Mais alors, que faudra-t-il de plus. Après les rapports. Après les décrets. Que faudra-t-il encore pour que le projet de port méthanier à proximité de Québec s'échoue définitivement? La preuve n'est plus à faire du côté des opposants. Ils ont gagné leur lutte morale. Mais encore.

Les élections municipales n'y auraient rien changé que soudain, ils nous surprennent. Oui, ils nous surpprennent, ces comiques de politiciens qui font le théâtre de l'automne. Ils virent au rouge, au jaune, à l'orangé, tout en nous rappelant qu'ils ont un côté vert caché en dedans. Pendant que les arbres de la région de Québec appréhendent la venue d'une usine à gaz, tout comme ces citoyens qui ont eu le malheur d'habiter cette magnifique terre, nos chers politiciens étalent leurs connaissances et leurs désirs de vaincre, de vaincre la pollution, le gaspillage et les ordures.
Dernier acte: désavouer le consortium Rabaska
Régis Lebaume de Québec et Daniel Roy-Marinelli de Lévis se sont engagés à lutter contre la pollution. Ils ont mis des plans sur la table. La première chose à faire s'ils veulent être cohérents, c'est de désavouer le projet Rabaska et de clamer qu'ils ne veulent pas d'une telle édification impropre et hautement émettrice de gazs à effets de serre sur leur territoire. Ils doivent forcer le gouvernement Charest à lever ses décrets et à annoncer au consortium Rabaska qu'il a mis trop de temps et laissé trop de citoyens dans l'incertitude - ce qui leur causa beaucoup de mal: je salue leur courage - . Les tenants du projet portuaire ont sous-estimé le coût social et environnemental de leur industrie. Ils ont fait preuve d'arrogance, outrepassant même l'éthique la plus fondamentale en ce qui a trait à leur transparence, masquant la vérité comme on cache un défaut de conception. Ils ne sont plus dignes de la confiance des gens de cette région, et devraient se retirer de cette entreprise qui n'en finit plus de ne pas se terminer.
Régis Lebaume de Québec et Daniel Roy-Marinelli de Lévis se sont engagés à lutter contre la pollution. Ils ont mis des plans sur la table. Je leur demande, en toute transparence face à leurs engagements et au nom de leur honnêteté, de préciser leurs intentions face au projet de port méthanier. Seront-ils conséquents? Sauront-ils admettre que le projet Rabaska est un non-sens pour la voie que veut tracer cette région à l'échelle nationale et internationale?
Car si la preuve n'est plus à faire du côté des opposants, la lutte elle n'est toujours pas gagnée...
Simon Blais
Québec, 28 octobre 2009