En visionnant cette semaine l’excellent documentaire intitulé RÉPUBLIQUE un abécédaire populaire, j’ai réalisé à quel point tous nos beaux esprits bien-pensants, concentrés principalement dans le centre de Montréal (les régionaux étant fort peu représentés) répétaient ad nauseam : « Il faudrait faire ceci, il faut faire cela ». Dans presque toutes les interventions, ces mots revenaient comme un mantra obligé, hors duquel point de salut !
Personnellement, j’en ai plus qu’assez d’entendre les mêmes litanies qui, même si elles partent de bonnes intentions et proposent souvent des choix de société fort stimulants, ne débouchent pas dans l’immédiat sur du concret.
Et dans cet immédiat que j’invoque, il y a urgence nationale.
Urgence comme dans « Au secours, ce peuple va disparaître avec sa langue, sa culture, ses racines, son esprit inventif et sa soif de liberté, toutes éteintes par sa peur transgénérationnelle d’affronter l’autre en se respectant et en se permettant d’être soi.
Je vois et j’entends encore souvent des Québécois francophones répondre en anglais aux autres qui leur adressent pourtant, avec leur accent, la parole en français. L’ennemi intérieur est en nous. Profondément ancré depuis la Conquête jusqu’aux sanglantes répressions qui ont marqué notre histoire.
Pour en arriver où, en cet avril 2012 qui se pointe avec une saveur de printemps érable devant se manifester massivement le dimanche 22, Jour de la Terre ?
J’observe et je me dis : Mais qu’est-ce qu’on fait concrètement alors que des élections provinciales s’en viennent ?
Comme des milliers d’indépendantistes motivés qui luttent depuis des décennies pour le pays, le PQ, sa cheffe et ses politiciens professionnels carriéristes me donnent la nausée, car rien n’est jamais clair dans leur discours électoraliste dans lequel l’Indépendance n’a jamais semblé être la priorité, eux qui semblent avoir terriblement peur du mot RÉPUBLIQUE.
Québec Solidaire ? Ils flirtent avec le NPD centralisateur et sont maintenant poignés avec des accointances mulcairiennes. Mauvaises fréquentations pour ces socialistes qui préfèrent l’Internationale aux intérêts supérieurs de la nation…
Reste Option Nationale. Excellentes idées sur papier. J’aime. Mais ON peut-il espérer battre Charest ? Nenni.
Quant au PI de Michel Lepage, il est condamné à une triste et pauvre marginalité, malgré ses positions excellentes pour qui veut vraiment le pays.
Et les caquistes qui caquètent comme des poules pas de tête et s’encaquent dans un cul de sac invraisemblable.
Pendant ce temps, John James Charest poursuit ses basses œuvres de démantèlement de l’État québécois et il faut absolument l’arrêter. Il en va de la survie même des nos terres et paysages, de nos richesses et de notre avenir aussi bien matériel que culturel.
Pour l’instant, je ne vois pas d’autre choix que d’appuyer ceux qui me donnent la nausée. Pas parce qu’ils vont faire l’Indépendance, mais parce qu’ils sont moins dangereux que Charest pour notre avenir collectif.
Oui, oui, je sais, « il faudrait et il faut », comme dans RÉPUBLIQUE, un abécédaire populaire.
Mais dans la réalité actuelle, faut croire que ma génération a été mise en échec par son confort et son indifférence et par la trahison de ses élites. Et par le fait que nous avons cessé de faire la pédagogie quotidienne de la République.
Nous en revenons donc à la politique des petits pas à la Marois. Un pas en avant, un pas en arrière.
Quelle malédiction !
RÉPUBLIQUE, un abécédaire populaire
Mais dans la réalité actuelle, faut croire que ma génération a été mise en échec par son confort et son indifférence et par la trahison de ses élites. Et par le fait que nous avons cessé de faire la pédagogie quotidienne de la République.
Tribune libre
Pierre Schneider59 articles
Journaliste, auteur et poète, Pierre Schneider milite
pour l'Indépendance du Québec depuis le début des années soixante.
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5 commentaires
Christian Montmarquette Répondre
31 mars 2012Cher Pierre,
Comme une réforme du mode de scrutin semble impossible de venir d'en haut... Il faut malheureusement envisager une lutte par le bas ; ce qui signifie la pluralité sans représentativité.
Mais, au moins, chacun peu défendre ses valeurs et ses idées dans un groupe qui ne l’aliène pas jusqu'à la moelle.
Pour retrouver sa sérénité, la lutte pour l’indépendance ne devrait plus appartenir aux partis politiques.
La lutte pour l’indépendance devrait être une lutte populaire et non partisane. Une lutte «du peuple».
L'indépendance est une cause «EN SOI» et doit être traitée comme telle.
Et non pas comme un programme de parti politique.
Ça fait déjà un bout que j'ai proposé ma petite solution.
Mais, il semble que personne ne l'aie retenue.
La revoici donc :
« Proposition et procédure d’accession à l’indépendance par la voie citoyenne, autonome, non partisane »
.
1.0 : Il faut fonder un mouvement citoyen autonome et non partisan qui fera l’indépendance Québec.
1.1 : Il faut créer un comité de rédaction d’une Constitution provisoire et une déclaration d’indépendance.
2 : Il faut créer un site Internet et mettre le projet en ligne ; ce site devra être avoir la capacité de recevoir les votes officiels et les dons des citoyens.
3 : Il faut mettre sur pied une campagne d’information, de financement et de mobilisation et médiatiser le projet.
4 : Il faut obtenir la liste électorale du DGÉQ et créer des associations locales de mobilisation et d’information dans les 125 circonscriptions électorales du Québec et mettre en place des bureaux de vote.
5 : Il faut rencontrer les citoyens possédant la qualité d’électeur, les informer et les convaincre de signer la Constitution provisoire et la déclaration d’indépendance, soit de façon manuscrite , ou, sur le site Internet, et ce, jusqu’à atteinte d’une majorité de signataires.
6 : Une fois cette majorité atteinte, il faut déclarer l’indépendance du Québec étayée sur la base de la légitimité d’une majorité de signatures et du droit à l’autodétermination des peuples.
7 : Il faut créer, tel que prévu dans la Constitution provisoire, une large Assemblée constituante et procéder à la rédaction et à l’adoption de la Constitution permanente.
Les avantages de la démarche citoyenne non partisane :
Les avantages de cette approche citoyenne et non partisane sont multiples, puisqu’elle permet entre autres choses, de refaire l’unité de l’ensemble de la base militante, tout en la remettant directement au combat et à contribution, en la sortant de la dynamique fratricide partidaire.
Le tout pouvant se dérouler dans un délai beaucoup plus raisonnable de un an ou deux, plutôt que dans une campagne serrée, risquée de 30 jours.
De plus, si jamais la majorité d’appuis était atteinte, alors qu’une majorité de députés-es souverainistes étaient au pouvoir, l’Assemblée nationale pourrait utiliser de ces appuis signés d’avance afin de déclarer et légitimer l’indépendance du Québec.
Autrement dit, dans un tel cas, c’est comme si le Québec disposait de l’équivalent d’un référendum gagnant en poche pour déclarer l’indépendance.
Christian Montmarquette
Montréal
«Proposition et procédure d’accession à l’indépendance par la voie citoyenne, autonome, non partisane» :
http://www.vigile.net/Le-NMQ-Un-veritable-mouvement
Pierre Schneider Répondre
30 mars 2012Je comprends et partage toutes vos réticences et objections face au Parti québécois.
Et en tant que patriote, je suis déchiré entre un vote marginal, qui reporterait peut-être Charest et sa bande pourrie au pouvoir, ou un vote pour "la moins pire des solutions".
Car je pense "real politic" et non ce que j'aimerais tant qu'elle soit...Mais je poursuis ma réflexion et ce texte n'en était qu'une petite piste.
Car est-il encore possible de croire qu'on puise tous se rallier sous un même parapluie ou faut-il faire notre deuil du pays pour encore 50 ans quand il sera possiblement trop tard ?
Je n'affirme rien de dogmatique. Je me pose des questions et je suis à la recherche de solutions pratiques ancrées dans notre cruelle réalité.
Christian Montmarquette Répondre
30 mars 2012«Pour en arriver où, en cet avril 2012 qui se pointe avec une saveur de printemps érable devant se manifester massivement le dimanche 22, Jour de la Terre ?»- Pierre Schneider
Cher Pierre,
Un des grands problèmes que la question nationale subit actuellement, c'est que ses principaux porteurs radotent le même discours culturel et linguistique poussiéreux, défraichi qu'il y a 40 ans.
Mis à part Québec Solidaire - qui soit dit en passant est prêt à investir des dizaines de millions pour sa promotion dans un premier mandat - aucun parti politique ne parvient à articuler la question nationale avec les nouveaux enjeux mondiaux, sociaux, écologiques et démocratiques, tels que les 99% les revendiquent par exemple.
À force de s'enfermer dans son conservatisme, son sectarisme et son manque de vision, ceux qui prétendent défendre l'indépendance font finir par en devenir les fossoyeurs.
Il est donc fort regrettable que ces nationalistes de droite aient combattu avec autant d'acharnement Québec Solidaire, qui pourtant apportait un vent de fraicheur et une grande actualisation à cette cause qui en avait le plus grand besoin.
Christian Montmarquette
Québec Solidaire
Montréal
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Nic Payne Répondre
30 mars 2012D'un trait de plume, vous concluez en passant par dessus bord tout ce que vous dites dans le reste de votre texte.
Tout cet exposé pour finalement retomber dans les mêmes vieilles ornières que vous dénoncez ? Le moins qu'on puisse dire, c'est que vous ne pratiquez pas ce que vous prêchez.
Nous avons vu à l'usage ce que produit un PQ souverainisto-dormant au pouvoir. Quant à moi, je ne vois tout simplement pas ce que le Grand Méchant Charest pourrait bien faire d'absolument irréparable, qui justifierait qu'on prenne le risque d'empêcher un renouvellement indépendantiste de se faire, en reconduisant ce même péquisme.
Cela dit, je ne prétends pas avoir la science infuse. La gouverne du PLQ dans le dossier de la corruption est un authentique scandale, et qui sait, le PQ actuel pourrait peut-être surprendre et faire l'indépendance contre toute probabilité raisonnable. Je comprends donc votre choix. Mais vous admettrez sans doute qu'on puisse faire un choix différent, qui serait plus en phase avec la critique que vous faites vous-même des politiciens professionnels qui vous ont déçu.
NP
Archives de Vigile Répondre
30 mars 2012Le PQ nous enfoncera d'avantage, un seul parti offre la solution.
Nous faisons, tous les québécois, le même constat que vous faites ici en noir sur blanc, j'en suis certain.
J'ai visionné moi aussi à Canal D «RÉPUBLIQUE, un abécédaire populaire» que je prévoyais être un documentaire motivateur. Pas du tout ! C'est comme vous dites, toujours les «on devrait faire çi et on devrait faire ça» additionné de commentaires défaitistes et démotivants, pour finir avec un espèce de message probablement écrit en langage dialectique pour tenter de manipuler la pensée et d'une longueur interminable que j'ai interrompu ... «pu capabe».
Je me suis vu entrain de visionner une propagande fédéraliste me noyant dans une soupe d'euphémismes et de défaitisme. Bref ... le même message qu'on nous envoie depuis la dernière défaite à cause d'un référendum mais caché derrière le premier mot de son titre «république» (de banane).
Il est là le problème. Ce sont les média, qui appartiennent aux vassaux du fédéralisme et du monde anglais, qui font tout pour occulter les partis politique québécois et les messages lancés par les manifestants qui pourraient nuire à leur système érigé afin de nous obliger à rester annexé de force au canada. Voyez ce billet révélateur:
- http://www.vigile.net/L-asservissement-des-Quebecois
En acceptant de voter PQ, vous jouerez leur jeu. C'est ce qu'ils veulent car les fédéralistes ont compris que le «presto» est sur le point d'éclater. Non, pas moi. Je ne voterai ni PQ ni PLQ ni QS ni CAQ ni ON mais, si possible, Parti Indépendantiste, sinon, un candidat indépendant quelconque.
Comme tous ceux qui m'entourent, j'ai compris que les politiciens élus depuis 1995 sont «mis en place» et ne travaillent qu'en fonction de leur petit monde douilet bien personnel et n'en ont strictement rien à foutre du collectif québécois, sinon que pour le manipuler.
Cordialement,
Réjean Pelletier, simple citoyen