Rapport de l'aléna : Un avenir sombre pour l'Amérique

Crise mondiale — crise financière



L'avenir de l'Amérique du Nord apparaît sombre: en se multipliant, les citoyens auront besoin de plus d'énergie, utiliseront plus de terre et généreront plus de déchets qu'aujourd'hui, le tout au détriment de l'environnement, prévient un rapport du secrétariat environnemental de l'ALENA.
Les prédictions environnementales pour 2030, dévoilées hier par la Commission de coopération environnementale (CCE), organisme créé dans la foulée de la ratification de l'Accord de libre-échange nord-américain (ALENA), n'ont rien de bien réjouissant.
On note qu'au cours des prochaines décennies, la population de l'Amérique du Nord devrait augmenter considérablement, ajoutant au bassin existant trois fois l'actuelle population du Canada (quelque 100 millions de personnes).
Parallèlement, les ménages s'enrichiront.
Or, les études démontrent que la hausse du revenu se traduit habituellement en une augmentation de la demande d'énergie, de la consommation de nourriture, de la production de déchets et de l'achat d'automobiles.
"Ces pressions, note-t-on, vont avoir un effet néfaste sur la qualité de l'environnement. La seule exception est la qualité de l'air, qui devrait s'améliorer en raison des normes et des règlements de plus en plus stricts."
Élaboré en vue d'une conférence qui se tiendra à Ottawa le 25 juin, le rapport s'appuie sur "le scénario le plus probable". Il présente un certain degré d'incertitude liée aux impondérables, dont certains sont cités dans le document: un nouveau choc pétrolier, une pandémie qui perturberait le commerce, une accélération des changements climatiques.
22 ans pour agir
"Même s'il reste encore 22 ans, précise-t-on, l'année 2030 est assez proche pour que bon nombre des changements environnementaux décrits dans le document semblent inévitables, en raison de l'inertie des responsables de l'infrastructure physique et de la société en général: la poursuite de l'accumulation de gaz à effet de serre dans l'atmosphère garantit que le climat va continuer à changer."
À cela devrait également s'ajouter une concurrence grandissante pour l'accès à l'eau, une perte de biodiversité, des coûts socioéconomiques importants en lien avec les bouleversements climatiques, et une course à l'exploitation de pétrole, dont la production s'annonce de plus en plus polluante.
Fait intéressant, les auteurs notent que les perspectives environnementales de l'Amérique du Nord n'auront pas que des conséquences locales. Le mode de vie nord-américain, qui compte de nombreux adeptes dans le monde, se doit donc être plus vert, de manière à éviter que les problèmes d'ici ne se multiplient ailleurs.
"Les répercussions pour l'environnement d'une Amérique du Nord plus peuplée et plus riche et consommant plus de ressources naturelles ne peuvent être examinées uniquement à l'échelle continentale. Ce n'est pas parce que l'Amérique du Nord impose des effets environnementaux à d'autres régions du monde, tandis qu'elle subit elle aussi certains effets provenant de l'extérieur du continent, mais parce que nos actuelles habitudes de production et de consommation ne sont pas durables si elles sont imitées partout ailleurs."


Laissez un commentaire



Aucun commentaire trouvé