Scandales de la SIQ: la Caisse de dépôt doit s’expliquer en commission parlementaire

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L'immobilier est le secteur d'activité qui se prête le plus facilement aux plus grandes fraudes et opérations de blanchiment d'argent





QUÉBEC |  La Coalition Avenir Québec (CAQ) veut questionner les administrateurs de la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) qui ont accordé un refinancement à l'homme d'affaires George Gantcheff pour l'achat de deux immeubles vendus par la Société immobilière du Québec (SIQ).


Le député Éric Caire estime que la Caisse de dépôt n'a pas respecté son code d’éthique et de déontologie en accordant 210 millions $ pour refinancer l'acquisition des immeubles situés au 500, Grande Allée, à Québec et au 500, René-Lévesque Ouest, à Montréal.


À la suite de la vente d'immeubles par la SIQ, une série d'enquêtes a été déclenchée, dont une de l'Unité permanente anticorruption (UPAC). Des allégations visent d'ex-collecteurs de fonds du Parti libéral du Québec qui auraient encaissé d'importantes commissions.


«C'est une transaction où les Québécois se sont fait rouler dans la farine au bénéfice de George Gantcheff, soutient le député caquiste en entrevue à TVA Nouvelles. L’homme d’affaires est au cœur de ce qui pourrait être potentiellement le plus grand scandale de fraudes au Canada.»


En 2012 et 2013, la Caisse de dépôt, par le biais de sa filiale Otéra Capital, a accordé deux prêts de 110 millions $, déplore Éric Caire, alors que la SIQ avait demandé à la firme juricomptable Accuracy d'analyser les baux.


Accuracy Canada, dirigée à l'époque par Guylaine Leclerc devenue vérificatrice générale, confirme que le prix de vente des immeubles était inférieur à leur valeur marchande. Cette information a fait sursauter le député de La Peltrie.


«La Caisse de dépôt a eu un comportement extrêmement questionnable, s'exclame-t-il. Elle avait entre ses mains toutes les informations qui ont amené la nouvelle administration de la SIQ à déclencher une enquête. La Caisse de dépôt ne peut pas fermer les yeux. Les avantages consentis étaient excessifs et la CDPQ a financé ça. C'est inacceptable!»


La CAQ réclame que les dirigeants de la Caisse soient entendus en commission parlementaire.


«Nous, on veut que les administrateurs répondent à ces questions parce que le code d'éthique de la Caisse exige qu'elle fasse preuve de jugement, de diligence et d'intégrité dans le traitement des informations qu'elle reçoit», insiste le député.


Réaction de la Caisse de dépôt et placement


La Caisse de dépôt et placement soutient que sa filiale Otéra Capital a accordé un refinancement qu'elle considérait sans risque à l'époque. Le porte-parole de la Caisse affirme que ceux qui ont signé les actes hypothécaires n'étaient pas au courant que la firme Accuracy avait donné un avis sur les baux. Le Caisse réaffirme que les allégations sont maintenant suffisantes pour ne plus accorder de prêts à l'homme d'affaires George Gantcheff.


Le président du Conseil du trésor inquiet


Le président du Conseil du trésor, Pierre Moreau, affirme que toute la lumière doit être faite sur la vente des immeubles par la SIQ à l'homme d'affaires George Gantcheff.


«Je souhaite avoir l'ensemble de l'information et je prends l'engagement de le rendre public, affirme le ministre Moreau. On veut être extrêmement transparent pour voir s'il y a eu des situations d'illégalités.»




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