Scheer promet plus d’autonomie au Québec sur l’enjeu de l’immigration

278b5e2a98f371a1d2cb65f5851c3aae

Scheer doit faire des gains au Québec s'il veut battre Trudeau

Le chef conservateur Andrew Scheer a promis lundi d’accorder plus d’autonomie au Québec sur l’enjeu de l’immigration s’il est élu premier ministre en octobre prochain. Mais il n’a pas voulu dire s’il était d’accord que la province détermine elle-même le nombre d’immigrants qu’elle reçoit chaque année.


Le premier ministre François Legault a fait campagne sur l’engagement de réduire temporairement le nombre d’immigrants accueillis au Québec, à compter de cette année. Alors que l’année est bien entamée, le premier ministre canadien Justin Trudeau — un fervent défenseur de l’immigration — n’a toutefois pas dit si les libéraux comptaient aider M. Legault à atteindre son objectif.


M. Trudeau a affirmé qu’il était prêt à poursuivre ses échanges avec son homologue québécois sur ses demandes en matière d’immigration, mais il a rappelé que sa priorité était de s’assurer qu’il y avait assez de travailleurs au Québec pour combler le manque de main-d’œuvre.


De passage à Montréal, au terme d’une consultation d’un mois visant à séduire l’électorat québécois, M. Scheer a promis de «s’assurer que le Québec ait plus d’autonomie» en immigration. «M. Trudeau avait des mois pour faire quelque chose sur [l’immigration] et ce que je dis, c’est qu’en octobre, quand je vais m’asseoir avec M. Legault, nous arriverons à des actions, et pas juste des mots, et pas juste des rencontres par souci de tenir des rencontres», a-t-il expliqué aux journalistes.


François Legault s’inquiète du nombre d’immigrants qui n’apprennent pas le français ou qui quittent rapidement la province. Le premier ministre, élu le 1er octobre dernier, veut diminuer les seuils d’immigration pour s’attaquer à ces enjeux.


Enjeu délicat au Québec


L’immigration est un sujet sensible au Québec depuis 2017, dans le contexte de l’entrée de façon irrégulière dans la province d’une vague de migrants depuis les États-Unis. L’an dernier seulement, 18 518 sur 19 419 — ou 95 % — des interventions de la Gendarmerie royale canadienne pour des traversées irrégulières s’étaient produites au Québec.


Le Québec a la mainmise sur environ 70 % des immigrants qui s’installent dans la province chaque année. Ils appartiennent aux immigrants économiques. Les autres 30 % arrivent par l’entremise de la réunification familiale, ou en tant que réfugiés. Ces deux catégories sont sous contrôle fédéral.


M. Legault espère réduire de 20 % les immigrants dans toutes les catégories.




-->