Schiste : La nouvelle conjoncture (2)

Tribune libre

L’ultime argument fallacieux
Déboulonnons tout de suite l’ultime argument trompeur de l’industrie, du gouvernement Charest de même que de l’éditorialiste vert-Pratte, François Cardinal de La Presse.
« Laissons l’industrie poursuivre l’exploration pour déterminer le potentiel du Shale de l’Utica et accumuler des données sur la technique d’extraction, le tout pour alimenter le débat suite au rapport du BAPE. »
Ceci présuppose que la population ait accepté l’extraction du gaz de schiste. Ce qui est faux. Cet argument impose le fait accompli à la population. C’est inacceptable.
D’autre part c’est prendre la population pour des imbéciles que d’essayer de leur faire accroire que l’industrie va dépenser des millions en explorations que pour nous fournir des données sur le potentiel, la technique et la sécurité. Quand on explore c’est parce qu’il y a une possibilité d’exploitation et de profit en bout de ligne si on trouve du gaz.
Si on dit OUI à un moratoire temporaire sur l’exploitation, ce ne serait que stratégique en vue de dire OUI lorsque la contestation se serait apaisée.
Conclusion (I): Quand on dit OUI à l’exploration, on dit forcément OUI tôt ou tard à l’exploitation.
Conclusion (II) : L’argument est fallacieux et trompeur. Il doit être rejeté même s’il sort maintenant de la bouche précieuse de Lucien Bouchard.
Conclusion (III) : Il faut d’abord consulter la population par référendum sur la vision énergétique verte du Québec avant de poursuivre l’exploration du gaz de schiste.
Le statut du Gouvernement Charest
En apparence le Gouvernement Charest veut donner l’impression qu’il a modifié sa position, mais c’est un leurre. Son entêtement d’aller de l’avant avec les gaz de schiste reste inchangé. Toutefois les prochaines élections approchent et Jean Charest tente d’éteindre le feu du dossier schiste en feignant de monter le ton contre l’industrie et en laissant planer un possible moratoire sans le nommer comme tel. Jusqu’ici, que de la rhétorique sans engagements et même s’il y avait engagements, ils ne vaudraient pas plus que le papier sur lequel ils seraient imprimés. Depuis le début et malgré leurs prétentions mensongères, le triumvirat du schiste au Gouvernement dans ce dossier soit Jean Charest, Pierre Arcan et Nathalie Normandeau, ont travaillé de connivence avec l’industrie contre la population. Ils n’ont plus aucune crédibilité, ils sont complètement brulés.
Le gouvernement ne recule pas, il s’est entendu secrètement avec l’industrie pour faire une pause le temps de laisser passer les élections. Pour justifier son apparent changement, le triumvirat gouvernemental émet tout à coup des avis de corrections et rend l’industrie responsable de fuites de gaz qui se produisent juste au moment ou Charest en a besoin. Depuis le début de la fronde du gaz de schiste, tout était beau et il fallait faire confiance à l’industrie. Mais tout à coup parce que le gouvernement est dans la merde, les jaquettes d’étanchéité craquent à Leclercville et des fuites apparaissent un peu partout et à toutes les semaines. Que le hasard fait dont bien les choses pour sauver la face de Jean Charest.
La pause pré-électorale serait en fait un moratoire temporaire. Qui dit moratoire, dit perte pour l’industrie et dédommagement à même les fonds publics. C’est là que Lucien Bouchard entre en jeu pour faire semblant de poursuivre le gouvernement Charest qui lui va faire semblant de se défendre pour finalement en arriver à une entente hors-cour sur le montant.
Conclusion (I) : Rien de changé, le Gouvernement de Jean Charest défend toujours l’industrie du gaz de schiste contre la population. Il va peut-être dédommager l’industrie avec nos taxes et se propose de lui permettre de continuer après les élections.
Conclusion (II) : Les portes parole des mouvements environnementaux doivent cesser d’être naïfs au point d’exprimer de l’enthousiasme face au faux recul stratégique du gouvernement Charest. Au contraire, ils doivent reprendre le contrôle du débat en changeant leur message et exiger immédiatement le développement des énergies vertes.


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