SUITE ÉLECTORALE

Retenons notre souffle

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Incertitude et inquiétude

L’élection de Donald Trump à la présidence des États-Unis n’est pas une bonne nouvelle pour l’économie canadienne. Environnement, énergie, commerce… rien de ce que le candidat Trump a promis ne trouve écho dans la politique du gouvernement Trudeau, qui aura fort à faire pour respecter ses propres engagements.
Il est trop simple d’attribuer la victoire de Donald Trump à la crise et à la mondialisation. Depuis 2008, les États-Unis sont revenus à une situation de plein-emploi et l’économie américaine vogue sur une mer de croissance lente, mais constante.

On sait maintenant que l’électeur type de Donald Trump est un ouvrier blanc, moins instruit et plus âgé mais mieux payé que la moyenne, et qui n’a généralement pas lui-même subi les effets de la mondialisation.

Cet Américain en a pourtant beaucoup contre les politiciens professionnels qui ont regardé passer le train des délocalisations tout en acceptant la présence aux États-Unis de plus en plus d’étrangers. Ces mêmes politiciens qui ont laissé filer les dépenses et les impôts pour financer des programmes sociaux qui profitent aux « autres ». Le voilà, l’électeur de Donald Trump.

La gauche canadienne et québécoise aurait tort de croire, avec le chef du Parti québécois, Jean-François Lisée, qu’un Bernie Sanders aurait pu mieux canaliser ce malaise qu’Hillary Clinton. M. Sanders aurait sans doute réussi à rejoindre la frange instruite et progressiste du peuple américain, sans plus.

Donald Trump a su canaliser le ressentiment d’un Américain sur quatre admissible au vote, soit le nombre suffisant pour remporter l’élection cette année. Et ce ressentiment n’est pas seulement de nature économique. Il est même surtout social, culturel et racial. Le Latino, le musulman qui dérange, ce n’est pas son voisin, c’est l’image que l’on a de la réalité dans l’État voisin.

La question qui se pose maintenant, surtout à nous, Canadiens, est de savoir si les politiques du président Trump seront les mêmes que celles du candidat Trump en matière économique et en matière environnementale. La réponse reste aussi difficile à prévoir que l’était le résultat de cette élection.

Au Canada, même les conservateurs ne voyaient pas dans le candidat Trump un digne représentant de la droite économique largement favorable à la libéralisation du commerce. Avant d’être un conservateur, Trump est un opportuniste doublé d’un populiste prêt à se nourrir de toutes les frustrations de ses compatriotes.

Parmi celles-ci, il y a la peur de l’étranger qui « vole les jobs » et de la mondialisation qui les exporte au Mexique et en Chine ; le libre-échange qui laisse entrer du bois, de l’acier et des biens manufacturés à bas prix au détriment des producteurs américains. Comme si les Américains n’étaient pas eux-mêmes toujours le peuple qui profite le plus du commerce mondial, que ce soit en payant très peu cher les produits importés ou en faisant produire eux-mêmes à vil prix des appareils à la mode qui seront revendus beaucoup plus cher une fois équipés de la technologie la plus sophistiquée. Des biens et des services qui font le succès et la richesse de dizaines de milliers de jeunes plus instruits que leurs parents et qui, eux, n’ont pas voté pour Trump.
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