Le débat qui a cours présentement sur le vote stratégique et la division du vote aux prochaines élections a monté d’un cran avec l’entrée de la Coalition pour la Constituante dans l’arène électorale.
Dans un premier temps, il est important de comprendre qu’un vote stratégique contre les Libéraux n’est pas une solution à la crise actuelle. D’abord, les alliances entre partis sont quasi impossibles dans notre système. Et quelque soit le résultat de l’élection, la crise va demeurer entière après l’élection. Dans notre système électoral, l’élection est loin d’être ce grand moment démocratique qu’on voudrait nous faire croire, ne serait qu’en raison des distorsions de la représentation dans le résultat du vote. Le vote stratégique risque fort de se solder dans les faits par des votes pour le PQ par défaut (ou pour Québec solidaire par principe).
La vraie question est toute autre: quel projet démocratique allons-nous offrir à ces millions de Québécois qui ont perdu confiance dans notre système démocratique et ne veulent plus voter? Le danger de cette élection, ce n’est pas la réélection des Libéraux, c’est de réduire l’enjeu de l’élection à Jean Charest. Le problème, ce n’est pas Jean Charest : c’est le système politique qui lui permet d’agir comme il agit, et de même pour tous les partis qui accèdent au pouvoir.
Malheureusement, aucun des partis en liste ni de ceux qui appellent à un front uni ne semble avoir pris la mesure de la crise démocratique qui a conduit des dizaines de milliers de citoyens à envahir les rues et à marcher des heures, sous tous les ciels, tous les jours et tous les soirs, depuis bientôt 6 mois, au risque de se faire tabasser, à l’étonnement du monde entier. Tout ce qu’on trouve à offrir à cette jeunesse qui veut changer la politique, c’est de voter pour des partis qui n’offrent que des leurres et des miettes : des emplois dans le Nord, un pays fictif, une réforme du mode de scrutin, PharmaQuébec, des amendements à la loi des mines, des forums, des États généraux, des sommets, des élections patentées…Comment ne pas y voir une trahison du printemps qu’on vient de vivre? Les gens ne veulent pas seulement changer de parti, ils veulent changer les règles du jeu. Ils veulent avoir leur mot à dire sur les décisions de leurs dirigeants pendant et entre les élections. Ils veulent reprendre le contrôle de leur territoire.
Au lieu d’accuser tout le monde de vouloir diviser le vote, pourquoi ne pas nous rallier autour d’un projet sérieux de restauration de la démocratie. À tous ces jeunes et moins jeunes qui n’ont plus confiance dans un système politique au service des banques et des grands patrons, nous nous devons d’offrir autre chose qu’un vote stratégique : un vote positif, pour enclencher dès maintenant la marche vers une démocratie contrôlée par le peuple et non par des partis politiques accros au pouvoir.
Nous sommes capables tous ensemble de faire tellement mieux! Et c’est précisément ce qu’offre le projet électoral rassembleur de la Coalition pour la Constituante : permettre aux citoyens, dans un délai raisonnable, de redéfinir les règles du jeu politique, dans une
Assemblée constituante non partisane, et doter le Québec de sa première constitution démocratique.
La Coalition ne veut pas diviser le vote contre les Libéraux, elle veut regrouper le vote en faveur d’un projet concret de démocratie dans lequel les citoyens pourront participer aux décisions qui les concernent en permanence. Est-ce trop beau pour être appuyé? « Ça ne peut pas toujours ne pas arriver » dirait Miron.
Roméo Bouchard
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3 commentaires
Archives de Vigile Répondre
29 juin 2012Même si vous réussissiez à établir une vraie démocratie au Québec. L’armée onusienne de l’oligarchie serait aux portes du Québec. De mon point de vue, il est illusoire de vouloir faire quelque chose pour améliorer le système actuellement ; il ne s’agit plus de faire des changements cosmétiques, de réparer la cabane qui tombe en ruine, de rafistoler un système qui se meurt, mais plutôt de le laisser s’effondrer tout seul de par lui-même sur lui-même, comme on dit : « laissons les morts enterrer les morts » et allons avec les vivants. Ce système économique et toutes les magouilles qui vont avec sont tellement gangrénés qu’il est après se décomposer devant nos yeux. Actuellement, en Europe par exemple, nous respirons les derniers relents du cadavre qu’on tente de ressusciter ; et personne ne veut admettre que ce système économique est insoutenable, rien n’y fera, il s’effondrera quoi que l’on tente.
Si l’on tente ou tenterait de restaurer cette démocratie-là, mue par des règles déjà pipées par l’oligarchie économique, on ne ferait dans le fond que de la soutenir, que de l’entretenir, que de lui donner un second souffle, si c’était possible, que de lui donner notre énergie pour rien.
Au contraire, il faut cesser de lui donner vie, notre vie, notre énergie. Une chose à faire, s’il y avait à faire, parce que, de toute façon, il s’effondrera que l’on fasse ou pas quelque chose, serait d’arrêter de consommer, ou du moins de le faire au minimum. De mon point de vue, c’est exactement ce qui va se passer, la consommation va diminuer, et se faisant, ceci entrainera, tel qu’un jeu de dominos dévalant la montagne, les marchés internationaux vers le bas pour ne plus refaire surface.
Archives de Vigile Répondre
29 juin 2012@ Peter
Qu'entendez vous faire cher Peter afin que cela cesse? Attendre l'éffondrement du système dans sa totalité?
Je crois bien qu'il est illusoire de patienter jusqu'au Krash intégral du système fiscal mondial.
Ceci étant dit, il y a des solutions envisageables aux échelles nationnales, dont la nationalisation des banques prêtant aux nations, comme ce l'était avant que l'élite passent leurs lois afin d'obliger la que créations monétaire passe par le privé et prennent un bénéfice totalement injustifié.
Encore une fois, l'Islande est un exemple concret de la réussite de cette mesure. Finalement, ce n'est qu'un retour en arrière, d'avant ces lois "démocratiephages"...
Évidemment, ce n'est pas l'esthablishment qui en prendra la décision! Donc, le peuple doit le faire et la seule façon d'y arriver est par la voie de la vraie démocratie tel que proné par Étienne Chouard et Roméo Bouchard.
Cependant, bien que je partage entièrement cette avenue que je considère comme la seule pouvant mener à l'émancipation des peuples et à l'autonomie réel des nations face a Oligarchie plus que jamais opressante, contrairement à Mr. Bouchard, pour en revenir au texte sur la division du vote, je ne crois pas, même si cela est mon désir, qu'en si peu de temps(3-4mois)la coalition réussira à éduquer/convaincre l'ensemble de notre nation à passer DÈS MAINTENANT à une vraie démocratie.. Donc, la coalition, PRATIQUEMENT, divisera effectivement le vote!
Ceci étant dit , je crois tout de même qu'il est justifier de présenter l'idée aux citoyens, via des candidats aux prochaines élections, afin de profiter de l'expositions médiatique pendant que les "esprits sont ouverts" afin que cette idée se propage et germe en prévision de la prochaine élection ou d'un renversement du gouvernement à l'intérieur du prochain mandat, si le peuple le souhaite et se rassemble rapidement.
Les candidats devraient se présenter, expliquer le concept et aussi expliquer qu'ils ne sont pas, dans la présente élection, à la recherche de nomination mais bien, en toutes transparence, à débuter un processus pédagogique afin de conscientiser, pour un futur le plus immédiat possible, cette avenue qui est, je le crois, la plus plausible et applicable afin de règler les problèmes à la source.
Aussi, ils devraient avoir l'HUMILITÉ d'expliquer le constat il sera impossible de changer les moeurs de si longue date en un clin d'oeil, et de ce fait, dans l'immédiat, cette élection doit être stratégique, donc faire un appel à la population afin de regrouper les votes (PQ, pas vraiment le choix!) afin de sortir les libéraux pour cesser le CARNAGE des biens communs, le temps que l'on se regroupe et que l'on mettre en oeuvre le plus beau projet qui puisse être pour un peuple, soit, ce construire une démocratie, une vrai!!!
J'invite au débat sur ces points.
Archives de Vigile Répondre
28 juin 2012Restaurer la Démocratie veut dire d'abord la placer au-dessus de tout et la rendre souveraine, mais voilà, pour la restaurer essentiellement, et fondamentalement, il faudrait d'abord que l'argent se place ou soit au service de la démocratie, et non pas comme c'est le cas présentement, avec nos lois et nos règles de l’empire de l’ombre, où la démocratie est au service de l'argent, en rendant l'homme esclave de l'argent, par l'endettement, esclave de l'Oligarchie qui la contrôle. C'est bien beau d’avoir de beaux rêves, mais posons-nous la question: «Pourquoi personne ne parle du contrôle qu'exerce les banques centrales privées de l'oligarchie planétaire, de l'empire britannique, qui prêtent en échange d'intérêts pyramidales aux gouvernements des peuples du monde entier???" Ces banques se placent au-dessus de la démocratie, et pourtant, elle devrait être en dessous, c’est d’abord ça qu’il faudrait changer, si ce n’est que nous devions ou pas les changer?
Est-ce que l'argent est au service du peuple ou bien le peuple est au service de l'argent? Il y a une crise dans le monde au sujet de l'argent, vous le savez bien, et cette crise finira par aboutir, par exploser, non pas à la face des peuples comme l'oligarchie tente de nous le faire croire, à nous les pauvres et la classe moyenne. Ceux qui sont le moindrement éclairés savent très bien que ce sont les riches, l'Oligarchie planétaire, qui a peur que son système de contrôle par l'endettement n'explose à leur face déconfite, et non pas les peuples, car dans le fond, ils n’ont rien à perdre, ils n’ont rien, et l’argent n’est rien, si elle ne sert pas d’abord la liberté des peuples et la démocratie. Actuellement, on maintient l'économie artificiellement en place, en trichant, en mentant, en désinformant; elle est en faillite depuis longtemps. Alors pour la libération des peuples et la restauration de la Démocratie, il faut d’abord, que le système en entier, je dis bien en entier ne s’effondre totalement. Et totalement c’est totalement. Ça ne pourra jamais être pire que cela l’est maintenant! Et ce n’est pas moi qui vais brailler! Et vous? Autant crever que de devoir obéir aux lois et aux règles de l’Oligarchie qui tire les ficelles de notre démocratie; lois qui n’ont ni queue ni tête, du point de vue des peuples, du bien commun de l’ensemble, de la paix, de la joie et de la liberté. Dans le fond, vous le savez, toutes les lois qui sont votés par nos pseudo-gouvernements ne visent, directement de front, ou plus doucement, qu’à faire avancer le projet de l’Oligarchie planétaire : Le Nouvel Ordre Mondial.