RESTAURATION

Québec réclame la levée du moratoire sur l’embauche de travailleurs étrangers

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Préparez-vous à l'ouverture des vannes de l'immigration

Le gouvernement du Québec demande à Ottawa de lever l’interdiction sur l’embauche des travailleurs étrangers temporaires dans le secteur de la restauration — du moins pour la province.

La ministre québécoise de l’Immigration, Kathleen Weil, doit rencontrer lundi son homologue fédéral, Chris Alexander.

Dave McMahon, un porte-parole de la ministre, indique que celle-ci réclamera pour le Québec une exemption du moratoire. « Nous sommes un peu inquiets de l’impact du moratoire sur nos restaurants et nos petites et moyennes entreprises, a-t-il à La Presse canadienne. Nous sommes prêts à travailler avec le gouvernement fédéral pour renforcer les règles du programme, si nécessaire. »

Mme Weil prévoit également présenter les mêmes arguments au ministre fédéral de l’Emploi, Jason Kenney, qui supervise le programme de travailleurs étrangers temporaires, a poursuivi M. McMahon. Selon une porte-parole du ministre Kenney, toutefois, une levée de l’embargo n’est pas prévue pour l’instant. « Les abus du programme de travailleurs étrangers temporaires ne seront pas tolérés », a souligné par courriel Alexandra Fortier. « Les allégations d’abus continueront de faire l’objet d’enquêtes, et tous les employeurs pris en faute se verront imposer de lourdes conséquences. »

Ottawa a annoncé le moratoire à la fin du mois dernier, après une série de reportages rapportant que le programme était utilisé à tort par le secteur de la restauration. Au total, le programme est passé de 100 000 embauches en 2002 à 338 000 employés travaillant aujourd’hui d’un océan à l’autre. L’an dernier seulement, Ottawa a donné le feu vert à l’embauche de près de 240 000 de ces travailleurs.

La décision a été vertement critiquée par des groupes du secteur. L’Association des restaurateurs du Québec l’a qualifiée d’« exagérée et de déraisonnable ».

Le Québec épargné ?

Au dire de M. McMahon, aucun abus n’a été signalé au Québec, « et plus spécifiquement dans le secteur de la restauration ».

À Ottawa, le porte-parole de l’opposition officielle en matière de travail, Alexandre Boulerice, a reconnu que le programme était essentiel, mais que des modifications devaient y être apportées. Il a expliqué que sa formation souhaite que le vérificateur général du Canada, Michael Ferguson, puisse effectuer sa propre révision en gardant en tête trois facteurs-clés.

« On ne pourra pas s’en passer, on le sait ; on doit aussi bien traiter les travailleurs étrangers, et si on en a besoin sur une base permanente, ceux-ci devraient obtenir leur citoyenneté et des droits. »

« Enfin, on doit arrêter les abus : ce programme devait venir combler les manques de main-d’oeuvre de façon temporaire pour des domaines d’emploi très spécifique, et nous voyons maintenant que beaucoup de compagnies ont abusé du système. »
Par Benjamin Shingler


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