Se débarrasser de Harper ...

Qui sera son meilleur adversaire ?

... ou opter dès maintenant pour des institutions de libération nationale

Tribune libre

Ces temps-ci, beaucoup se demandent comment éjecter Harper du gouvernement. On entend entre autre : «N’importe qui, sauf lui !»

À mon avis c’est une attitude politique questionnable. Je crois pour ma part que nous ne voulons pas tout simplement, pour la plupart, nous débarrasser de cette figure politique monstrueuse au Canada. S’il y a un geste politique qui ferait évoluer vraiment la situation pour nous, ce n’est sûrement pas de remettre ainsi notre sort entre les mains de n’importe qui veut remplacer Harper : pensons au Libéraux, au NPD ou aux Verts.

Sont-ils dignes de notre confiance, compte tenu de l’expérience que nous en avons faite quand ils ont été au pouvoir ?

Le Libéraux ont été pour une grande part dans la propagande politique fédéraliste et aux moyens les plus corrompus durant des années. C’est ce que nous devons retenir de la Commission Gomery et de leur passage au pouvoir. Vont-ils remplacer Harper ou en assurer tout simplement la succession selon les principes de l’alternance pseudo-démocratique qui fait en sorte que les même politiques se succèdent années après années sans qu’il n’y ait vraiment de changements durables?

Le NPD n’est pas en reste. Pour voir leurs intérêts mieux défendus à Ottawa, les Québécois ont cru aux promesses creuses de Mulcair. Mais qu’en est-il ? Les membres du NPD sont souvent les derniers à courir au Québec pour nous assurer qu’ils sont l’alternative au pouvoir des Conservateurs. Mais les résultats doivent être évalués à l’aune de ce qui aurait fait avancer la cause de notre nation. J’ai en tête leur long silence sur le transfert du Diefenbaker aux Chantiers Davie à Lévis. À la dernière minute, quand ils ont pesé, par calculs électoralistes, que la cause en valait la peine, ils ont offert leurs services. Mais comment réussiront-ils à convaincre les Chantiers de Vancouver de nous laisser construire ce brise-glace de hautes technologies à moindre coûts et dans les temps requis si nous restons au sein du Canada ?

La cheffe des Verts, elle, est membre reconnue d’une fondation qui se dévoue à la perpétuation de la mémoire de Pierre Éliott Trudeau ! Allons-nous lui faire confiance pour voir au Parlement du Canada à la défense des intérêts du Québec ?

Certains pourront penser que les Québécois «voulant défendre leurs intérêts à Ottawa» seraient une bande d’égoïstes dépendant du fédéralisme qui n’en apprécieraient pas les véritables avantages (voir la vidéo du chef d’Option nationale sur leur site). C’est ce qu’on se fait dire par ceux des fédéralistes québécois qui tentent d’esquiver la lutte nationale. Ou qui y renoncent tout simplement par intérêt de classe. Oui, les Libéraux fédéralistes sont bien plus portés vers la défense du libéralisme économique et politique que vers les valeurs de la nation québécoise et de son projet de société. Leurs authentiques objectifs, bien plus marqués à droite que ceux du PQ qui hésite entre le Québec et le capitalisme, sont voués à ce qui enfonce le Québec dans la tourmente de l’impérialisme mondial dont Harper est le plus fidèle allié.
De porteurs d’eau que nous avons été, ils sont prêts à offrir aux marchands de pétrole du Canada les territoires du Québec dont ils ont besoin pour «porter leur poison toxique» vers les marchés mondiaux et mettre ainsi en péril notre territoire face à ces accidents qui se multiplient dans le monde et le nécessaire passage urgent aux énergies vertes.

Remettre notre sort entre les mains de n’importe qui aux prochaines élections fédérales serait abandonner à d’autres la tâche, le travail ou la mission de devenir nous-mêmes les acteurs politique de notre propre destin. Nous en avons encore l’occasion en pesant à nouveau l’option d’un Bloc en renouvellement de ses stratégies pour reprendre la lutte nationale à cœur. Rien ne nous oblige à soumettre notre avenir à ceux qui, de tout temps, ont utilisé le Québec comme leur champ de bataille pour participer, avec Harper, au partage guerrier des zones d’influence dans le monde par différentes stratégies de conquête ou manipulation dans des négociations de libre-échange. Qu’ont pense au premier régime collaborationniste de Mulroney avec le sanguinaire Reagan ! Alors, pour ceux qui voudraient nous ramener en arrière encore une fois avec les Conservateurs, c’est exclus d’emblée.

Pour notre part, nous n’aspirons pas seulement nous débarrasser d’un Harper pour le remplacer par un plus habile propagandiste de l’impérialisme canadien avec ce que cela implique pour notre petite planète. Nous aspirons à multiplier les institutions politiques qui permettraient la plus grande liberté et une avenue solide pour notre émancipation comme peuple.


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3 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    29 juillet 2014

    Malgré l'impopularité de Stephen Harper et de son gouvernement au Québec (12% d'appui dans les sondages), la région de Québec fait bande à part.
    Le brainwashage des radio-poubelle est tellement efficace que peu nombreux osent s'afficher pour autre parti et encore moins pour le bloc québécois; c'est être condamner à vivre dans l'opprobre.
    Gérard Deltell chez les conservateurs?
    http://ici.radio-canada.ca/regions/quebec/2014/07/24/001-gerard-deltell-candidat-conservateurs-rumeurs-louis-st-laurent.shtml

  • Archives de Vigile Répondre

    28 juillet 2014

    M Harper pense beaucoup à ses propres prochaines élections au fédéral en s'attaquant aux souverainistes québécois, espérant ainsi récolter des appuis ches les Rednecks du ROC. Mais attention!
    Aux prochaines élections fédérales, les Québécois auront quatre choix : Parti conservateur de Harper, parti NPD, parti libéral de Trudeau fils, parti NPD, et le Bloc québécois.
    Prenons le parti conservateur, on constate de plus en plus que les valeurs et les priorités du Canada véhiculées par M Harper ne sont pas représentatives de celles du Québec. Ainsi les récentes nominations d’unilingues anglophones à des postes-clé et es épisodes de monarchite aigüe et de fierté (?) militariste chez Harper par Harper et son gouvernement ultra-conservateur, droitiste et rétrograde nous révèlent que les Québécois ne se reconnaissent pas dans ce pays bancal qu’est le Canada.
    Quant au NPD, le feu de paille allumé par Jack Layton s’éteint progressivement. Peu de Québécois connaissaient les idées du NPD de Jack Layton. Beaucoup ont alors voté pour des poteaux, des fantômes ou des unilingues anglophones en pleine Mauricie!
    Les gens au Québec qui ont voté NPD ne l'ont pas fait pour son côté fédéraliste et centralisateur ( qui n’a pas du tout été mis en évidence lors de la campagne électorale), mais pour être plus sûrs de chasser Harper du pouvoir absolu. Mais ça n’a pas marché … La vague orange au Québec n'était PAS FÉDÉRALISTE. Alors, la prochaine fois c’est Bloc!
    Quant au parti libéral, sa fourberie séculaire vis-à-vis le Québec le discédite à jamais à mes yeux.
    Le Bloc a apporté une contribution importante aux questions touchant le Québec. Il est toujours pertinent pour la défense des intérêts du Québec, de plus en plus avec ce gouvernement Harper tellement à l’opposé des valeurs québécoises.
    Devenons membres du Bloc!
    Votons en Bloc pour le Bloc!

  • Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre

    28 juillet 2014

    Le Québec doit parler fort contre les invasions canadiennes.
    La chaise vide (abstention) ne parle pas assez fort.
    Le Bloc (nouveau) est déjà sur place.
    Quel(le) Québécois(e) restera assis(e)?
    N'allons pas croire que le NPD hésitera entre QC et ROC!