Deux ans après la débâcle électorale d’avril 2014, le Parti québécois cherche encore à dissiper l’ambiguïté qui a contribué à causer sa perte au sujet de la tenue d’un référendum sur la souveraineté.

La tenue d’un référendum dans un prochain mandat d’un gouvernement péquiste continue de hanter les débats au sein du PQ qui réunit 350 militants en Conseil national, à Trois-Rivières, cette fin de semaine.

«On est en train de débattre de ça et on va continuer à le faire pendant un bout de temps (...) En 2014, il y avait une ambiguïté qui était mal avisée, je souhaite qu’il y ait moins d’ambiguïté la prochaine fois», a déclaré Alexis Deschênes, président de l’Association péquiste de Bonaventure.

Le Conseil national qui se tient à Trois-Rivières servira à notamment à déterminer la date du prochain congrès national du PQ où sera adoptée la plateforme électorale en vue du scrutin du 18 octobre 2018. Ce congrès pourrait se tenir en juin 2017, suivant la proposition qui sera faite sur le plancher.

«Vous êtes sur le référendum, nous on est sur le pays, a plaidé la députée Agnès Maltais. On est un parti démocratique, on dans le processus qui va nous mener à la décision, on a toujours travaillé avec les militants.»

Dans son discours d’ouverture, le chef Pierre Karl Péladeau a invité les formations indépendantistes à s’unir. La réforme du mode de scrutin et son remplacement par la proportionnelle pourrait être un facteur d’union. «Les sujets menant à la convergence sont nombreux. Notre mode de scrutin par exemple. Certains croient qu’ils devraient favoriser des élections à la proportionnelle. Examinons cela (...) J’ai la conviction que le projet qui unit les indépendantistes est plus grand que tout ce qui peut nous diviser (...) Il nous faut innover et explorer les possibilités menant à une convergence réelle», a dit M. Péladeau.

Avec un bilan déficitaire de plus d’un million $, le Parti québécois profitera de ce Conseil national pour lancer sa campagne de financement.

Les troupes retrouvent leur bonne humeur

Photo d'archives

Ragaillardis par un gouvernement libéral sur la défensive, les péquistes ont retrouvé leur bonne humeur et repris leur marche vers la souveraineté.

«Tout va bien, nous avons eu une très belle rentrée parlementaire», s’est réjoui le chef Pierre Karl Péladeau, à son arrivée au Conseil national du PQ qui se tient ce week-end, à Trois-Rivières.

«On a un chef qui énerve les libéraux. À chaque question de notre chef, Philippe Couillard devient rouge, sa pression monte», ironisait quelques minutes plus tard, le député Bernard Drainville, devant quelque 350 militants.

Les dossiers qui font mal paraître le gouvernement Couillard s’accumulent: perte de 2400 emplois chez Bombardier après une mise en fonds de 1,3 milliard par l’État; entente avec Air Canada où Québec s’engage à abandonner sa défense des employés d’Aveos; prise de contrôle de RONA par la chaîne américaine Lowe’s; déclaration intempestive sur le projet Anticosti.

Sur la défensive

Sentant le gouvernement sur la défensive, les péquistes tentent de saisir l’occasion pour tourner l’électorat en leur faveur, eux qui avaient commencé l’année dans la tourmente entourant leur chef et son implication dans les paradis fiscaux, à l’époque où il dirigeait Québecor.

«Nous avons en mémoire l’effet libéral que nous avait promis le premier ministre [...] Philippe Couillard nous avait promis de créer 250 000 emplois. Les fermetures d’usine et les mises à pied ont fait près de 20 000 victimes depuis l’élection des libéraux», a rappelé PKP.

Le PQ a lancé un site internet (effetliberal.com) où il empile les pertes d’emplois encourues depuis l’élection d’avril 2014. Les péquistes se rangent derrière le chef pour marcher vers l’indépendance. «Les militants sentent que ça bouge», a confié une source péquiste. Ils travaillent pour le prochain référendum.»