REM : un train nommé délire

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La CAQ appuie cette privatisation

Service de Recherche du SCFP


Le gouvernement du Québec vient de mettre la table pour le plus gros projet de privatisation dans l’histoire de la province et c’est une société d’État qui en profitera !


La Caisse de dépôt et placement du Québec, la société d’État qui gère la majorité des fonds des régimes de retraite québécois, a créé CDPQ Infra. Cette filiale est le maître d’œuvre du projet de Réseau électrique métropolitain (REM), un train électrique et automatisé similaire au SkyTrain de Vancouver.


Alors qu’un système de transport en commun traditionnel est planifié, financé, opéré, entretenu et détenu par le secteur public, c’est plutôt CDPQ Infra, un acteur motivé par le profit, qui sera responsable de tout. Le SCFP croit qu’il faut investir davantage dans le transport en commun, mais, dans ce cas-ci, l’obligation de rendement fera en sorte que la recherche de profit aura priorité sur les besoins réels besoins de la communauté métropolitaine de Montréal (CMM) en matière de transport.


Cette privatisation monstre aura de nombreuses conséquences négatives. Comme dans le cas des partenariats public-privé, le financement privé va coûter beaucoup plus cher aux contribuables. Le projet sera en effet financé à un taux d’intérêt de huit pour cent, soit le rendement minimum assuré à CDPQ Infra, alors que le gouvernement provincial pourrait obtenir un taux de trois ou quatre pour cent.


De plus, les profits recherchés seront financés par des subventions gouvernementales et municipales, car le transport en commun est un service public déficitaire en Amérique du Nord, les tarifs ne couvrant qu’une fraction des coûts d’opération.


D’ailleurs, selon une étude récente de l’Institut de recherche en économie contemporaine (IREQ), la facture annuelle qui sera refilée aux municipalités et à la province pour le REM sera de 500 millions de dollars. D’après l’IREQ, cet effort financier supplémentaire pourrait éliminer la capacité des municipalités autour de Montréal de payer pour les améliorations aux services de transport en commun actuels sur leur territoire.


Et les problèmes ne se limitent pas au financement : incompatibilité de la technologie avec le réseau actuel, vente au privé du tunnel du Mont-Royal bloquant l’accès aux trains de banlieue et au projet de train à grande vitesse de Via Rail, accélération de l’étalement urbain et démantèlement éventuel de plusieurs lignes de train de banlieue du réseau public, notamment.

 


Le SCFP est membre de la Coalition Trainsparence


Bien que le projet ait reçu le feu vert du gouvernement du Québec, le SCFP va poursuivre la lutte. Des gains ont déjà été réalisés. Grâce à la campagne de porte-à-porte des chauffeurs d’autobus de Montréal, Laval et Longueuil, nous avons réussi à faire élire une mairesse anti-REM à Lachine.