Réplique à A. Gignac dans le texte de J.P. Bonhomme

Quand l'ennemi s'essouffle, il faut avancer

Contrer l'anglicisation de Montréal

Tribune libre

A.G. Vous commencez ainsi : « Je demeure dans les Laurentides et je m’abstiens autant que possible de me rendre à Montréal puisque je m’y reconnais de moins en moins…Montréal est devenu une ville "melting pot" …Aujourd’hui, nous payons cher pour avoir raté de nous affirmer positivement avec les deux référendums que nous avons perdus. »
Il m’arrive aussi de désespérer de ce qui reste de la nation québécoise. L’indifférence pour notre histoire trop soumise chez « une » jeunesse « rendue ailleurs ». Génération qui semble même souhaiter l’effacement de nos origines, pour cesser de souffrir les quolibets canadians, même prétexte que pour le suicide. Vieillesse souvent démissionnaire. Classe ouvrière individualiste.
Cependant, à l’inverse de vous, pour raviver ma retraite, j’ai quitté ma vie à la campagne et le bruit du maïs qui pousse, pour m’établir à jamais près du Jardin Botanique et du Parc Maisonneuve. Là où la ville a failli s’appeler Cité de Maisonneuve, le « melting pot » français revit des cendres des cours Bennet, des shop Angus, de la promenade Bellerive avec navette aux îles du sieur de Boucherville, des sueurs de Vickers, de Lantic, de la track redonnant maintenant vie au métro Rosemont.
Ce métro, œuvre de Jean Drapeau, il parle français et m’amène aux 4 coins voir la vie près d’Angrignon ou de Griffintown, aux portes de Laval la meurtrie ou dans le vieux port, qu’on finira par déménager pour redonner le fleuve au monde. L’île aura de plus en plus de mois dans l’année à nous offrir à vélo et en communauto électrique. Le nettoyage politique se fait, il faut venir y voter. Les Laurentides, si je me souviens de mes dernières épreuves en centre de ski, subissent le même assaut de l’anglais, de la part d’un vieux Bull-dog agonisant qui cherche à mordre avant de mourir. Il faut nous rassembler à Montréal en masse pour étouffer toutes ces velléités de dominance que le chien voudrait transmettre aux nouveaux à travers le mensonge du racisme.
Et surtout, résister à l’impatience et à la hargne comme vous l’exprimez : « … le peuple doit descendre dans la rue et faire l’indépendance puisque jamais les dirigeants du PQ ne la réaliseront, étant tous vendus au statu quo actuel, à l’establishment économique fédéraliste… »…vous êtes en colère contre la vieille génération de péquistes, fatiguée, qui met le genou à terre, comme dit Haché. Mais voyons les résultats des révolutions sanglantes (Kosovo?)…
Je parlais en première phrase, de notre histoire « trop soumise ». Histoire de vaincus, plutôt, qui ont fait le mort longtemps, pour se refaire. Des siècles. Mais maintenant en meilleure posture que les Acadiens (qui pourraient nous rejoindre) population qui pourrait facilement cesser de décrocher, revenir au travail avec son élite éduquée, les Québécois n’ont qu’à pousser ensemble derrière ce gouvernement qui ne demande qu’à faire dominer notre différence.
Le vieux Bull-dog est encore dangereux parce que arrogant jusqu’à la mort. Il nous a infligé de graves blessures dans tout « l’après » de la conquête mais il ne nous a jamais enlevé notre identité distincte. Moment historique, affirmons ensemble cette identité et donnons aux nouveaux les directives de la maison.
« Le peuple est souverain et doit se réapproprier son pouvoir démocratique » dites-vous avec grande justesse. Il doit donc voter, dans toutes les régions, incluant le grand Montréal, où il est important de se remettre en selle majoritairement.

Squared

Ouhgo (Hugues) St-Pierre196 articles

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Fier fils de bûcheron exploité. Professeur retraité d'université. Compétences en enseignement par groupes restreints, groupes de réflexion, solution de problèmes. Formation en Anglais (Ouest canadien), Espagnol (Qc, Mexique, Espagne, Cuba), Bénévolat latinos nouveaux arrivés. Exploration physique de la francophonie en Amérique : Fransaskois, Acadiens, Franco-Américains de N.-Angl., Cajuns Louisiane à BatonRouge. Échanges professoraux avec la France. Plusieurs décennies de vie de réflexion sur la lutte des peuples opprimés.





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7 commentaires

  • Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre

    19 octobre 2013

    Muchas gracias, j'en demandais pas tant! J'avais un caillou dans le soulier depuis un temps, un moustique opiniâtre dans le cou, un clebs aux mollets. En route, maintenant, sur un débat rationnel.

  • Archives de Vigile Répondre

    18 octobre 2013

    @ Ouhgo
    Le langage que vous utilisez envers moi dans votre commentaire dénote que vous n'avez aucune classe! Pour moi, le dossier est clos; je n'ai plus de temps à perdre avec vous.
    André Gignac 18/10/13

  • Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre

    18 octobre 2013

    Mieux vaut un stratège patient et vivant...
    qu'un héros enfonceur de portes ouvertes...mort!
    Je suis du côté des optimistes, comme Haché, qui haranguent la foule pour combattre jusqu'au dernier, mais Senor Gignac, ce n'est aucunement défaitiste d'évaluer ses troupes avant de partir à la guerre: Pognés jusqu'au cou dans un pays dominant qui a juré notre perte, infestés d'assimilés de tous âges à l'intérieur, qui ont renoncé à jamais à aller voter... genre à laisser Marois se faire humilier par Couillard ou Deltel, on aura beau faire le baveux à réclamer un pays proclamé à l'Assemblée nationale... il faut un peuple derrière, Senor l'insulteur, où le voyez-vous, por favor, deja me la pierna!

  • Archives de Vigile Répondre

    17 octobre 2013

    En avant les braves! Les v'là! Sauvons-nous!
    André Gignac 17/10/13

  • Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre

    7 octobre 2013

    M. Gignac,
    Tout ça est bien bon
    Un gouvernement qui déclare l'indépendance...
    Mais nous étions bien des centaines de milliers dans les rues, l'an passé, à réclamer une éducation équitable... avec celle du conquérant...
    Et la police d'État nous a matraqués...
    La charte d'identité, on est matraqués par la presse conquise... Elle sera battue par l'opposition conquise!
    Décréter l'indépendance? Encore faudrait-il une nation pour la voter... une nation qui se relèverait des assauts centenaires.
    Autrement, dans la même journée, les Forces Canadiennes, en réserve à la Citadelle, prendraient d'assaut le Parlement de Québec, en décrocheraient le fleurdelisé et emprisonneraient les membres de l'Assemblée Nationale.
    Et nous continuerions à vivre en Canadians! À regarder le Canadian Team fo Montreal, de la ligue professionnelle des commotions cérébrales. Rien de changé: la corruption du PLQ reprend son rôle et vive la République islamique du West Island.

  • Archives de Vigile Répondre

    6 octobre 2013

    Monsieur St-Pierre.
    Vous dites: "Et surtout, résister à l'impatience et à la hargne comme vous l'exprimez". Je l'ai trouvée un peu forte celle-là! Je ne fais que canaliser normalement mon agressivité en relation avec les frustrations que nous vivons comme collectivité québécoise au niveau politique. Je ne retourne pas cette agressivité contre moi mais en écrivant des commentaires autant positifs que je peux sur Vigile. Un gros merci à M.Frappier qui m'a donné cette chance de pouvoir m'exprimer!
    Restons dans le problème de l'agressivité: pouvez-vous m'expliquer pourquoi les Québécois n'ont pas canalisé normalement leur agressivité dans la rue ou autrement si vous voulez, lors du rapatriement unilatéral de la constitution "canadian" en 1982 par Pet Trudeau, sans l'accord du Québec et sans référendum?
    Pouvez-vous m'expliquer pourquoi les Québécois n'ont pas fait de même en 1995 lorsque nous sommes faits voler le référendum? Ailleurs dans le monde, ça l'aurait brassé très fort, je vous l'assure.
    Pouvez-vous m'expliquer pourquoi le 4 septembre 2012, à la dernière élection, suite à l'acte terroriste dirigé contre Mme Marois par un anglo que les Québécois n'aient pas descendu massivement dans la rue pour manifester leur agressivité?
    Cet été, lors de la tragédie du lac Mégantic, le propriétaire de la MMA de Chicago aurait dû être lynché sur la place publique après s'être présenté sur les lieux du drame, 5 jours après la tragédie et incapable en plus, de pouvoir prononcer un seul mot de français. Christian Rioux du journal le Devoir et Lise Payette ont écrit deux bons billets, cet été, à cet effet. C'était un symbole très puissant à faire éclater pour les Québécois puisque ce bulldog anglo arrogant représentait toute la méprise de nos colonisateurs envers nous depuis la conquête de 1759. Notre problème collectif est VISCÉRAL; ça se passe au niveau de notre agressivité refoulée depuis la Conquête en tant que peuple québécois et qui n'est pas canalisée normalement comme pour l'édification du pays québécois par exemple.
    Pourtant, nous avons déjà eu des émeutes sur la rue Ste-Catherine dans l'ouest (West Island) après une défaite du club de hockey Canadien; allez donc comprendre quelque chose dans ce comportement collectif!
    En terminant, je voudrais vous dire que si vous n'aimez pas mon exemple du Kosovo pour faire l'indépendance; je vous suggère celui de l'ex- Tchécoslovaquie. Que Marois se conduise en vrai chef d'état et qu'elle déclare le Québec indépendant à la prochaine élection, en dotant le nouveau pays d'une constitution écrite pour le peuple et votée par le peuple et en demandant aux instances internationales de reconnaître le nouveau pays. Je voterais pour elle et pour son parti tout de suite. Comme je dis souvent, ce n'est pas sorcier mais ça prend du "guts". Le PQ en a-t-il? Je prends congé de Vigile pour quelques jours après ce roman-feuilleton (une farce!)
    André Gignac 6/10/13

  • Marcel Haché Répondre

    6 octobre 2013

    Si je puis me permettre:la modestie et la patience sont les alliés naturels de la détermination.
    Mais sans la détermination, la modestie et la patience sont nos plus grands ennemis.
    Les indépendantistes ne sont pas tenus d’être plus vertueux que leurs ennemis, mais ils sont tenus d’être autrement plus déterminés.
    Salutations à vous, Ouhgo, ainsi qu’à M.Gignac