Réponse à Joseph Facal

Réflexion d'un expatrié sur le "cas" du Québec...

... et notamment sur la situation du français à Montréal

Tribune libre

La dernière chronique de Joseph Facal (http://www.journaldemontreal.com/2012/03/06/nous-sommes-un-cas-unique) m'a inspiré la réflexion qui suit, que je laisse la soin aux lecteurs de Vigile d'apprécier:
Monsieur Facal,
Je vis en Allemagne depuis quelques mois et j'y ai étudié quelque temps il y a quelques dizaines d'années.
Je confirme vos dires: les immigrants n'ont pas d'autre choix que de s'intégrer à la société allemande et d'apprendre la langue de la majorité.
Un touriste pourra toujours s'y débrouiller en anglais, car cette langue est enseignée à l'école (de même que le français!).
Mais cela ne suffit pas pour un immigrant qui espère s'établir définitivement ici et y vivre et y travailler. La vie économique, la vie politique, la radio, la télé, les cinémas, les activités culturelles et sportives, les services administratifs, les entreprises privées et publiques, etc., TOUT (ou presque) fonctionne ici en ALLEMAND, pas en chinois, en espagnol, en anglais ou en français...
Pour recevoir une émission en français ou en anglais, il faut s'abonner au câble. Dans les grandes villes, seule concession au "multiculturalisme", certains cinémas proposent à l'occasion des films en VO, avec ou sans sous-titres.
Pour l'école, le choix est simple: il faut envoyer ses enfants au privé si on veut qu'ils suivent leurs cours dans une autre langue que l'allemand. Et encore, l'allemand y est enseigné de manière intensive. Je le sais: mon fils de 14 ans vient de passer à l'école publique après avoir fréquenté quelques mois un lycée français (privé) où il n'était pas à l'aise. Aujourd'hui il suit des cours intensifs d'allemand, car toutes les matières sont enseignées dans cette langue, exception faite des cours d'anglais... et de français!
Vous savez pourquoi? Parce que l'Allemagne est un pays INDÉPENDANT et que la langue de la majorité est l'ALLEMAND. Point à la ligne. C'est clair pour tout le monde, y compris pour les nombreux immigrants (turcs, notamment) qui, comme moi, ont choisi l'Allemagne comme pays d'adoption.
Qu'est-ce que les Québécois attendent encore pour se donner un pays qui serait reconnu sur la scène internationale comme un pays FRANCOPHONE, pas comme une simple province minoritaire au sein d'un pays "multiculturel" dont la langue d'usage est en réalité l'anglais from coast to coast!?
Cordialement,
Normand PAIEMENT
Un expatrié qui espère encore pouvoir voyager un jour prochain avec un passeport québécois!


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7 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    10 mars 2012

    Quand allons-nous prendre la décision de cesser de nous laisser assassiner élection après élection? Les fédéralistes anti-démocrates, capitalistes-profiteurs et racistes nous tirent dessus et nous nous laissons faire. La légitime-défense, ça existe. Tenons-nous debout, c'est la seule manière de les soumettre et ainsi nous libérer.

  • Stefan Allinger Répondre

    10 mars 2012


    Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué?
    Nos opposants en profiteraient pour parler du nazisme allemand en l'associant au mouvement indépendantiste!
    M. Paiement, vous faites parti de notre diaspora et vous êtes un atout pour notre cause au niveau international. Votre présence à l'étranger est une chance et une opportunité pour le camp indépendantiste. Qu'on se le dise. SVP veuillez utiliser votre situation au meilleur de vous même. Merci d'avance.
    Les québécois semblent s'agiter un peu plus depuis quelques temps concernant l'importance du français. Il ne faut pas oublier que beaucoup de fédéralistes sont pour la défense du français au niveau canadien alors que les indépendantistes croient que le français rayonnerait mieux dans un pays du Québec. Je suis de cet avis.
    Je persiste à croire que si le territoire du Québec était celui de Terre-Neuve, de la Nouvelle-Écosse ou même celui de la Colombie-Britannique, Le Canada ne s'opposerait pas si fortement à notre indépendance. Le problème est donc géopolitique.
    Comme disait ma défunte grand-mère anglophone en parlant des indépendantistes: «Donnons leur une île en quelque part».
    Stefan Allinger
    (Nom d'origine germanique, mon grand-père paternel était Allemand)

  • Archives de Vigile Répondre

    9 mars 2012

    Le meilleur exemple serait peut-être celui de la Norvège petit pays souverain et indépendant de 4 millions d'habitants avec un territoire 5-6 fois plus petit que le Québec et qui a réussi, entre autres, à créer un fonds souverain de 500$ milliards grâce à ses ressources naturelles.
    La langue officielle est le norvégien voir ici :http://fr.wikipedia.org/wiki/Norv%C3%A9gien
    et la monnaie est la couronne norvégienne : voir ici : http://fr.wikipedia.org/wiki/Couronne_norv%C3%A9gienne
    Qu'est-ce qui empêche le Québec d'avoir le français comme langue officielle et sa propre monnaie (avec tout l"or qu'il y a sur notre territoire pour la supporter)?
    Réponse : l'ignorance et l'imbécillité profonde d'une partie de ses habitants. Font dur.
    Pierre Cloutier

  • Laurent Desbois Répondre

    9 mars 2012

    Quitte à vous surprendre monsieur Studin, Chuck Guitté exprimait la vérité et la perception d’Ottawa, lorsqu’il parlait des commandites, lors de la commission Gomery : « Nous étions en guerre! ».
    Quand René Lévesque prit le pouvoir le 15 novembre 1976, Roméo Leblanc était ministre de Trudeau et il avait dit que face aux séparatistes que le Conseil des ministres du Canada devenait un ''war room''.
    Ottawa et les anglais ont toujours été en guerre contre la nation Québécoise!
    1. En 1970, lors de la crise (sic) d’octobre;
    2. En 1900-1920, lors de l’élimination des droits des francophones en Ontario, au Manitoba, au Nouveau-Brunswick, etc.…
    3. Entre 1870 et 1930, l’exil de millions de Québécois aux États-Unis (13 millions en 1980);
    4. En 1885, lors du massacre des Métis et la pendaison de Louis Riel;
    5. En 1837-38, lors des patriotes;
    6. En 1759-1800, lors de l’occupation militaire;
    7. En 1759, suite à la prise de Québec;
    8. En 1755-1763, lors de la déportation des Acadiens.
    9. la crise de la conscription en 1917 et 1944, 1er avril 1918 à Québec où l’armée canadienne a ouvert le feu sur ses propres citoyens et tuée quatre personnes dans la foule et fait plus de 70 blessés.
    Justement, le problème c'est que notre place n'est pas au Canada!!!!! Sortons-en au plus vite !
    23 bonnes raisons... et tellement d'autres encore !
    http://www.youtube.com/watch?v=iL7ac3VJ6Bs
    La conclusion à 3 min est superbe!!!

  • Laurent Desbois Répondre

    9 mars 2012

    D’ailleurs , c’est la même chose au Canada !!!!
    Pour vous renseigner sur la disparition du français au Canada ainsi que toutes les lois qui ont été faites dans le ROC contre le français, par province, voir la référence ci-dessous:
    Le Génocide culturel des francophones au Canada
    Synthèse du déclin du français au Canada
    Par Pierre-Luc Bégin
    Résumé statistique : http://genocideculturel.lequebecois.info/apercu.html
    PDF : www.vigile.net/IMG/pdf/24-Genocide.pdf
    ISBN 978-2-923365-34-3
    Le système fédéral canadien est le tombeau du fait français au pays.
    Seule l'indépendance du Québec pourra assurer l'avenir du français en Amérique, et nous permettre de soutenir nos compatriotes du reste du Canada. L'ingérence continuelle du fédéral dans la politique linguistique québécoise, et son indifférence face à l'assimilation des francophones ailleurs le prouvent.

  • Hugo Girard Répondre

    8 mars 2012

    Clair, évident et simple. Quand est-ce qu'on va arrêter de s'excuser d'exister!

  • Jean-Charles Morin Répondre

    8 mars 2012

    Je n'aurais pas pu mieux dire: c'est une fois rendu ailleurs que l'on peut constater à quel point notre situation provinciale est lamentable et anormale. Il est toutefois dommage que vous résidiez à l'étranger: vous ne pourrez pas voter ici le moment venu.
    Bon séjour en Allemagne malgré tout. Auf wiedersehen.