Québec: le 1er ministre en difficulté

Commission Bastarache

AFP - Le Premier ministre libéral québécois Jean Charest se trouve pris dans une tempête politique après les révélations d'un ancien ministre de la Justice sur des pressions de son parti lors de la nomination de certains juges, estimaient mercredi les journaux canadiens.
L'ancien ministre de la Justice Marc Bellemare, qui a commencé mardi à déposer devant une commission d'enquête publique, a reconnu en substance avoir nommé trois juges à la suite de pressions exercées par des collecteurs de fonds et personnages influents du parti libéral au pouvoir à Québec, pressions appuyées, selon lui, par M. Charest, lors d'une conversation en 2003.
"Charest mis sur la défensive", écrit le quotidien indépendant de Montréal Le Devoir, tandis que le Globe and Mail titre sur "Charest au centre de la tempête dans le scandale des nominations de juges", également en première page.
Généralement, les journaux accordent plus de place aux déclarations de M. Bellemare qu'au démenti apporté le même jour par le Premier ministre de la province francophone lors d'une conférence de presse.
Seule La Presse de Montréal a construit sa "une" autour du "Choc des versions" en rapportant deux citations, celles de l'ancien ministre, "Jean Charest m'a dit: S'il t'a dit de (les) nommer, nomme-les", et du chef du gouvernement, "Jamais Marc Bellemare (ne) m'a soulevé cette question".
Le témoignage de M. Bellemare est "dévastateur" pour le Premier ministre et le parti libéral, écrit Le Devoir, citant des analystes politiques, dont Christian Dufour de l'Ecole nationale d'administration publique.
Des députés d'opposition ont saisi l'occasion pour redemander une enquête sur le financement des partis politiques par des entreprises de construction.
De son côté, La Presse porte sur l'affaire un jugement plus modéré. "Ce sont des cas limités, mais très sérieux de manque d'éthique et de bris de confidentialité. On est loin cependant des articles du Code criminel sur le trafic d'influence et la corruption d'agents de l'Etat", écrit le quotidien qui relève que, selon M. Bellemare lui-même, il a procédé à plusieurs nominations de juges à des postes importants sans subir de pressions.


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