« À moins d’une ouverture du gouvernement sur des solutions de pistes parallèles qui mettraient fin au conflit, ce dont je doute beaucoup, les étudiants auront beau continuer de proposer, c’est le gouvernement qui, en bout de ligne, disposera. » Telle est la conclusion à laquelle j’arrivais dans mon article publié sur cette tribune le 31 mai sous le titre « Les étudiants proposent, le gouvernement dispose ».
Cent-huit jours de grève, des dizaines de manifestations regroupant des centaines de milliers de participants, des centaines d’arrestations, des amendes démesurées, des dizaines d’injonctions, l’imposition d’une loi bâillon par le gouvernement, et pour clore cette tragi-comédie des coulisses du pouvoir, une dernière scène qui laisse les spectateurs sur le goût amer d’avoir assisté à une « farce » digne du Moyen-Âge.
À cet effet, dès l’Antiquité, les divertissements de rue étaient courants. Mais c'est au Moyen Âge que la rue devient véritablement un lieu bouillonnant de vie, un espace de liberté et de créativité. Le théâtre de rue se traduit en une sorte de représentation théâtrale qui se déroule dans un espace public, le plus souvent dans la rue, qui devient alors le décor naturel à part entière du spectacle et où les spectateurs sont en interaction directe avec les acteurs.
Le plus important rassemblement de rue à cette époque est la
« Fête des Fous ». Cet ancêtre du carnaval incarnait une célébration du désordre et du renversement des hiérarchies sociales. Parodique et grotesque, il permettait au peuple de lever les interdits et les tabous, et investissait l'espace public dans un rassemblement festif. Cependant, vers la fin du Moyen Âge, ces distractions devenant un moyen de plus en plus clair de contestations, les interdictions se multiplient : désormais, les fêtes sont organisées et encadrées par les villes, renvoyant la population au simple rôle de spectateurs.
Plusieurs siècles plus tard, l’histoire se répète…Toutefois, cette fois-ci, la population ne se contentera pas d’un « simple rôle de spectateurs ». La tragi-comédie, orchestrée en coulisses par les metteurs en scène néolibéraux, ne passe pas la rampe.
« Rideau sur les coulisses du pouvoir! », clament les spectateurs, amèrement déçus de la farce qu’ils se sont vus imposée depuis des mois par la clique de moutons de la députation libérale menée aveuglément par son bélier mécanique démagogue.
Cela suffit! Place à la voix du peuple…place au théâtre de la rue, place à la
« Fête des Fous », version québécoise du 21ième siècle, un plateau d’expression à ciel ouvert où les spectateurs deviennent les véritables acteurs de la nécessaire défense de la liberté d’expression concernant leur destin, une place publique qui leur ouvrira une voie d’échanges privilégiés qui recevra, je l’espère, l’oreille attentive des hommes et des femmes politiques qui se sont donné comme mandat prioritaire d’être à l’écoute du citoyen!
Henri Marineau
Québec
"Les étudiants proposent, le gouvernement dispose" (suite et fin)
Rideau sur les coulisses du pouvoir!
Tribune libre
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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplô...
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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com
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