Ras-le-bol de Bombardier

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Le gouvernement Couillard a très mal géré ce dossier





Que la rémunération des hauts dirigeants de Bombardier comporte du salaire, des primes, des options, des unités d’actions et que 50 % de cette rémunération soit axée sur la performance d’ici 2020... ne change rien au scandale que soulève l’augmentation inacceptable accordée en 2016.


Exemple: le nouveau président et chef de la direction, Alain Bellemare, se fait accorder en 2016 une augmentation de 32 % par rapport à sa rémunération de 2015, laquelle était également composée du même assortiment de revenus.


La veille de l’entrée en fonction de M. Bellemare, soit le 11 février 2015, le titre de Bombardier se négociait à 3,09 $. À la fin de l’année 2015, l’action était tombée à 1,34 $. Lui a-t-on demandé de rembourser une partie de sa rémunération pour cette dramatique déconfiture? Non!


En 2016, l’action de Bombardier a repris du tonus et a bouclé l’année à 2,16 $. Mais le titre accuse encore un recul de 30 % par rapport à son arrivée! Pourquoi lui verser une hausse de 32 % par rapport à la contre-performance de 2015?


M. Bellemare devrait imiter Pierre Beaudoin et renoncer à son augmentation de 2016. Point à la ligne.


Deux « deals » en or


Que ce soit le gouvernement Couillard, les partis d’opposition, le milieu des affaires, les syndicats, une grande partie de la population... tout le monde souhaitait la survie de Bombardier lorsque la multinationale frôla la faillite en 2015.


Conscients de ce capital de sympathie, les actionnaires de contrôle (à savoir la famille Bombardier, Laurent Beaudoin, son fils Pierre) et leur nouvel homme fort, Alain Bellemare, nous ont arraché deux «deal» en or.


Le 29 octobre 2015, le gouvernement Couillard injectait 1,3 milliard CA pour obtenir en retour 49,5 % du programme du C Series et 200 millions d’options d’achat d’actions de Bombardier à un prix d’exercice de 2,21 $.


Les erreurs de Québec et de la Caisse


Trois erreurs avec ce deal. Un, Québec aurait dû se faire octroyer des actions de Bombardier au lieu d’une position minoritaire dans la C Series.


Deux, il aurait fallu exiger de se faire octroyer des options non pas à 2,21 $, mais à un prix d’exercice nettement plus bas, car l’action de Bombardier se négociait le 29 octobre 2015 à seulement 1,33 $.


Erreur numéro trois, le 30 juin 2016, on a appris que Québec avait accepté de se faire couper 100 millions d’options. Pourquoi?


Parce que la Caisse, en vertu de son entente du 19 novembre 2015 avec Bombardier, avait obtenu à peine 106 millions d’options en retour de son investissement de 2 milliards dans Bombardier Transport.


C’est ce qu’on appelle du nivellement vers le bas.


Pis encore. La Caisse a accepté des options à un prix d’exercice de 2,21 $, alors que l’action, le 19 novembre 2015, se négociait à seulement 1,28 $. On parle d’une prime de 72,6 %. Ridicule.




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