi en faux.


Mais la députée Simard persiste et signe : sabrer dans les services francophones est inadmissible, et il lui incombait de le dire au nom de ses commettants. «À mon avis, lorsqu’on prend des décisions sur des enjeux francophones, je devrais être consultée. Ma circonscription est francophone à 70 %. Je suis la seule Franco-Ontarienne du caucus», a-t-elle plaidé en mêlée de presse.


Elle tâchera de convaincre cette semaine les autres membres de la députation de modifier l’énoncé économique automnal dans lequel le gouvernement progressiste-conservateur de Doug Ford a discrètement annoncé les deux mesures qui ont suscité la colère des communautés francophones du pays.


«Il faut travailler sur la législation. Il va y avoir une deuxième lecture du projet de loi, ça va être étudié en comité, et maintenant, c’est le temps d’essayer d’avoir l’appui de mes autres collègues», a-t-elle exposé.


La députée de Glengarry-Prescott-Russell n’a pas voulu dire si elle craignait que son désaveu public ait des répercussions politiques négatives : «Je suis toujours membre du caucus à l’heure actuelle. [...] Je ne veux pas m’inquiéter de cela en ce moment, je tente simplement de faire mon travail», a-t-elle lancé.


Trudeau convoque une réunion


L’affaire a eu des échos sur l’autre colline, celle d’Ottawa, et elle a donné lieu à de vigoureux échanges partisans entre libéraux et conservateurs ces derniers jours à la Chambre des communes, les deux camps s’accusant mutuellement d’exploiter l’enjeu pour marquer des points politiques.


Le député conservateur Alain Rayes a fait adopter lundi une motion exigeant du gouvernement Trudeau qu’il présente d’ici le 1er décembre un plan «qui assurera que le gouvernement fédéral travaille en partenariat avec le gouvernement de l’Ontario dans tous les projets qui appuient l’épanouissement des services en français en Ontario».


Les libéraux considèrent que le plan existe déjà, selon ce que l’on a indiqué au bureau de la ministre responsable des langues officielles, Mélanie Joly, en brandissant le Plan d’action 2018-2023 sur les langues officielles. Déposé en mars dernier, il prévoit une somme de 2,7 milliards $.


Mais le premier ministre Trudeau a malgré tout convié une réunion avec les autres chefs de parti afin de faire le point. Selon l’itinéraire fourni par son bureau, il s’entretiendra mercredi après-midi avec Andrew Scheer, Jagmeet Singh, Elizabeth May et Mario Beaulieu «pour discuter des enjeux liés à la francophonie canadienne».


Recul insatisfaisant de Ford


Le gouvernement Ford avait tendu une perche aux Franco-Ontariens en réaction au tollé provoqué par ses décisions, vendredi dernier, dans un communiqué publié en fin d’après-midi.


On y a annoncé le retour du ministère voué aux Affaires francophones — que le premier ministre avait éliminé à son arrivée en fonction — et proposé que le poste de commissaire aux services en français soit maintenu, mais sous la houlette de l’ombudsman.


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