Que de l’esbroufe autour du drapeau

Actualité du Québec-dans-le-Canada - Le Québec entravé



Le ministre du Patrimoine, James Moore, s’est fait le promoteur du projet de loi du député conservateur John Carmichael sur le drapeau canadien. Même le premier ministre Stephen Harper a dit l’appuyer. Si le gouvernement tient tant que ça à punir, jusqu’à l’emprisonnement, ceux voudraient empêcher quelqu’un de hisser le drapeau canadien, pourquoi ne le parraine-t-il pas? Il aurait alors le contrôle de l’échéancier et pourrait même accélérer son étude. En s’en remettant à un député, il se soumet à un processus beaucoup plus lent. M. Moore dit qu’il tentera d’obtenir le consentement unanime des députés pour procéder rapidement. Il se moque de nous car il sait très bien que plusieurs députés, ne serait-ce que les bloquistes, s’y opposeront.
En vertu des règles parlementaires, un mois doit séparer chaque heure de débat sur les projets de loi d’initiative parlementaire, et il y en a jusqu’à trois en deuxième lecture. Le projet est ensuite étudié en comité qui a 60 jours pour poursuivre le travail. Quand son rapport arrive aux Communes, un autre mois s’écoule avant la reprise du débat. Bref, ce projet de loi ne pourra pas être adopté aux Communes avant le printemps prochain. Il devra ensuite faire son petit bonhomme de chemin au Sénat.
Les conservateurs sont majoritaires dans les deux Chambres et auront gain de cause. Pourquoi ce cirque alors? Pour marquer des points politiques contre les partis d’opposition. Sil ne s’agissait que de redéfinir les symboles canadiens, le gouvernement aurait pris l’initiative. En optant pour un projet d’initiative parlementaire, ils ne cherchent qu’à semer la zizanie chez leurs adversaires car ces projets font traditionnellement l’objet d’un vote libre. Après la bénédiction donnée par M. Harper, on peut prédire que les députés conservateurs resteront dans le rang alors que les libéraux et les néo-démocrates seront tiraillés. Du gaspillage de temps et de salive, des enfantillages qui ne servent personne, sauf quelques propriétaires de condos frustrés. Et surtout beaucoup de bruit, comme le souhaitaient les conservateurs, pour un projet qui n’aboutira peut-être jamais à cause de la procédure choisie par nul autre que le gouvernement.


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